Le soleil est revenu en Colombie-Britannique. Les enfants courent dans le parc et les familles se retrouvent dans l’herbe autour d’un pique-nique pendant qu’un groupe d’amis fait son jogging quotidien le long du seawall. La journée s’annonce belle au John Lawson Park de West Vancouver.
Assis sur un banc face à la mer, sous un arbre, un couple de retraités profite de la vue sur l’océan Pacifique.
Ils se réjouissent de pouvoir profiter de cet instant passé dans le parc. « Les espaces publics, nous en avons besoin, » expliquent Dan et Tania Clopintale, mariés depuis une trentaine d’années. « Ils nous permettent de ne pas tomber dans l’isolement social qui touche de plus en plus de monde, » ajoutent-ils. « Surtout pour les personnes âgées comme nous. Ici, nous sommes en contact avec la jeunesse et la vie. »
Un remède contre la solitude urbaine
Dans un monde où modernisation urbaine rime souvent avec solitude, les espaces publics semblent être la solution idéale pour encourager le contact humain.
Tania, vancouvéroise d’origine slovène et également adepte des parcs de la ville, vit dans un immeuble en copropriété. D’après elle, le contact entre voisins est inexistant. « Chacun reste dans son appartement, » déplore-t-elle. « On entre dans un processus général d’isolation alors que l’humain a besoin de relations sociales. »
Ce malaise social est bien présent à Vancouver. D’après un sondage effectué par la Vancouver Foundation il y a deux ans, un vancouvérois sur quatre disait avoir du mal à se faire des amis, un sur trois se sentait seul et la majorité trouvait difficile de s’intégrer aux diverses communautés ethniques de la ville.
« Vous ne pouvez pas marcher dans la rue Robson et saluer tout le monde, vous n’allez jamais arriver à quelque chose », prévient Nathanael Lauster, sociologue à UBC. « Il y a une sorte d’accord tacite à ne pas solliciter les gens dans un contexte urbain. »
D’où la volonté de créer des espaces publics au coeur de la ville permettant d’encourager les rencontres. Un défi que la ville s’est jurée de relever.
« Il faut que l’endroit ait été pensé et construit pour que les individus se sentent à l’aise pour l’utiliser, » explique Andrew Pask, fondateur du Vancouver Public Space Network (VPSN), organisme à but non-lucratif qui défend l’espace public à Vancouver.
Créer la mixité sociale
Les espaces publics sont le témoin et le catalyseur de l’évolution moderne. Il y a longtemps, ce sont eux qui ont permis aux femmes, notamment aux mères, d’investir la scène extérieure et publique, auparavant réservée aux hommes. Aujourd’hui, ce sont les pères que l’on voit de plus en plus profiter de ces espaces. « Je trouve naturel de m’occuper de mes enfants. Le temps que je passe avec eux à pousser leur balançoire ou à jouer avec eux m’est précieux, » déclare Alexandre Kamy, entrepreneur commercial à Vancouver, père d’une famille nombreuse et habitué du parc John Lawson.
Véritables vecteurs d’unité, les espaces publics encouragent également la mixité sociale. Le temps d’un instant, tous sont égaux dans leurs différences.
« Les espaces publics ont ceci d’unique qu’ils incluent tous les concitoyens d’une société. Il y a de la place pour les chaises roulantes, pour les chiens, pour les personnes âgées, pour les enfants, pour les couples. Personne n’est exclu,» continue le père de famille.
Miroir de notre société
Les espaces publics sont le portrait de notre société. Un coup d’oeil aux plages, aux parcs et aux places de Vancouver permet de saisir l’essence de cette ville cosmopolite. Ces espaces sont le miroir de la diversité si particulière à Vancouver, ville dont on reproche parfois aux diverses communautés de ne pas créer de ponts entres elles.
Ces espaces ouverts à tous constituent en effet le ciment entre les diverses communautés de Vancouver. Ainsi, des Greek et Italian Day sur Commercial Drive en plein Vancouver au Nowruz dans le Ambleside Park à West Vancouver, le résultat est le même : les communautés de la ville sentent qu’elles font partie intégrante et contribuent à la richesse culturelle de cette mosaïque sociétale.
Les espaces publics reflètent nos sociétés depuis l’agora de l’Empire Grec dans l’Antiquité. Dans l’éternel combat entre public et privé, la privatisation semble aujourd’hui l’emporter. Quel avenir alors pour le public? La réponse dépend de chacun d’entre nous.
I don’t speak French very well at all but with the help of Google Translate, I got to enjoy this fantastic article on how the diversity in Vancouver is reflected in our public spaces and how Vancouverites find connection. Great piece of journalism!
Superbe! Envie d’aller au parc.
« Les espaces publics ont ceci d’unique qu’ils incluent tous les concitoyens d’une société. Il y a de la place pour les chaises roulantes, pour les chiens, pour les personnes âgées, pour les enfants, pour les couples. Personne n’est exclu» Tellement vrai!