La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons au Collège Éducacentre. Le seul collège francophone pour adultes en Colombie-Britannique qui possède trois campus à travers la province prépare sa rentrée des classes. Malgré de sévères coupures budgétaires au niveau fédéral qui l’ont forcé à diminuer son offre de services, l’établissement a rebondi et aborde la nouvelle année avec optimisme.
Spécialisé dans la formation professionnelle et l’aide à l’emploi, le Collège Éducacentre a été directement touché par la réforme du financement de certains organismes menée par le gouvernement provincial. En héritant d’une compétence qui était jusqu’alors fédérale, ce dernier a procédé durant les trois dernières années à la refonte de la livraison des services d’aide à l’emploi y compris pour les francophones. Pour plusieurs organismes dont Éducacentre, cette refonte s’est traduite par une réduction considérable du budget.
Pour le Collège Éducacentre la perte sèche s’élève à un million de dollars. « Ça représente une perte d’un tiers de notre budget de fonctionnement », explique Yvon Laberge, le Directeur général du collège pour qui le nouveau budget amputé ne permettra pas d’assurer le même niveau de service qu’auparavant.
« C’est une grande perte pour les partenaires et les clients du collège », estime Yvon Laberge pour qui les choix opérés par la province soulèvent « beaucoup de questionnements mais offrent peu de réponses ».
« Nous avons dû diminuer notre offre de services, » poursuit le directeur de l’établissement. « Nous avons notamment dû annuler la tenue de la foire d’emplois bilingues qui était un succès mais qu’il n’est plus possible d’organiser. »
Mais malgré les difficultés, le Collège Éducacentre s’apprête à organiser sa rentrée en mettant en avant de nouveaux programmes, avec un taux d’inscription en hausse. « La coupure a fragilisé l’institution mais nous restons forts et nous sommes confiants pour l’avenir », se félicite Yvon Laberge qui annonce que le collège a déjà récupéré 500 000 dollars à travers les divers partenariats et projets lancés depuis. Pour pallier la perte d’un tiers de son budget, le collège a dû mettre l’accent sur des domaines porteurs comme les études collégiales et la formation continue. La structure a aussi été très active dans la recherche de nouveaux marchés en élargissant sa clientèle.
De nouveaux ateliers ont été crées comme l’atelier Work Place English, destiné aux résidents temporaires, de plus en plus nombreux à Vancouver mais qui jusqu’ici, n’étaient pas le coeur de cible du collège. « Nous avons développé toute une série de cours spécifiquement adaptés à cette clientèle et le succès est au rendez-vous car nous répondons à un vrai besoin », indique Julien Capraro, chargé des Relations publiques du collège.
Dans le domaine de l’éducation scolaire, des cours de français seconde langue sont offerts aux hispanophones et des formations sur mesure ont été mises en place pour les fonctionnaires. Un programme de formation linguistique destiné aux parents non francophones a par ailleurs également été mis en place.