Photo de Yann Jouannic

La vie est faite de choix et il y a quelques années, Yann Jouannic en a fait un. Alors contrôleur de gestion chez Canal Plus, le natif de la ville de Nantes en France décide de stopper net une aventure commencée six ans auparavant : « Au bout d’un moment, j’en ai eu assez de passer mes journées à faire des fichiers Excel et d’analyser des chiffres sans jamais aller sur le terrain », se souvient-t-il.

Pourtant titulaire d’une maîtrise spécialisée dans le domaine, il ne se reconnaît pas dans la pratique d’un métier qu’il adore pourtant : « Le contrôle de gestion se trouve à mi-chemin entre la finance et la comptabilité. Encore aujourd’hui, j’aime me pencher sur des chiffres et des budgets mais je trouve qu’il est intéressant de comprendre comment fonctionnent les choses pour les analyser. C’est cette partie qui me manquait. L’explication ne peut venir que par les chiffres. » Passionné de cinéma, Yann décide alors de suivre une courte formation pour devenir régisseur. Après quelques mois et un carnet d’adresses qui commence à se remplir, il participe à la production de films français et américains comme Munich, Rush Hour 3 ou encore The Bourne Ultimatum. Obtenir des permis de tournage, organiser les transports, appeler les fournisseurs…pendant sept ans, Yann suit en coulisses les réalisations de deux univers différents : « Les films français disposent d’un budget bien moins important. Sur les productions américaines, nous étions bien plus nombreux et il était difficile de côtoyer une personne qui n’était pas dans le même département. »

Intermittent du spectacle, Yann arrive à décrocher régulièrement des contrats sans pour autant être en mesure de prévoir l’avenir. En quête d’aventure, il arrive à Vancouver en mai 2011 pour découvrir un nouveau pays et profiter de la présence de l’industrie du cinéma. Désormais résident permanent, il occupe maintenant un poste à plein temps chez la société de production francophone Red Letter Films, spécialisée dans les documentaires. En charge de la logistique, le Canadien d’adoption s’épanouit dans son rôle et profite de son temps libre pour s’adonner aux plaisirs de la photographie, son autre passion. De quoi nourrir de nouveaux projets ?