La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à la Fédération des Parents Francophones de la Colombie-Britannique (FPFCB).
Depuis une quinzaine d’année; l’organisme qui rassemble 45 associations de parents d’élèves francophones à travers toute la province, se penche sur la question de la transmission du français dans les familles exogames. Elle a d’ailleurs lancé une campagne de sensibilisation en direction de ces couples mixtes afin de leur donner des outils et des clés pour maintenir le français dans un environnement anglophone.
Sur son site web, la fédération propose des plaquettes informatives destinées aux parents francophones mais également anglophones, soulignant que chacun a un rôle à jouer dans le rayonnement du français au sein du couple.
« Une grande majorité de nos clients sont des couples exogames, c’est une réalité que nous avons choisi d’explorer depuis plusieurs années », indique Marie-André Asselin, la directrice la Fédération des Parents Francophones de la Colombie-Britannique (FPFCB) qui rappelle que « le taux d’assimilation est de quatre enfants sur cinq, c’est l’un des taux les plus élevés du Canada ».
Selon Marie-André Asselin, trois facteurs permettent de maintenir le français présent à la maison : la communauté, l’école et la famille. Or c’est dans les familles que le véritable défi existe.
« Le questionnement sur la transmission du langage arrive très tôt chez les parents et ils ne savent pas forcément comment faire, or c’est dès la grossesse que ça commence », explique la directrice de la FPFCB. « Le développement du langage est à son maximum entre la naissance et trois ans; ensuite il baisse et après 6 ans, les enfants ont plus de mal à apprendre une autre langue », souligne-t-elle.
Ginette Allée est mariée depuis 12 ans à un anglophone. Mère d’un enfant de 4 ans et demi, elle a choisi de ne lui parler qu’exclusivement en français et ce depuis sa naissance. Une décision parfaitement assumée mais qui est aussi parfois difficile à faire comprendre à l’entourage. « C’est simple mais il faut tout de même le faire et ça n’aurait pas été possible sans mon conjoint qui me supporte », raconte la franco-ontarienne installée à Vancouver. « Le français fait partie de son identité comme il fait partie de la mienne, et je ne voulais pas qu’il passé à côté, j’ai refusé tout compromis. Avec moi c’est le français et avec son père c’est l’anglais. »
Aujourd’hui son fils est bilingue mais Ginette avoue redouter l’adolescence et craint que l’environnement anglophone dominant qui est celui de la Colombie-Britannique ne soit le plus fort.
« C’est difficile, on a l’impression de mener un combat seul car j’ai peu d’amis dans ce cas autour de moi, » déplore Ginette qui reconnaît que « les outils donnés par la FPFCB ont été très utiles ».
Récemment son fils est inscrit dans une crèche francophone. « Désormais, il parle de plus en plus français, il comprend ce que chacun de ses deux parents dit dans sa langue, » note Ginette. « Je sais que ce sera dur, mais aujourd’hui, je pense vraiment que je vais réussir et que mon fils parlera français. »