Fraîchement débarquée à Vancouver, je me remémore les commentaires entendus avant mon départ de Montréal. Certes, Vancouver, louangée pour sa beauté naturelle entre montagnes et océan, mérite sa réputation de belle verte. Les Vancouvérois, fidèles au portrait que l’on m’a fait d’eux plus à l’Est, semblent particulièrement sportifs et écolos. Mais ce que mes acolytes montréalais taisaient, sûrement par méconnaissance de cette réalité, c’est que les Vancouvérois font également la part belle au végétarisme. Et là, mon esprit s’éveille, mes sens sont à l’affût, j’arbore un large sourire.
Je suis devenue végétarienne ici au Canada, il y a maintenant trois ans. Un choix initié par goût puis assimilé grâce à une meilleure connaissance de ce régime et de ses impacts positifs sur la santé, l’environnement et bien sûr l’existence des animaux. A Montréal, il me semblait déjà plus facile qu’en France de suivre un régime végétarien, grâce à la grande variété des produits alimentaires disponibles. Vancouver n’est pas en reste et offre un cadre idyllique pour ce mode de vie. Certaines épiceries identifient clairement les produits vegan, comme elles le font fréquemment pour l’offre bio. Mais le rêve ne s’arrête pas là ! La communauté végétalienne et végétarienne de Vancouver est très active : blogs, restaurants, boulangeries, magasins, festivals, groupes de rencontre, sanctuaires d’animaux, activisme…
Il y a peu de temps, alors que les Canadiens s’apprêtaient à célébrer Thanksgiving, j’ai découvert que des tracts circulaient proposant recettes et informations pour une version sans cruauté de cette fête traditionnelle. Encore un instant de bonheur pour lequel je suis reconnaissante aux activistes de Liberation BC, porteurs de ce projet, et à ma camarade sans qui je ne l’aurais jamais su.
Depuis mon arrivée, il y a quelques semaines, je me délecte de parcourir cette belle métropole à la recherche d’une invitation vegetarian friendly. Ainsi, du délicieux et fruité vegan cupcake à la belle paire de bottes confectionnées sans matière animale, difficile de résister au charme de Vegcouver. Ici, de nombreux restaurants offrent des repas végétariens ou mieux végétaliens, cuits ou crus, sur le pouce ou plus élaborés. Même les traditionnels restaurants à burgers m’ont surprise en offrant une option végétarienne qui peut dépanner.
Un déjeuner végétarien, dans le style indien. | Photo par javajoba, Flickr.
Mais la diversité culturelle de Vancouver est telle qu’on ne saurait s’en contenter. J’ai vite compris que je pourrai accéder à des mets végétariens aux saveurs variées et aux origines multiples, à l’image de Vancouver portée par son incroyable population immigrante. Ma première exploration en la matière a eu lieu dans le quartier de Little India. Mes papilles ont été pleinement satisfaites par les délices sucrés, salés, épicés que j’ai pu y savourer. Je suis une fan incontestée de la cuisine indienne ! Une autre belle découverte s’est faite au hasard d’une promenade qui m’a conduite à Little Saigon. Dans ce quartier, c’est la cuisine vietnamienne qui est à l’honneur. J’ai d’ailleurs récemment découvert le gâteau de riz au pandan. Lors d’une activité culturelle, réunissant différentes nationalités, une camarade nous a sympathiquement fait découvrir ce merveilleux dessert si coloré. Depuis, je veux absolument reproduire cette recette qui comble deux de mes amours culinaires : le riz et le végétarisme. Je ne connaissais pas le pandan, ni la plante dont il provient, mais je vais me procurer cet extrait vert et m’essayer à le cuisiner. Quelle chance de vivre à Vancouver où la forte population immigrante, principalement du continent asiatique, offre un véritable rempart à la monotonie gustative.
Aujourd’hui en Occident, le végétarisme est de plus en plus présent et pensé comme un choix d’avenir, principalement pour des raisons environnementales. Et c’est avec bonheur qu’il se partage. Que les amoureux des saveurs carnées se rassurent, il existe de délicieuses « viandes » végétales, qui selon les mots d’un ami omnivore « sont meilleures, car toutes aussi savoureuses, sans cholestérol et plus saines. » Quelle que soit l’épice qui flatte votre palais, je vous invite à essayer !
