Ça y est, la période de partage et de chaleur humaine du Temps des Fêtes est bel et bien arrivée.
Le dimanche 1er décembre était le premier dimanche de l’Avent, soit le coup d’envoi de la période des quatre semaines qui précèdent Noël.
La religion catholique décrit la période de l’Avent comme étant « une période de préparation à la célébration de la naissance de Jésus… alors que les fidèles se préparent à célébrer Noël. »
Cette année, les calendriers romains et liturgiques se sont entendus pour donner le signal de départ du temps des fêtes, puisque le défilé du Père Noël et le premier dimanche de l’Avent avaient lieu le même jour.
La préparation de Noël, de nos jours, s’amorce donc quand le défilé du Père Noël donne le coup d’envoi de la période du temps des fêtes. Le mot « Noël » est de moins en moins utilisé, sauf bien sûr, quand il est question du père du même nom.
Il est étonnant de voir comment cette fête païenne du retour de la lumière, à partir du solstice d’hiver, reprend ses droits, après avoir servi d’inspiration au choix approximatif de cette date, pour la célébration de la naissance de Jésus. Je suis tenté de dire que c’était le début de la convergence.
Je constate aussi que les nouvelles couleurs de Noël ont des symboliques contradictoires. D’abord il faut rajouter le noir, celui du vendredi noir, synonyme de profit et de rentabilité commerciale. On sait tous maintenant que chez nos voisins américains, ce vendredi qui suit immédiatement leur Jour de l’Action de Grâce, permet aux commerçants de rentabiliser leur bilan commercial, puisqu’en affaires, le noir est la couleur de la rentabilité, et non du deuil.
Le rouge par contre, qui est une des deux couleurs traditionnelles de Noël, avec le vert, est synonyme de déficit, de perte et d’insolvabilité financière. Qui veut admettre qu’il est « dans le rouge ? » C’est cependant ce qui risque d’arriver à une quantité inquiétante de consommateurs qui ont soit succombé aux tentations du vendredi noir, soit succomberont à celles des soldes du lendemain de Noël. Aujourd’hui, le rouge rime plus avec dépassement bancaire, qu’avec la couleur du nez du renne Rodolphe.
Par ici les marchands du temple!
Pour ce qui est du vert, aujourd’hui synonyme de préoccupation environnementale, mais aussi de sapinage et d’arbres de Noël naturel ou en matière synthétique, elle rime avec le défi que représente le recyclage des emballages excessifs de certains produits. Ceci n’a rien à voir avec la boxe, mais est aujourd’hui devenu un véritable défi de recyclage.
Ce premier dimanche de l’Avent, j’ai suivi malgré moi un bout du défilé du Père Noël, coincé dans l’embouteillage des piétons qui profitaient de cette journée plutôt agréable pour commencer à se mettre dans l’esprit de Noël malgré le chœur de jeunes filles qui, fières de participer au défilé, entonnent à tue-tête « We will we will rock you… » Est-ce une menace ou une prédiction?
Au fait, avez-vous remarqué que le vocabulaire de la circulation est inspiré de celui des libations… ces offrandes de vin et d’huile aux divinités de l’Antiquité… qui précédaient l’ère de la chrétienté; embouteillage, bouchon, goulot (d’étranglement), fluide, limpide… et qui maintenant sont aussi indissociables du Temps des Fêtes?
Mais revenons à cette chaleur de Noël, que j’évoquais en entrée de jeu. Chaleur du partage, chaleur humaine, chaleur des feux de cheminée de bois, de gaz naturel, ou électrique… Chaleur des marrons, chaleur des repas bien arrosés, des bons souvenirs et des fumets des plats traditionnels.
C’est aussi à Vancouver la chaleur bien réelle qui est offerte généreusement par les commerçants qui, préoccupés du bien-être de leurs clients potentiels, chauffent leurs commerces à bloc, et laissent leurs portes grandes ouvertes pour que les passants se sentent attirer… par la chaleur de leur générosité… sauf ceux qui doivent rester sur le trottoir, faute de moyens.
La chaleur aussi est une affaire de classe.
Après tout, la chaleur du Temps des Fêtes n’a-t-elle pas pris tout son sens dans la crèche où elle a été instituée en tradition par un âne et un bœuf?
Joyeux Noël, Joyeux Temps des Fêtes, Bonne et Heureuse Année !