L’actualité francophone aura été marquée par la volonté de certaines organisations de voir les francophones et leur langue s’épanouir dans un milieu minoritaire. Si aucun évènement n’a réellement frappé les esprits, les stratégies menées par les personnes contactées cette année ont abouti à des réflexions et des actions intéressantes.
En janvier, l’année s’ouvrait sur un article portant sur la nécessité pour les organismes francophones de communiquer en anglais pour toucher plus de monde lors de leurs évènements. Un besoin qui les incite à travailler en collaboration avec des médias anglophones, à l’image du festival du Bois de Maillardville qui réunit chaque année 15 000 participants, dont une majorité d’anglophones.
En février, c’était au tour des médias francophones du Grand ouest canadien d’éveiller notre intérêt. Avec seulement une centaine de journalistes francophones présents sur un territoire gigantesque de 10 millions d’habitants, couvrir l’actualité se révèle être une tâche particulièrement compliquée. Hormis la superficie du territoire et le faible nombre de locuteurs francophones, la rédactrice en chef du journal La Liberté au Manitoba, Sophie Gaulin, rappelait combien il était également difficile de faire comprendre que son journal n’était pas un organisme porte-parole de la communauté mais une entité neutre.
En mars, sur fond d’expiration de la feuille de route 2008–2013, nous posions la question de la santé financière des associations francophones. Résultat de notre enquête, plus l’association est géographiquement proche des centres du pouvoir et de population (Victoria et Vancouver), meilleures sont ses finances. Au contraire, plus elles sont isolées, plus la défense du français relève du parcours du combattant. Un sentiment d’abandon partagé par les dirigeants des structures rurales qui déplorent un manque de soutien de Patrimoine Canada.
En avril, nous revenions sur les efforts menés par la Société Historique Francophone de Colombie-Britannique pour faire perdurer la mémoire de la communauté dans la province. Née en 2009, la structure de 60 adhérents réfléchissait alors aux directives stratégiques à apporter pour les cinq prochaines années. « Nous voulons que les Canadiens-français de Colombie-Britannique se réapproprient leur histoire », rappelait le Président Maurice Guibord. Pour ce faire, la SHFCB a récemment multiplié ses liens avec les universités locales. Une initiative qui a notamment permis la tenue d’une conférence à SFU.
En mai, période d’élections provinciales, nous cherchions à connaître les motivations des électeurs francophones. Alors que ce scrutin ne soulève que rarement l’enthousiasme, Christian Deron, coordinateur des relations gouvernementales auprès de la FFCB insistait sur l’importance pour les francophones de poser des questions aux politiques : « Les attentes des francophones s’articulent autour de trois choses : la préservation des acquis linguistiques, la création d’un espace francophone et le maintien des services en français. » Des revendications difficiles à faire valoir alors que la Colombie-Britannique est l’une des deux seules provinces du pays à ne reconnaître aucune langue officielle.
En juin, notre édition couvrait la 68ème Assemblée Générale de la Fédération des Francophones de Colombie-Britannique. Réunis, l’espace d’une fin de semaine, à l’hôtel Executive Aiport Plaza de Richmond, les représentants de la quarantaine d’associations membres en avaient profité pour faire le point sur l’année écoulée et celle à venir. L’occasion pour Réal Roy, le Président de la FFCB, de confirmer le lancement d’un recours contre le ministère des Ressources Humaines et Développement des Compétences Canada (RHDCC) en raison de la dégradation des services à l’emploi en français.
En juillet, Craig Holzschuh, Directeur du Théâtre la Seizième, se réjouissait des trois nouvelles statuettes remises à son équipe le 24 juin dernier au Commodore Ballroom dans le cadre de la cérémonie des prix Jessie Richardson, qui distinguent chaque année les meilleurs artistes de théâtre du Grand-Vancouver. À la tête de la compagnie depuis 2001, le natif de l’Ontario et la petite structure s’efforcent de proposer un théâtre francophone en Colombie-Britannique et dans les provinces environnantes.
En août, Mario Cyr, Directeur général du CSF, se félicitait de l’augmentation régulière du nombre d’élèves inscrits au Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique. Cette année, la structure créée il y a dix-huit ans a en effet connu une augmentation d’environ 6% de ses effectifs et dépassait la barre des 5000 inscrits.
En septembre, Glyn Lewis, Directeur général de Canadian Parents for French, rappelait que l’objectif de la structure était que tous les élèves de Colombie-Britannique et du Yukon qui souhaitent suivre des études en français puissent un jour le faire. « Notre mission prioritaire est de promouvoir la qualité et l’accessibilité des programmes en français auprès des décideurs politiques, des conseils scolaires et des communautés », déclarait-t-il. 200 000 étudiants apprennent le français en langue secondaire dans la province, ce qui correspond à un tiers du total.
En octobre, la Chambre de commerce francophone annonçait l’organisation d’un premier gala en novembre à l’occasion des trente ans de la structure. Une façon pour le Président Térence Doucet de souligner le dynamisme des entreprises : « Avec ce gala, l’objectif est d’avoir une Chambre qui soit forte. » Avec près de 6500 entreprises proposant des services en français en Colombie-Britannique, le potentiel est là.
En novembre, les Présidents et Présidentes des associations membres de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique accueillaient un invité de marque à leur réunion annuelle en la personne de Norm Letnick, secrétaire parlementaire de la Première ministre Christy Clark. Né d’une mère francophone, le député de Kelowna se montre selon Réal Roy « sensible aux questions de la communauté dont il connaît les dossiers. »