Fin décembre 2013, un séjour d’une semaine à Tokyo, au cœur de la mégapole nippone, permet la découverte de contrastes à tous les coins de rues.
En rafale…Tokyo, dont la population métropolitaine dépasse celle du Canada, avec près de 37 millions d’habitants. Rien que la ville intra-muros compte plus de 13 millions d’âmes. Elle étonne par ses contrastes qui sautent tout de suite à l’œil du visiteur. Une mégalopole, qui n’en finit plus de s’étendre, de façon continue, de l’aéroport de Narita à plus d’une heure de train, jusqu’au centre de la capitale. Le long du trajet qui mène au centre-ville, des zones urbaines défilent les unes après les autres avec une succession sans fin d’immeubles résidentiels, d’édifices commerciaux, de tours à bureaux et de complexes industriels et manufacturiers, toujours sous l’éclairage constant des néons multicolores, superposés verticalement, les uns sur les autres au gré des étages.
L’utilisation au maximum de l’espace disponible est telle que même les dessous des viaducs sont remplis par des espaces commerciaux et utilitaires. A Tokyo, on conserverait sans doute le viaduc de la rue Georgia à Vancouver pour mettre à profit les espaces libres en dessous!
Tokyo possède probablement le réseau de transport en commun le plus développé au monde avec un surplus d’utilisateurs qui pourrait faire croire que c’est le chaos, l’anarchie et le désordre. Erreur! La circulation pédestre, dans le métro comme dans les rues, se fait comme pour la circulation automobile avec un flux à deux directions strictement séparées sans quoi il est clair que ce serait le bouchon perpétuel. Personne ne coupe d’un côté ou de l’autre du tracé établi. Chacun sait que c’est en restant dans sa voie que l’on avance et que la meilleure façon de pouvoir monter dans le wagon de train ou de métro, c’est de laisser d’abord sortir ceux qui sont arrivés à destination. Une excellente idée qui fait que l’interaction sociale se fait dans le calme et le respect mutuel des autres. Idem pour la file d’attente.
Une fois dans la rue, il faut bien se conformer au code et savoir où aller, si on ne veut pas être emporté par une marée humaine. Ici encore, c’est la discipline et le respect de l’autre qui frappent. Il n’y a pas de bousculade et nul ne marche sur les pieds de l’autre. Tout ce flot humain partage la rue en deux directions et le tout avance de manière fluide, respectueuse et disciplinée. Voilà la réalité des grands boulevards de Tokyo!
Autre constat surprenant pour le visiteur: l’absence de détritus à portée de vue sur les trottoirs. Pas de papiers, de mégots de cigarettes, de papiers d’emballage, de gobelets en carton ou de restants de casse-croûte! Rien! De surcroît, pas non plus de bacs à ordures nulle part. Il y a, tout de même, des contenants de recyclage pour les bouteilles vides et les canettes mais absolument rien pour les ordures. La discipline est donc claire… les consommateurs rapportent chez eux les restes de ce qu’ils consomment dans la rue, et c’est là qu’ils les déposent. Autre curiosité, comme il est aussi interdit de fumer dans la rue, il n’y a pas non plus de mégots qui jonchent les trottoirs. Par contre, il y a des postes pour fumeurs, sur les trottoirs, à intervalles réguliers, munis de cendriers, où ces fumeurs se retrouvent le temps d’en fumer une, avant de reprendre leur route! Donc pas de fumée secondaire sur les trottoirs!
Dans une des capitales mondiales de la consommation, on ne craint pas les rues piétonnes. Par exemple, Ginza, au cœur des rues commerçantes, est fermée à la circulation automobile les week-ends et les jours de fêtes. Ce fut le cas pour l’anniversaire de l’Empereur le 23 décembre dernier. Il est aussi important de souligner qu’il n’y a presque pas d’espaces de stationnement dans les rues de Tokyo. Donc si vous voulez faire vos courses en automobile, il faudra vous garer dans un parking payant, ce qui ne semble pas avoir d’impact négatif sur les commerces de la capitale japonaise.
Autre pays, autre ville, autre contraste, autre culture? Le 1er janvier 2014, de retour à Vancouver, vers 11 heures du matin, sur la rue Granville, au lendemain de la veille, entre Davie et Smythe, les policiers y sont encore, les détritus jonchent le trottoir et quelques sans abris aussi. Le sens de la fête n’est pas le même partout dans le monde… Bonne Année!