En quête d’informations en français sur les services disponibles dans la province ? Quelques clics sur le site internet du gouvernement de la Colombie-Britannique peuvent assurément aider dans votre recherche. Pratique, le répertoire mis en ligne invite à choisir la thématique de son choix sur des sujets qui vont des soins de santé aux services communautaires, en passant par les arts et la culture, l’immigration, le développement économique et la justice. Une information pas toujours très poussée mais qui « a le mérite d’exister » commente France-Emmanuelle Joly, directrice générale de la Fédération des francophones de Colombie-Britannique (FFCB).
Un effort de dualité linguistique
En effet, si le gouvernement fédéral exige d’avoir un certain nombre de services disponibles en français dans les provinces lorsqu’il s’agit de son ressort, rien n’oblige les provinces à mettre à disposition de l’information en français concernant ses propres attributions. « Cela dépend du bon vouloir de chacune » confirme France-Emmanuelle Joly. Ainsi, un procès criminel qui concerne le fédéral pourra, si nécessaire se dérouler en français, ce qui n’est pas le cas des autres affaires. « Dans le cas du procès qui oppose en ce moment même le Conseil scolaire francophone au Gouvernement de Colombie-Britannique, les organisations francophones avaient demandé l’autorisation de communiquer des documents en français au lieu de les traduire en anglais, ce qui a été rejeté par la cour », atteste la directrice de la FFCB. « Cependant, nous entretenons de bonnes relations avec le personnel des affaires francophones de Colombie-Britannique et je crois qu’il y a un effort de fait de la part du gouvernement provincial pour donner de l’information en français grâce à son site internet », ajoute-t-elle. Depuis 2001 et la signature d’un accord passé avec le gouvernement fédéral sur les services disponibles en français, le gouvernement de Colombie-Britannique injecte, il est vrai, 700 000$ par an en faveur de la communauté francophone de la province. « Il ne nous était pas tenu de créer une page internet francophone sur notre site mais c’est ce que nous avons décidé de faire après 2001 une fois l’entente signée», confirme d’ailleurs le département des communications du gouvernement de Colombie-Britannique. Un constat appréciable au regard de la situation dans d’autres provinces. En Alberta, aucune information en français n’est par exemple disponible directement sur le site internet du gouvernement. Moins complet que le site britanno-colombien, un blog produit par l’Association de Tous les Francophones de l’Alberta sert là-bas de point de référence. En revanche, en Ontario, le site du gouvernement fait figure d’excellence en proposant une version intégrale dans les deux langues officielles du pays.
Utile mais difficile à trouver
« Avoir de l’information en français sur les services disponibles est une chose importante », remarque France-Emmanuelle Joly. « Même lorsque l’on sait parler anglais, cela apporte un certain confort et davantage de certitudes dans la compréhension des textes, notamment quand ceux-ci se révèlent complexes. » Remodelée en 2012 avec des liens supplémentaires, la page francophone présente sur le site internet gouvernemental propose une source d’information pragmatique. En navigant à tra-
vers les rubriques, on peut par exemple y trouver des renseignements utiles sur les ressources en santé disponibles pour les francophones, sur la loi du travail ou encore sur les droits en matière de justice. Une manne d’information conséquente mais qui reste toutefois en surface. « En matière de justice, je note que les données affichées sont certes utiles mais pas très techniques. Pour des renseignements plus poussés, cela nécessiterait certainement un avis juridique », relève France-Emmanuelle Joly. Autre souci, celui de la visibilité. En navigant sur la page d’accueil du site gouvernemental, il est bien difficile de repérer l’onglet dédié au programme des affaires francophones. Autrement dit, mieux vaut connaître l’existence de cette ressource au préalable. Un point à revoir, d’autant que de nombreux liens présents sur la page dirigent l’internaute francophone vers des sites en anglais où l’information en français se trouve elle-même un peu perdue. En attendant, la province assure travailler sur de possibles améliorations de sa page internet francophone et espère annoncer des modifications supplémentaires prochainement. Une nouvelle qui serait la bienvenue pour les internautes francophones qui sont un peu plus de 200 par mois à consulter cette section du site provincial.
Pour plus d’information sur les services du gouvernement de Colombie-Britannique disponibles en français : www2.gov.bc.ca/gov/bienvenue/