Leur nom est connu à travers le monde entier depuis près d’un siècle. Vous en avez forcément entendu parler, de votre grand mère à votre bambin, tout le monde les connaît. Les Harlem Globetrotters n’ont pas fini d’épater la galerie et d’assurer le spectacle malgré leurs 88 ans, et ils s’arrêtent à Vancouver (au UBC Thunderbird le 14 février) à l’occasion du Fans rules Tour. C’est l’occasion de revenir sur l’une des plus célèbres histoires du sport.
En 1926, soit vingt ans avant que la fameuse NBA ne voit le jour, est créée cette équipe qui deviendra par la suite mythique. Paradoxalement, et comme leur nom ne le laisse pas penser, ils sont originaires à la base de Chicago dans l’Illinois, et non de New-York. Appelés Savoy Big Five, ils évoluent dans la Negro American Legion League, la ségrégation étant effective à cette époque. Mais alors d’où vient ce nom ? Il apparaît dès 1927 lorsque Abe Saperstein, son fondateur, décide de la renommer ainsi. Véritable équipe professionnelle, elle est l’une des meilleures du pays (voire la meilleure) et permet à de nombreux afro-américains de jouer au basket. La saison 1934, celle de leur 1000è match, s’achève avec un bilan de 152 victoires pour seulement 10 défaites ! Excusez du peu.
Une intégration par le sport
A cette époque, ce sont eux les grandes stars du basket. Ils impressionnent par leur talent, leur domination et commencent à amuser le public avec des facéties clownesques en parallèle au jeu.
En 1940 ils remportent leur premier tournoi majeur, le World Professional BasketBall Tournament. Les années de guerre passées, les Globies, comme on les surnomme aussi, vont pour la première fois voyager dans le monde entier. En 48 et 49, ils dominent à deux reprises les Lakers, basés à cette époque à Minneapolis, nouvelle équipe de la jeune ligue montante qui deviendra le mastodonte que l’on connaît aujourd’hui.
Au sommet de leur art, ils suscitent l’intérêt de la nouvelle ligue alors blanche à 100%. Les lois raciales sont abolies et ils vont alors connaître le revers de la médaille. S’ils ont participé à l’intégration des Afro-américains, les meilleurs d’entre eux vont alors choisir l’argent et s’exiler en masse vers la NBA. Malgré cela ils continuent d’attirer les foules et sont en tournée mondiale ; 75 000 personnes les acclament à Berlin (1951). Et pour cause, leur nom est maintenant associé au basket même. Avec leur maillot bleu et short à rayures blanches et rouges, ils sont devenus au cours des décennies le symbole du basket américain, ayant même leur propre série d’animation (studios Hanna-Barbera).
Le Fans Rules Tour, concept innovant
Le show fonctionne à perfection. Dunks, gris-gris, gags à l’image des numéros de cirque avec un échange entre joueurs, arbitre et specateurs. Mais comme si l’histoire s’essoufflait, ils ont décidé d’innover. Désormais les fans peuvent voter pour instaurer de nouvelles règles lors des matchs. Inutile de préciser qu’elles sont farfelues. Le match peut commencer à deux contre deux : si l’équipe marque, un joueur entre, si elle loupe son tir, un joueur quitte le terrain. Ou encore, jouer contre six adversaires ou bien jouer avec deux ballons en même temps.
C’est finalement un peu la recette du succès des Globetrotters qui n’ont jamais aussi bien porté leur nom. Dans une ville cosmopolite comme Vancouver, ils sont un point de référence entre toutes les communautés. Wang (Chinois de 27 ans, East Vancouver) n’en démord pas :
« J’aime le basket depuis toujours, et les Harlem m’ont fait rêver quand j’étais petit. Leur show est magique. » Florence, une Française installée à Vancouver depuis six ans ajoute « Moi je ne connais rien à ce sport, mais eux, comment ne pas les reconnaître ? Ils sont impressionnants. » Riddhi, (17 ans, Commercial Street) d’origine indienne abonde en ce sens: « S’il y a une équipe que je voudrais voir jouer de mes propres yeux, à part le Heat de Miami, c’est bien eux. Ils représentent ce sport mieux que quiconque. »
Alors si vous ne faites pas partie des millions de personnes à les avoir déjà vus jouer, n’attendez plus. « C’est l’occasion d’une vie » comme le dit si bien Riddhi.