Le groupe « Yemen Blues » bat la mesure du Festival Chutzpah

Du Proche-Orient, les voix qui s’élèvent ne portent que trop souvent des annonces de conflit ou de processus de paix avortés. Or, il en est une qui mérite d’être entendue, celle de Ravid Kalahani. Ce jeune chanteur yéménite installé à Tel-Aviv véhicule des messages universalistes et porteurs d’espoir avec son groupe Yemen Blues.

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Ravid Kalahani, le chanteur du groupe Yemen Blues. | Photo par Zohar Ron

Actuellement résident du festival Chutzpah ! qui se tient à Vancouver du 22 février au 9 mars prochain, Yemen Blues électrisera de ses chants et sons inspirés des quatre coins du monde le théâtre Venue.

La musique dans la peau

Ravid Kahalani a cofondé le groupe avec le compositeur, arrangeur et bassiste Omer Avital. Leur premier concert à Marseille au festival Babel Med en 2010 les a propulsés en avant-scène et a amorcé le début de leur tournée internationale.

Dès son plus jeune âge, Ravid Kahalani se dit avoir été sensible à la musique. « J’imagine qu’elle est innée chez moi », témoigne-t-il. « Quand je chante, je sens que c’est la chose que je dois faire. La scène est l’endroit où je me sens le plus à l’aise. » L’énergie qui se dégage de ses performances le laisse percevoir.

Sa famille, originaire du Yémen, est arrivée en Israël sous l’Opération Tapis magique dans les années 1950 suite à la partition de la Palestine. Son père relativement strict a initié le jeune Ravid à la culture yéménite. Il raconte : « J’ai appris les chants et les prières dès mon plus jeune âge. C’était comme apprendre la musique. » La musicalité de la Torah a donc été selon lui un des premiers vecteurs de son goût prononcé pour le chant.

Puis vint la découverte du blues, du funk et du free jazz, qui l’ont transporté. « Mais j’ai ressenti à un moment le besoin de chanter de nouveau en arabe. Le concert desert blues en collaboration avec un artiste africain a été pour moi le début d’une nouvelle ère. La musique du nord de l’Afrique a totalement bouleversé ma vie », raconte-t-il.

De là est née l’inspiration qui caractérise le groupe Yemen Blues. Un savant mélange de sonorités arabes, blues et africaines.

Au-delà du langage

« Nous travaillons actuellement un nouvel album. Nous chanterons notre nouveau répertoire pour la première fois en Amérique du Nord lors de notre passage au Chutzprah festival », s’enthousiasme-t-il.

Ravid Kahalani compose la musique et écrit les paroles, parfois dans des langues qu’il maîtrise à peine. Une de ses toutes dernières pièces est d’ailleurs chantée en français. Si ses chansons parlent d’amour, évoquent des moments particuliers ou des personnes chères, son thème de prédilection évoque la compréhension entre les êtres humains.

« J’essaie de faire passer que la musique n’est pas seulement un divertissement. Il s’agit pour moi du plus puissant médium pour fédérer les gens. » Incontestablement, la musique connecte au-delà des mots, elle englobe les auditeurs dans ce que Ravid appelle « le moment de l’âme », où tous les individus présents seraient transcendés par des émotions qu’aucune langue ne saurait faire passer. « J’aime à rappeler que nous ne sommes que de simples êtres humains. Cela paraît évident mais trop de gens se perdent dans les méandres de la politique ou de la religion », ajoute-t-il.

Groupe hétéroclite pour musique composite

Les neuf membres de Yemen Blues arborent tous des parcours de vie exubérants. Virtuose du jazz, Omer Avital passe sa vie entre New-York et Israël. Il a par ailleurs remporté l’un des prix artistiques les plus prestigieux en Israël, le Prix du Premier ministre en 2008. En charge des arrangements du groupe, il manie la basse ainsi que l’oud, instrument à cordes pincées très répandu dans le monde arabe, avec fougue et précision.

Puis, aux percussions latines, l’artiste israélien Rony Iwryn, originaire de l’Uruguay. Borochov à la trompette, Avi Lebovich au trombone, Hadar Noiberg à la flûte, Yohai Cohen aux percussions orientales, Hila Epstein au violoncelle et Galia Hai au violon. Un véritable orchestre pour satisfaire les tympans de même les plus récalcitrants.

« C’est un plaisir immense que de jouer avec de tels musiciens. Chacun d’eux est une star à part entière. Imaginez le déluge », sourit Ravid.

S’ils se sont tous rencontrés en Israël, le groupe est éclaté à tra-
vers les continents. Pour répéter, impossible d’être spontané, cela relève du parcours du combattant. Mais le résultat est là.

Un festival touche-à-tout de renommée internationale

Le Chutzpah festival entonne sa 14e édition. Marie-Louise Albert s’occupe de la programmation générale du festival depuis 2004. « De la musique, en passant par le théâtre, la danse et même la comédie, le festival ne déroge toujours pas à sa règle. Nous offrons toujours de nouvelles occasions de contribuer à la montée d’artistes qui nous touchent. »

Pour la troisième année consécutive, Yemen Blues se produira dans le cadre du festival. Marie-Louise Albert commente : « J’ai découvert Ravid Kahalani il y a cinq ans. Ce fut une grande première pour le groupe que de venir en Amérique du Nord. Depuis, notre partenariat se fait de plus en plus vivace. Chaque performance que le groupe a donnée ici a été ovationnée par le public. » Ravid se rappelle : « Le public à Vancouver a été à chaque fois au rendez-vous. Puissant et énergique, il dansait sans compter. »

Deux occasions données, les 27 et 28 février prochain, pour entrer dans la danse et capter le caractère transcendantal de Yemen Blues.

Les 27 et 28 février à 19h
Venue Nightclub
881 rue Granville
Billets : Adulte 30$, Étudiant 25$
Le concert est inclus
dans le pack Chutzi.

Agenda

Acquisitions récentes d’impressions Inuits et Premières Nations
Jusqu’au 6 avril
Du mardi au vendredi de 10h à 16h30
Samedi et dimanche de midi à 17h
Burnaby Art Gallery
6344 Deer Lake Ave, Burnaby
Donation suggérée: 5$

Une collection encore non dévoilée aux yeux du grand public de dessins Inuits et des Premières Nations sera exposée à la Galerie d’art de Burnaby. Tous réalisées entre les années 1970 et 1980, ces pièces sauront mettre en valeur un art trop souvent oublié.

* * *

Prohibition City Walking Tour Forbidden Vancouver
Tous les jeudis à 19h et les samedis à 18h
Départ du Cathedral Square, rues Dunsmuir et Richards
Vancouver
Billets: Adulte 22$, Senior : 19$
Possible de réserver pour des groupes, contacter
will@forbiddenvancouver.ca ou appeler le 604.839.3126

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les dessous de la ville au temps de la prohibition et les mystères de ses bâtiments, comme la Sun Tower ou le Dominion Building. Ce tour s’apparente à une enquête, dont vous êtes le Sherlock.

* * *

Exposition About Face
Du 31 janvier au 1er mars
Tous les jours sauf le dimanche
De midi à 17h
CityScape Community Art Space
335 ave. Lonsdale, North Vancouver
Entrée libre

Vingt-huit artistes et autant d’approches artistiques pour parler du visage. De la peinture, en passant par la photographie ou la sculpture, la face humaine mise à l’honneur.

Une opinion sur “Le groupe « Yemen Blues » bat la mesure du Festival Chutzpah

  1. the term “French Canadian ” is basically a derivative of LE CANADIEN *
    … A People in their own right .. that served as a BRIDGE to the
    Immigration underway in the early part of the the CONTACT PERIOD… that
    saw , eventually the FUR TRADE take on such an important Role in the
    SETTLEMENTS that followed… and YES…, LE CANADIEN* .. of French
    Origins… , as with the AMERICAN of English Origins.. will somehow
    impact on the ABORIGINAL Human Settlements that preceded them for
    thousands and thousands of Years…!!! ( and needs to be acknowledged
    as a PEOPLE. , in their own right !!!! )… they were the CHILDREN of
    THE CHILDREN ..of the CHILDREN… of A MULTIPLICTY OF CULTURES …..and
    would explain away the resilience of their particular Mother Language in
    a Sea of other Languages ..,namely the English / American language that
    has proliferated around the Global Village of today. !!!!

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