La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons au photographe et sculpteur, Jean-Guy Dallaire, un artiste francophone infatigable et insatiable qui se consacre désormais à l’éveil artistique des jeunes générations.
À 70 ans Jean-Guy Dallaire a l’espièglerie d’un jeune homme mais l’expérience de celui qui a déjà vécu plusieurs vies.
Originaire du Québec, Jean-Guy a suivi sa famille en Alberta lorsqu’il avait 9 ans. Diplômé du Northern Alberta Institute of Technology en photographie, il s’enrôle dans la Gendarmerie Royale Canadienne (GRC) et atterrit à Ottawa au Service de l’identification criminelle. Au bout d’un an, il s’aperçoit qu’il n’est pas fait pour être policier et repart en Alberta où il se spécialise dans la photographie de nouveaux-nés avant de se diriger vers les photos de mariages. Au bout de longues années passées à immortaliser les couples, il commence à faire le tour de la question et son âme d’artiste commence à vagabonder à nouveau. C’est vers la sculpture qu’il se tourne alors.
« J’en avais marre, je voulais me consacrer à la sculpture mais je ne voulais pas retourner à l’école », explique Jean-Guy qui commence déjà à l’époque à déveloper ses propres techniques. Il se lance donc comme un autodidacte et le voilà bientôt qui expose à New York à la prestigieuse Art Expo’84.
En 1986, il prend la direction de Vancouver où il commence à enseigner dans les collèges et les écoles. À l’époque, il fait figure de pionnier dans la sculpture sur mousse synthétique. Il est vu encore aujourd`hui comme l’un des spécialistes en la matière. « Après avoir gardé jalousement ma technique pendant 10 ans, j’ai fini par avoir eu envie de la partager », confie-t-il avec un sourire.
Depuis quelques années, Jean-Guy Dallaire nourrit une nouvelle passion : celle de l’étude des formes et des images parfois surprenantes qui apparaissent dans la voûte céleste. Le photographe passe des heures à contempler le ciel, à l’affût du nuage parfait et en a fait un sujet inépuisable de clichés.
Mais à 70 ans, l’artiste ressent le besoin de passer le flambeau aux plus jeunes. « L’avenir, ce sont les petits bonhommes de cinq, six ans, ce sont eux les sculpteurs du futur », déclare Jean-Guy avec le plus grand sérieux. Il explique d’ailleurs avoir commencé avec sa propre mère à qui il a enseigné les rudiments de la sculpture lorsqu’elle avait 82 ans. « Elle est aujourd’hui âgée de 91 ans et il faut voir ce qu’elle fait ! », s’enthousiasme t-il.
En plus de sa nouvelle carrière d’enseignant de sa passion, Jean-Guy continue d’exposer régulièrement son travail. Il est un membre actif de la Société des sculpteurs de la Colombie-Britannique et continue de faire profiter la communauté artistique locale de son expertise, infatigable créateur qu’il est. Il planche d’ailleurs déjà sur une rétrospective de ses oeuvres.