Le groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, sous l’égide de l’ONU, a présenté fin mars son 5e rapport. Il y a de quoi sérieusement s’inquiéter si l’on en croit les commentaires de ceux qui ont bien voulu se donner la peine de le lire et de l’étudier. Ce qui n’est pas mon cas. Je me fie purement à ce qu’en a rapporté et divulgué la presse. Ne me prenez donc pas au mot. En un mot, ne croyez pas un mot de ce que je vais vous dire, ou plutôt de ce que vous allez lire. En gros, cette étude, basée sur des données purement scientifiques, sonne l’alarme alors qu’elle devrait nous sonner les cloches. Nous courons au-devant de sérieux problèmes climatiques.
Nous sommes incapables de contrôler les émissions de gaz à effet de serre. Nous frisons, les frisés et les chauves compris, la catastrophe. J’allais presque dire : si nous ne faisons rien pour remédier à la situation. Or, sans vouloir être trop alarmiste, il est peut-être déjà trop tard selon certains, pour renverser la situation. En somme, ce rapport est avant tout un constat d’échec. Nous sommes incapables de prendre soin de nous-mêmes. Devons-nous paniquer pour autant ? Pas vraiment, nous font savoir quelques commentateurs dont je ne mets pas l’expertise en doute. Que nous disent-ils ? Nous devons nous adapter, voilà ce qu’ils aimeraient nous faire comprendre. Nous devons faire preuve de pragmatisme.
Moi je veux bien. À la limite, je peux essayer. Donc, pas de panique, soyons pratiques, devenons pragmatiques. Adaptons-nous. Faisons-nous à l’idée que notre belle et bonne terre, qui nous avait été livrée en bonne et due forme et en très bon état de marche, il y a près de 5 millions d’années, au sein d’un univers qui en a plus de 13 milliards, grâce à notre constante négligence s’en va à sa perte. Ne perdons pas les pédales pour autant. La question bien sûr est de savoir s’il y avait, à l’origine, une garantie de bon fonctionnement et surtout, il est important de s’assurer que cette garantie soit toujours valable. Peut-être même que c’était une garantie à vie, comme pour les Rolls-Royce. Dans ce cas là, je crois que nous sommes en mesure d’exiger un remboursement, sinon un échange. N’importe quelle planète d’ailleurs pourrait faire l’affaire, dès l’instant qu’elle soit vivable, c’est-à-dire qu’il y ait de l’eau potable, du bon vin, du boudin et surtout qu’il y ait des toilettes avec chasse d’eau. Et même, si possible, qu’elle soit un peu plus grande car nous commençons à nous sentir un peu à l’étroit sur notre planète terre.
Mais, plus j’y pense, plus je me rends compte qu’il y a de fortes chances pour qu’on nous refuse ce privilège. Nous sommes, après tout, il faut le reconnaitre, responsables de cette détérioration, de ce gâchis. Nous sommes passés du Big Bang au Big Flop. Je doute fort qu’on nous rembourse. La garantie a, j’en suis certain, ses limites. Elle doit être périmée. Dans ce cas là, admettons-le, nous sommes dans la mouise. D’ailleurs, cette garantie, qui est-ce qui l’a ? Qui était en charge à l’époque ? Le bon Dieu ? Je ne crois pas. Lui, il est arrivé il y a seulement 5 à 6 millénaires, si je me fie à ce que nous raconte la Bible. Ce que je sais, par contre, je le répète, c’est qu’on nous demande de nous adapter. Mais comment ? Que peut-on faire pour nous protéger de dame nature lorsque celle-ci se met, à juste titre, en colère ? Elle nous avait confié les lieux et qu’en avons-nous fait ? Un dépotoir. Je la comprends. De toute évidence, elle n’apprécie pas du tout le fouillis qu’on y a mis. Alors pour nous punir, elle nous envoie ses tornades, ses tsunamis, ses inondations et autres fléaux qui feraient mourir d’envie Moïse. Noé, quant à lui, pourrait en profiter pour faire des affaires en demandant à des constructeurs allemands ou japonais de lui fabriquer, en série, des arches amphibies (que voulez-vous on n’arrête pas le progrès).
Alors, devant ce qui nous attend, qui devons-nous blâmer ? Les politiciens ? Pourquoi pas ? Ils ont bon dos et méritent bien des coups de trique pour ne pas avoir fait face à leurs responsabilités qui sont, faut-il le leur rappeler, de s’assurer de notre bien- être et de celui des futures générations. Ils n’ont pas su prendre les mesures draconiennes, indispensables et nécessaires qui s’imposaient, craignant les conséquences de leur impopularité, le court terme l’emportant toujours sur le long terme. On n’y échappe pas. Mais au bout du compte, sans vouloir trop nous flageller, c’est nous qui les avons élus. C’est donc à nous qu’incombe la responsabilité de cet échec.
Et, quand je dis nous, je parle du nous démocratique, celui qui domine la minorité. Mais je ne tiens pas à terminer sur une note fatidique. Je préfère accrocher un sourire sur la face de l’inévitabilité. Rappelez-vous : tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir et c’est l’espoir qui fait vivre. Alors vivons heureux et faisons-nous à l’idée, histoire d’être pragmatique, qu’à l’allure où nous allons, la planète n’en a pas pour longtemps. Qu’importe, il existe, dans notre galaxie, d’autres planètes qui voudront bien nous accueillir. En fondant l’espoir que leurs habitants ne soient pas aussi cons que nous.