La campagne électorale qui vient de se terminer au Québec confirme ce que les autres récentes élections générales dans plusieurs provinces, dont la Colombie-Britannique, ont prouvé : les campagnes électorales comptent plus que jamais.
On se rappellera la victoire des libéraux de Christy Clark l’an dernier qui s’est jouée durant la période électorale. Et bien, il semble que les électeurs du Québec aient été à leur tour aux premières loges d’un match électoral qui aura été l’objet de très nombreux rebondissements. Si bien que ce qui semblait être un rusé calcul électoral de la part de la chef du Parti Québécois, Pauline Marois, aux commandes d’un gouvernement minoritaire et en avance dans les sondages, l’a vue faire de nombreux dérapages coûteux.
Il est vrai qu’au moment d’écrire cette chronique, les électeurs québécois n’étaient qu’à quelques jours du choix final. Alors, je me suis permis de me transporter dans le temps et prédire que le lundi 7 avril, leur choix aura été en faveur des libéraux de Philippe Couillard.
Pourtant, les astres semblaient s’aligner en faveur du gouvernement Marois lorsque les caravanes électorales ont pris la route. Mais une campagne en dents de scie, pour Marois, et Couillard d’ailleurs, aura donné à nos amis du Québec un choix entre le moins pire des pires, en quelque sorte.
En fin de compte, il me semble que deux grands enjeux de société auront été déterminants dans le verdict : la charte des valeurs et le référendum sur une éventuelle souveraineté du Québec. Ce que l’on a observé c’est que l’appréhension de la population face à la tenue d’un référendum par un gouvernement péquiste a pesé plus lourd dans la balance que l’appui à la charte des valeurs.
Pour Pauline Marois, le succès des troupes libérales à convaincre bon nombre d’électeurs que les péquistes tiendraient un référendum a été comme un boulet qu’elle n’a pas réussi à larguer. Quant à lui, Philippe Couillard portait son propre boulet, son affiliation avec le gouvernement de Jean Charest, au pouvoir avant que Pauline Marois n’ait le dessus sur le Parti libéral, et que les ténors péquistes se sont constamment affairés à claironner pendant la campagne électorale.
Mais peu importe le résultat final, il y a une chose qui m’est apparue très différente durant cette campagne électorale, soit l’indifférence quasi-totale des médias et de la population de notre province. Pourtant, il y a une époque pas très lointaine où une élection provinciale au Québec aurait attiré l’attention de notre côté des Rocheuses. Ce n’est plus le cas, outre pour quelques observateurs passionnés de politique.
La perte d’intérêt généralisée envers la politique l’explique un peu. Mais la raison principale est simple : les gens d’ici n’en ont pour la plupart rien à foutre de la sempiternelle menace d’un référendum chaque fois que les électeurs du Québec sont appelés à se rendre aux urnes. C’est dommage parce que cela n’aide en rien le dialogue national si nécessaire, même si notre province se tourne maintenant surtout vers l’Asie pour assurer son avenir économique.
Pendant ce temps, nonobstant cette indifférence vis-à-vis cette élection, cette victoire à l’arrachée des libéraux, du moins selon ma prédiction avant le jour J, verra quand même plusieurs Britanno-Colombiens pousser un grand soupir de soulagement.