La rubrique Espace francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à l’organisme Canadian Parents for French qui organise un concours d’art oratoire ouvert aux élèves des écoles francophones et de l’immersion française de la Colombie-Britannique et du Yukon, dont la prochaine édition provinciale se tiendra le 3 mai prochain à l’Université Simon Fraser.
Dans quelques jours, ils seront près de 200 participants à s’affronter tour à tour, derrière un pupitre, face à un millier de personnes. Tous commenceront
de la même manière : « Chers parents, chers professeurs, chers amis… ». Depuis trente et un ans, l’introduction n’a pas changé.
C’est aussi ce qui fait la renommée de ce concours d’art oratoire devenu un véritable évènement culturel. En trois décennies, des milliers de jeunes francophones ou francophiles ont livré leurs meilleurs discours en français, un exercice de style d’une durée de 3 à 5 minutes évalué par un jury.
« Nous avons 10 000 jeunes inscrits cette année entre la Colombie-Britannique et le Yukon », se félicite Glyn Lewis, le directeur général de l’organisme Canadian Parents for French qui chapeaute le concours.
Il s’ouvre aux élèves des programmes francophones, de l’immersion et du français de base de la sixième à la douzième année. Les sélections commencent au sein des écoles puis des éliminatoires sont organisées au niveau des districts, puis de la province et enfin les meilleurs accèdent au niveau national du concours.
« Pour nos jeunes c’est une occasion incroyable de développer leurs qualités oratoires en français d’autant qu’ils sont loin du Québec et de l’Ontario, note Glyn Lewis. Ce concours représente une grande part de notre activité mais aussi de notre identité. »
C’est d’ailleurs devenu un évènement emblématique de l’organisme qui est également aidé dans sa tâche par le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique.
Ce concours permet également aux jeunes de développer leurs qualités en matière de leadership. « On retrouve beaucoup de nos anciens participants parmi les journalistes ou les avocats qui travaillent ici », souligne le directeur général de Canadian parents for French.
Le principe du concours est simple : les candidats choisissent eux mêmes un thème et doivent produire un discours, sans notes, pendant trois à cinq minutes. « Avec les années les thèmes choisis évoluent, ils reflètent la société dans laquelle les jeunes vivent », observe Glyn Lewis.
La compétition, elle, est bien présente car le niveau est élevé. « Tout le monde est engagé, les jeunes mais aussi leurs parents et leurs professeurs, il n’y a qu’à voir la nervosité que l’on sent dans l’assistance le jour du concours… Les jeunes veulent donner leur meilleur d’eux mêmes. »
Le samedi 3 mai, les meilleurs orateurs de la province auront rendez-vous pour se mesurer mais surtout pour perpétuer une tradition qui rehausse la beauté de la langue française et lui confère ses lettres de noblesse.