Après cinq ans et demi passés à la direction générale de la Société francophone de Victoria, Christian Francey a récemment décidé de rendre sa démission. Une décision effective à partir du 17 octobre et qui a surpris le personnel tant il était impliqué dans les différents dossiers. Alors qu’une nouvelle carrière se profile pour lui à l’horizon, le natif du Québec revient dans les colonnes de La Source sur les raisons de son départ et sur son bilan.
La Source : Quels sont les motifs de votre démission ?
Christian Francey : Pour être honnête, elles sont avant tout financières. A 58 ans et alors qu’il ne me reste plus que 7 ans à travailler, cet aspect entre forcément en ligne de compte, d’autant qu’à mon âge, les occasions sont souvent plus rares.
LS : Qu’allez-vous faire ?
CF : J’ai des beaux-frères qui sont dans les territoires du nord et qui ont des activités liées aux champs de pétrole et aux mines. Ils m’ont parlé, il y a peu des débouchés dans ce secteur et cela m’intéresse. Je continuerai à vivre à Victoria mais je partirai là-bas pour des missions d’une à plusieurs semaines. Je serai opérateur en machinerie lourde.
LS : Les raisons de cette démission sont-elles juste d’ordre financier ?
CF : Principalement. Je dois dire également que les dernières nouvelles venues de la part de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique concernant le dossier immigration ne m’ont pas non plus engagé à rester.
LS : C’est-à-dire ?
CF : Alors que nous devions à l’origine rendre ces services d’accueil aux immigrants francophones, il a finalement été décidé que ces services seraient dispensés par le Collège Éducacentre de Victoria et non par la Société francophone de Victoria. Je considère qu’il s’agit d’un coup bas puisque nous étions partenaires depuis le début des négociations pour nous occuper de ces missions. À ce titre, j’ai toujours regretté le départ de France-Emmanuelle Joly au début de l’année. En tant que directrice générale de la Fédération, je trouve qu’elle faisait un bon travail et qu’elle menait bien les dossiers. L’intérim qui a suivi fut de mon point de vue plus compliqué et je ressens beaucoup de déception par rapport à nos collaborations récentes avec la Fédération. J’ai, en revanche, entendu beaucoup d’échos positifs à propos de Robert Rothon, le nouveau directeur général de la Fédération. Je lui souhaite donc bonne chance pour les échéances à venir.
LS : Vous qui étiez autrefois dans le domaine privé, quel bilan faites-vous après ces quelques années passées à la tête d’une structure qui vise l’intérêt de la commu-
nauté ?
CF : Globalement positif. Cette expérience m’a donné une vision plus profonde de la communauté francophone et des enjeux qui y sont liés. J’ai aussi appris beaucoup de choses sur le montage de subventions et sur les attentes des gouvernements provincial et fédéral. Je suis satisfait de ce que nous avons fait à Victoria pour la reconnaissance de la culture francophone. J’avais avec moi une très bonne équipe. Je garde notamment en mémoire les festivals ou encore le 150e anniversaire de la ville de Victoria, événements au cours desquels nous avions réussi à attirer des milliers de spectateurs pour voir des artistes francophones.
LS : Et au niveau des déceptions ?
CF : J’avais le rêve que toutes les structures francophones et services en français de Victoria puissent être réunis dans un seul et même bâtiment pour créer une synergie collective. Je n’ai malheureusement pas réussi à le faire et à convaincre tout le monde sur ce sujet. J’aurais aussi voulu pouvoir apporter plus de choses par rapport à mon expérience acquise dans le secteur privé.
LS : Connaissez-vous déjà le nom de votre successeur ?
CF : Non, pas encore. Un appel à candidature a été lancé et les intéressés ont jusqu’au 12 septembre pour postuler.