Ce n’est pas tous les jours qu’on célèbre le 105e anniversaire de la plus ancienne communauté francophone de la Colombie-Britannique ! Les membres de la Société francophone de Maillardville (SFM) se préparent à se retrousser les manches pour accueillir, le 14 septembre, une centaine de francophones et de francophiles de la province à l’occasion de la Fête de Maillardville.
« Lorsqu’on parle à n’importe qui du fait francophone dans la province, on pense tout de suite à Maillardville », souligne Maurice Guibord, président de la Société historique francophone de la Colombie-Britannique. En raison de la présence du fleuve Fraser et de la demande croissante de bois, il y a eu un fort besoin de main-d’œuvre. « La province avait besoin de gens déjà formés dans l’industrie du bois, donc ils ont recruté des travailleurs du Québec et de l’Ontario pour venir travailler et s’installer en Colombie-Britannique. La première maison fut construite en 1909. Maillardville a été bâtie sur la colline qui surplombait le fleuve et en deux ans, c’est devenu la plus grande communauté francophone à l’ouest du Manitoba », ajoute-t-il.
Reconnaissance de la culture francophone
Originaire des Îles-des-Chênes, au Manitoba, Louise Dumont, coordinatrice du Centre Bel Âge de Maillardville, insiste sur l’importance de la culture francophone. « Lorsque j’ai commencé à mon poste au Centre Bel Âge, je me suis tout de suite sentie chez moi. Cette année, nous accueillerons deux pionniers, Gilberte Knapp et Léo Leblanc, qui parleront de leurs expériences en tant que résidents de Maillardville. C’est une excellente expérience qui me permet de retrouver mes racines culturelles de franco-manitobaine. Il est important que les Britanno-Colombiens sachent que la francophonie existe ici. Il faut travailler ensemble pour maintenir ce que nous avons en commun et pour garder notre identité en tant que francophones de l’Ouest canadien. »
Ancienne étudiante de l’École de Pionniers de Maillardville, Katrina Leclerc insiste quant à elle sur la transmission des valeurs familiales et l’importance du bilinguisme.
« Mes parents ont consacré leurs vies à l’épanouissement de la langue française en milieu minoritaire. J’ai participé à plusieurs activités du centenaire de Maillardville et ce que j’ai le plus aimé, c’est la manière dont les membres de la communauté ont fait en sorte que la Fête de Maillardville soit célébrée par tous. Les gens qui sont venus témoigner, rendre hommage à leurs origines, c’est ce qui, selon moi, a été le plus réussi lors de cette fête », souligne-t-elle.
Chargée de la communication et du développement financier et communautaire de la Société francophone de Maillardville, Sabrina Cerclé explique que la Fête de Maillardville n’accueille pas seulement la communauté francophone, mais ouvre aussi ses portes aux différentes communautés culturelles. « Ce sera un événement fabuleux. Ce qui sera différent cette année, c’est qu’il y aura un marché agricole, un mini-golf familial, des dégustations ainsi que des animations amusantes proposées par différentes communautés de la province. »
Aujourd’hui étudiante à l’Université de Winnipeg, Katrina Leclerc confie : « Le gros défi que je dois surmonter chaque jour, c’est le fait que les gens ne savent pas qu’il y a des organismes francophones et des gens qui ont le français pour langue maternelle. Si les niveaux de français peuvent varier, nous sommes tout aussi francophones, que nous soyons nés à Roberval au Québec, à Saint-Boniface au Manitoba ou à Maillardville en Colombie-Britannique. Même langue, même identité culturelle, différent accent. Je suis confiante dans l’avenir de la langue française, car dans les décennies qui viendront, Maillardville aura non seulement gardé sa francophonie mais elle se sera épanouie. »
La Société francophone de Maillardville célèbre le 105e anniversaire de la Maison Mackin, le 14 septembre de midi à 15 h au Carré Héritage à Maillardville-Coquitlam.