Au lendemain de la remise des prix de la diversité par l’AMSSA (Affiliation of Multicultural Societies and Services Agencies of BC), La Source a rencontré quelques figures de la pluralité dans la province. L’occasion d’un petit état des lieux.
C’est le 19 septembre que les Prix de la diversité 2014 ont été remis au jardin botanique Van Dusen, à Vancouver. Leur but ? Honorer organisations, professionnels et bénévoles travaillant au quotidien à l’intégration et au respect des différents groupes multiculturels vivant en Colombie-Britannique. « Nous organisons les Prix de la diversité depuis plus de dix ans, explique Lynn Moran (directrice de l’AMSSA). Cette année était la onzième édition. » L’une des récompenses porte d’ailleurs le nom d’un membre actif de la société disparu de façon tragique, celui de Riasat Ali Khan. « Il a beaucoup collaboré avec des organisations comme AMSSA, la Société multiculturelle de Vancouver, la Société de services aux immigrants… Riasat a été tué en 2003. »
Des populations très diverses
Particularité des lauréats 2014 ? Leur implantation hors des grandes villes. « Deux des trois récipiendaires sont basées à l’extérieur du Lower Mainland, précise Lynn Moran. Ce sont deux organisations plus petites, l’une implantée sur l’île de Vancouver, l’autre à Terrace [au nord-ouest de la C.-B., entre Prince Rupert et Prince George]. Se développer au sein de plus petites communautés peut parfois être plus difficile parce qu’il n’y a pas les mêmes possibilités de financement, par exemple. Je sais que ces deux organisations ont particulièrement mis l’accent sur le rayonnement dans leur communauté et sur leur programmation. » Car le fait est que la diversité semble se diversifier : que ce soit au niveau de l’implantation, mais aussi au niveau de l’origine des flux migratoires. « L’immigration amène des populations très diverses au Canada, souligne Dan Hiebert, professeur au sein du département de géographie de UBC, spécialiste des migrations internationales. Chaque année les immigrants qui arrivent au Canada sont originaires d’une très grande variété de pays, ils ont des origines culturelles très différentes et au-delà du simple nombre de pays d’origine, il y a beaucoup de diversité religieuse, de diversité au niveau des pratiques culturelles… L’immigration apporte beaucoup de variété. »
Originaire d’Europe de l’Est, Saša Loggin connait le sentiment d’arriver en terre inconnue. Récipiendaire du Prix Professionnel pour Service Rendu, cette directrice de projet qui travaille pour la Skeena Diversity Society, a toujours souhaité participer à la bonne intégration des nouveaux arrivants. « Je suis moi-même une immigrante, commence Saša Loggin. J’ai déménagé au Canada en 1991, je suis originaire de Tchécoslovaquie, maintenant connue sous le nom de République Tchèque. J’ai toujours cru aux qualités de chacun et à l’élimination du racisme et des préjugés. C’est en fait un incident dans une de nos écoles, ici à Terrace, en 1995, qui a rassemblé l’ensemble de la communauté, des gens ouverts d’esprit et passionnés par le fait de travailler ensemble. »
En finir avec les préjugés
Pour combattre les préjugés, il suffit parfois de revenir aux faits. C’est cette idée simple qui a permis à l’organisation MISA du nord de l’île de Vancouver de remporter le Prix Riasat Ali Khan pour la diversité. « Le programme Mythbusters s’est inspiré de recherches déjà réalisées à Barcelone, précise Rachel Blaney, directrice de l’organisme. Nous avons fait notre propre enquête sur les mythes en relation avec les immigrants et les réfugiés pour ensuite créer une campagne diffusée au sein de notre communauté afin d’éduquer les gens avec la réalité des faits. »
Une société tolérante et ouverte n’oublie pas non plus ses personnes âgées. Pour son action de bénévole auprès de l’organisation PICS (Progressive Intercultural Community Services Society), Resham Dosanjh a également été récompensé par un Prix de la diversité. Il se consacre plusieurs heures par jour à l’aide aux personnes âgées et à leurs familles. « Les gens que nous accueillons sont souvent très seuls, explique Resham Dosanjh. Ici, ils peuvent se parler, ils savent aussi qu’ils ont quelqu’un pour les écouter. Il y a des gens de différentes origines, d’Inde, du Pakistan… Tout le monde travaille ensemble et on devient une famille. »