Le groupe Sultans of String est en concert à l’Orpheum les 24 et 25 octobre, à l’invitation de l’Orchestre Symphonique de Vancouver (VSO), dans le cadre du programme spécial Pop Series. La Source se penche sur les dessous de cette collaboration inédite entre un orchestre symphonique et un groupe de musique du monde dont la créativité rime avec diversité.
Originaires d’Ontario, de Cuba ou encore du Québec, cinq musiciens se sont réunis il y a sept ans pour former le groupe Sultans of String. Cette formation musicale est menée depuis Toronto par Chris McKhool, également violoniste du groupe. La tâche n’est pas simple lorsqu’il s’agit de définir leur style musical, puisqu’il est original, variant d’une composition à l’autre. Mais s’il faut choisir, les Sultans of String se classent volontiers dans la catégorie dite de « musique du monde », définie communément comme une musique hybride, fusion de différents genres provenant de plusieurs coins du monde. Cependant, c’est en se penchant sur l’histoire passée et présente du groupe que l’on comprend cette « originalité sonore ».
Tout d’abord, Chris McKhool, le leader, a grandi dans une maison libano-égyptienne remplie de musique et de diversité culturelle. Nourri aux spécialités moyen-orientales et aux leçons de violon, il y forge son ouverture d’esprit musicale. L’éducation du leader du groupe donne le ton sur les influences musicales de celui-ci. Pourtant, les « Rois de la corde » ne se limitent pas à la musique arabe, mais poussent les portes du jazz-gypsy, du flamenco et de la pop. Ils incarnent l’originalité en invoquant tantôt des éléments naturels – à travers des ballades telle que Luna – tantôt des ambiances comme celles des cafés cubains. Par ailleurs, leur utilisation des instruments à cordes varie presque à l’infini : archet, cordes pincées, grattées, tapées… Toutes apportent davantage de spectres sonores à une musique déjà très chaleureuse. Chris McKhool, jouant d’un violon à six cordes, considère d’ailleurs que « le son est une création ».
Mais au delà des considérations techniques, pour les Sultans of String, « si jouer devient trop facile, ça devient ennuyeux ». Dès lors, le partage devient un besoin vital pour le groupe et la clé de sa pérennité. Depuis leur récente création, les Sultans n’ont ainsi pas vu s’arrêter leur ascension. Outre leurs multiples récompenses, ils sont invités à collaborer avec de nombreux artistes de différents horizons. L’invitation de l’Orchestre Symphonique de Vancouver constitue tout de même un saut gigantesque pour le groupe. Le leader des Sultans partage volontiers, et avec des yeux d’enfant, l’énergie que procure une telle collaboration. Pour lui « le fait d’apprendre à s’écouter les uns les autres prend encore plus de sens lorsqu’il s’agit de jouer avec un orchestre symphonique ! ».
Le VSO et son Maestro, John Morris Russel, adoptent également cette ligne du partage dans leur programmation et tentent en permanence d’ouvrir leurs portes à des musiques diverses. Caroline Markos, responsable des relations publiques, cite en effet comme exemples le Pacific Rim Festival, qui a été dédié au printemps 2014 à la musique du Japon, ou encore le nouvel an chinois, célébré par l’orchestre chaque année, en février. L’invitation aux Sultans of String s’inscrit dans le programme Pop Series, qui existe depuis une vingtaine d’années maintenant. Cette rencontre rend heureux aussi bien l’orchestre que le groupe. On imagine que le public le sera aussi !