En fait, Air Care mourra finalement de sa belle mort en même temps que l’année 2014, le 31 décembre! Pas trop tôt. Ses plus virulents critiques ont longtemps maintenu que c’est au début des années 2000 qu’il aurait fallu l’abolir.
Ce système qui se voulait être le chien de garde de la qualité de l’air dans le Grand Vancouver et la Vallée du Bas-Fraser a été mis sur pied en 1992. Depuis sa mise en œuvre plus de 500 000 véhicules ont dû subir ce test à chaque année. Il y a, selon ICBC, plus de 1 200 000 véhicules automobiles dans la région concernée. Pour mettre ce chiffre en perspective il y en aurait près de 3 000 000 dans la province. Chaque propriétaire de véhicule immatriculé dans la grande région de Vancouver et dans la Vallée du Bas-Fraser qui veut renouveler l ‘assurance et l’immatriculation de son véhicule, doit obligatoirement jusqu’au 31 décembre 2014, réussir ce test.
L’objectif principal de ce système était d’assurer que les émissions de polluants des véhicules étaient conformes aux normes et aux lois antipollution. Il faut donc que les moteurs soient en bon état, que les systèmes antipollution fassent leur travail et que les convertisseurs catalytiques n’aient pas été retirés. Mais dès le début des années 2000, tous les véhicules neufs vendus en Amérique du Nord devaient répondre à des nouvelles lois antipollution très strictes qui le sont devenues encore plus quelques années plus tard. L’effet bénéfique sur la qualité de l’air allait donc en croissant au fur et à mesure que les véhicules d’avant 2000 étaient remplacés par des plus neufs. En conséquence, puisque les voitures sont devenues de plus en plus propres, les tests d’Air Care sont devenus de moins en moins pertinents et utiles.
La province ayant investi des millions de dollars dans la construction des centres de test Air Care et devant aussi respecter ses engagements contractuels avec les exploitants de ces centres, le programme est donc resté en vigueur jusqu’à maintenant. Bien entendu, les autorités responsables se donnaient bonne conscience en prétendant qu’Air Care était responsable de la diminution des émanations de carbone et de l’amélioration de la qualité de l’air dans sa zone d’influence, ce qui ne peut être vrai que pour les véhicules datant d’avant 2000, qui ne réussissaient pas le test sans subir de réparations, soit moins de 9%
en 2014.
Voici donc une occasion en or de contribuer concrètement au financement des projets de développement de TransLink ; dont la nouvelle ligne de métro Broadway Corridor se rendant jusqu’à UBC, le train léger de Surrey et la ligne Evergreen du Tri City Town, dont le financement est loin de faire l’unanimité.
Il y a plus de 1 200 000 véhicules immatriculés dans la zone concernée. Si on instaure une taxe TransLink de 24$ par véhicule et par année, (ou 48$ aux deux ans pour les véhicules plus récents), ce que chaque automobiliste est déjà habitué de payer depuis 1992, TransLink encaisserait ainsi près de 30 millions par année, sans devoir administrer et opérer quelque structure que ce soit, comme c’est le cas maintenant avec Air Care.
En juin dernier le conseil des maires de TransLink appuyait un projet de 10 ans pour un total de 7,5 milliards de dollars. Reporter les 30 millions par année d’Air Care vers TransLink pour la même période nous donne presque un milliard, soit près de 15% du 7,5 milliards requis. Il faudra ensuite convaincre le gouvernement provincial de rediriger la taxe sur le carbone vers ce projet. En moyenne cette taxe, rapporte plus de 600 millions par année, soit 6 milliards sur 10 ans. Le compte est bon ! Faites le calcul !
D’abord, il faut que les autorités en place (provinciale et municipales) s’entendent sur la question référendaire qui sera posée aux résidents de la grande région de Vancouver par le gouvernement provincial l’année prochaine, à savoir si les projets de TransLink obtiennent l’appui de la majorité des citoyens. Pour ce faire il faudra que la question soit claire et simple. Il faut aussi que la campagne de promotion autour du référendum soit conçue pour renseigner les citoyens sur les enjeux auxquels le transport collectif fait face dans notre région, les avantages qu’ils représentent et les difficultés auxquelles il fera face, compte tenu des projets d’immobilisation et des coûts d’entretien du système existant.
Air Care est mort ! Vive TransLink !