La rubrique Espace Francophone s‘intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous intéressons à la journaliste Evelyne Charuest. Chroniqueuse à Radio-Canada, elle collabore aussi dans des émissions de la chaîne UNIS, la chaîne télé des communautés francophones du Canada nouvellement arrivée dans la province. Québecoise d’origine, elle a trouvé son bonheur à Vancouver.
« En général, venant du Québec quand on fait le choix de se déplacer vers l’Ouest pour déménager, c’est par amour des montagnes, ou par amour tout court », plaisante Evelyne Charuest. À moitié seulement puisque c’est pour suivre celui qui est désormais son époux et le père de ses enfants qu’elle a fait le saut dans la province, il y a cinq ans. Un choix qui comble cette native de la banlieue sud de Montréal élevée dans les cantons de l’est et qui appelle désormais Vancouver sa maison.
« Je suis restée pour le mode de vie », explique Evelyne qui s’est installée dans le quartier de Kitsilano. « Ma cour à moi, c’est la plage », glisse-t-elle tout en reconnaissant que oui, le prix pour profiter de la mégapole de l’Ouest canadien est élevé.
Les auditeurs de Radio-Canada Colombie-Britannique connaissent bien sa voix et son visage. Elle y a été journaliste et présentatrice météo à la télévision avant de devenir chroniqueuse et animatrice à l’occasion à la radio le matin et à l’émission de l’après-midi.
Depuis l’été 2014, ils peuvent également la voir évoluer devant la caméra dans des émissions diffusées par la chaîne francophone UNIS qu’elle tourne en Colombie-Britannique.
« Les gens sont enthousiastes à l’idée de voir un nouveau diffuseur en Colombie-Britannique », explique Evelyne Charuest. Elle part notamment à la découverte de chalets étonnants et de leurs propriétaires dans le cadre de l’émission Chalets de la Côte ouest qui signe une deuxième saison et collabore à l’émission d’affaires publiques Couleurs locales, les deux diffusées sur UNIS.
« Il est essentiel de couvrir la réalité francophone hors Québec mais Radio-Canada manque de fonds, avec UNIS je pense que le public sera encore mieux servi », estime Evelyne à propos de l’arrivée du nouveau diffuseur francophone dans le paysage médiatique canadien. Elle reconnaît tout de même que servir cette communauté francophone très volatile compte son lot de défis.
« Ce n’est pas le même auditoire, nous n’avons pas la même portée non plus mais quand on rencontre cet auditoire, l’impact est encore plus grand », souligne Evelyne. “Les échos à nos histoires sont plus importants qu’au Québec, les gens sont plus prompts à réagir, ils sont vraiment à l’écoute.”
Elle est en revanche plus critique lorsqu’il s’agit de la francophonie institutionnelle. « Il manque encore un certain dynamisme, Vancouver est encore loin d’être le centre culturel que la ville devrait être, il y a des efforts menés et des réussites indéniables mais qui se heurtent parfois à une absence de réponse de la part du public », regrette l’animatrice.
Elle explique cela par un manque d’homogénéité dans la communauté. « À Vancouver, il existe un noyau super actif au sein de la communauté mais il y a une partie encore plus importante sous le radar et qui n’est pas organisée », observe-t-elle. Selon elle, cela s’explique aussi par le fait que le français peine toujours à se faire une place dans la société.
« Vancouver est une ville multiculturelle et pourtant on note une érosion du soutien de la langue française de la part du gouvernement, preuve que le français est une langue vraiment minoritaire », constate Evelyne.
Une réalité qui ne l’empêche pas de sillonner la province à la recherche d’histoires à raconter, en français bien sûr.