Afrique du Sud, 1971, naissance de Vincent Mantsoe à Soweto, 15 km au sud-ouest de Johannesbourg, lieu où évoluent pauvreté et famine. Au milieu de ce peuple qui souffre, Mantsoe va accomplir l’exceptionnel et devenir un chorégraphe et artiste à la carrière internationale et au talent incontesté.
Aujourd’hui, en 2015, Mantsoe, accompagné de sa compagnie NOA – fondée par lui-même à Paris en 2005 – démarre un grand tour du Canada d’est en ouest. Avec la cerise sur le gâteau : cette tournée nationale se terminera sur la scène du Firehall Arts Centre à Vancouver, gardant, comme le veut l’adage, le meilleur pour la fin !
Un parcours admirable
Avec force et témérité, Mantsoe a gravi un à un les échelons qui l’ont mené droit à la reconnaissance. Né à la périphérie de la grande métropole d’Afrique du Sud dans un bidonville et ayant eu une enfance modeste, il s’est distingué en 1990 en gagnant une bourse lui permettant d’intégrer la Moving Into Dance Company. À partir de ce moment, il n’aura eu de cesse de travailler pour faire sa place dans le métier, accumulant déplacements et récompenses.
Le style unique de Mantsoe allie la danse traditionnelle africaine à des influences contemporaines, autochtones, asiatiques mais également puisées dans le genre du ballet avec une touche afro-fusion interculturelle. Il reconnaît l’influence de la spiritualité dans son travail de création. Décrivant un processus « d’emprunt à ses ancêtres », il souligne l’importance de comprendre et d’apprécier les sources des mouvements traditionnels.
Son précédent spectacle Motswa Hole avait été un véritable succès à Vancouver, se jouant à guichet fermé. Les éloges à l’égard de son travail sont nombreux, nous retiendrons celui de Dance Magazine : « Mantsoe est un artiste d’une unicité féroce… Il allie divertissement, histoire et spiritualité avec une expressivité époustouflante que les spectateurs trouvent irrésistible. »
Être maître de son destin
Les bidonvilles ou les fameux « squatter camps » comme ils sont appelés en Afrique du Sud, occupent une place particulière au sein des deux nouvelles chorégraphies NTU et Skwatta que Mantsoe présentera dans son spectacle.
Ces deux solos incarnent la vigueur et la spiritualité de l’Afrique du Sud, montrant que ces dernières sont sans limites et ne se cantonnent pas aux restrictions sociales ou matérielles.
NTU exprime le néant, l’écorchure, le combat de cette Afrique du Sud frappée par la pauvreté. La désillusion n’est cependant pas une option puisque le gouffre est vite écarté par la puissance de renaissance de ces habitants de squatter camps.
Skwatta montre à quel point ces derniers se réinventent sans cesse et parviennent à écrire leur avenir à la hauteur de leurs espérances, parviennent à faire naître quelque chose de ce chaos.
La réussite internationale de Mantsoe est un bel exemple de cette résilience : sa représentation scénique est à la fois cathartique et fonde un nouvel avenir pour l’Afrique du Sud, plus profond, plus optimiste, tout en rendant également hommage aux racines de sa nation. Mantsoe écrit à la fois son avenir et celui de tout un peuple avec les lettres de l’espoir et de la liberté, se retrouvant dans la citation d’un grand homme de son pays : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres » (Nelson Mandela).
Les deux solos NTU et Skwatta ont des visées sociales et politiques et les interprétations de Mantsoe sont énergiques, musclées et tendues, frôlant la rupture. Les émotions ne sont pas retenues et malgré cette puissance, la corde se tend toujours sans jamais se rompre. L’espoir et le salut s’atteignent grâce à la force de l’esprit humain, souvent torturé, mais toujours capable, dans son extrême résilience, d’afficher une extraordinaire dignité.
Mandela disait qu’« un cœur bon et un bon esprit forment toujours une formidable combinaison », Mantsoe en est la preuve vivante !
Vincent Mantsoe arrive bientôt à Vancouver pour enflammer la scène et le cœur du public. Un bel événement à ne pas rater.
Compagnie NOA – NTU / Skwatta
Du 11 au 14 février
Au Firehall Arts Centre, 280 E Cordova St
Entrée à partir de 22$
Agenda
Hippocrates
Les 30 et 31 janvier,
1er et 4 février
À la Cinémathèque du Pacifique, 1131, rue Howe, Vancouver
Tarifs de 9 $ à 11 $ ; 3 $ d’adhésion annuelle à régler en sus
Première du film Hippocrates, drame de l’écrivain-réalisateur-médecin Thomas Lilti acclamé par la critique et se déroulant dans un hôpital surchargé de Paris.
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Let’s Jam en français
Dimanche 1er février à 18 h
Au Pat’s Pub,
403 E Hastings St, Vancouver
Entrée à 10 $, tarif étudiant à 5 $
Artistes locaux francophones et francophiles interprétant des chansons de jazz/blues et françaises.
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DOXA : documentary film festival
Vendredi 6 février à 19 h
Au Richmond Cultural Centre Performance Hall,
7700, Minoru Gate, Richmond
Entrées de 10 $ à 12 $
Découvrez la première du film de Brenda Goodman Sex(ed) : The movie. Pour tous ceux qui ont déjà supporté une conférence interminable sur les ovaires ou l’utérus, ou roulé un préservatif sur une banane, ce film est pour vous !
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Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ?
Lundi 9 février à 19 h
À l’Auditorium Jules-Verne,
5445 rue Baillie, Vancouver
(Diffusion dans le cadre des 21èmes rendez-vous du cinéma québécois et francophone se tenant du 6 au 15 février)
Tarif des séances de 5,50 $ à 10 $
Carte de membre de 2 $ à régler en sus
Diffusion en français avec sous-titrage en anglais du film le plus populaire de 2014 en France, en Allemagne et en Espagne.