Pour son quinzième anniversaire, le festival Chutzpah! se terminera en beauté. Mary-Louise Albert, directrice artistique générale de l’événement, a fait appel au groupe israélien Diwan Saz, ensemble musical multiculturel regroupant juifs, musulmans et chrétiens pour vivre une expérience qui va au-delà de la musique.
Diversité et performance, c’est ce qui définit Chutzpah! selon Mary-Louise Albert, à la tête du festival depuis maintenant dix ans. Dance, musique, théâtre… le festival se caractérise par « un très grand éclectisme grâce à de nombreux artistes professionnels, le tout sous l’égide de la culture juive, explique Mary-Louise Albert. Nous vivons dans une société multiculturelle ici au Canada, nous proposons un savant mélange d’artistes juifs et non-juifs. C’est une célébration fantastique ! »
Quand il commence à chanter, le public tombe sous son charme
Véritable incarnation de cette richesse culturelle, Diwan Saz est « un groupe très spécial », assure Glenn Tamir, gérant et producteur de leur premier album. Il les connaît mieux que personne. « Diwan Saz regroupe neuf musiciens, chanteurs inclus. Ils viennent de différents milieux. La plupart d’entre eux sont Israéliens, l’un vient de Turquie, il est musulman et il y a aussi un jeune chanteur bédouin de 14 ans [Muhammad Gadir] : quand il commence à chanter, le public tombe totalement sous son charme… »
En majorité originaire du village de Yodfat en Galilée, région du nord d’Israël, les membres de Diwan Saz jouent et interprètent de la musique traditionnelle originaire du Moyen et du Proche-Orient (Perse, Turquie, Irak, Égypte…). « Comme dans de nombreux pays, Israël s’est beaucoup modernisé, explique Glenn Tamir, certaines des traditions sont donc moins présentes au sein de la société en général. C’est ce qu’ils [Diwan Saaz] essayent de faire : représenter cette tradition, par le biais de la musique et des paroles qu’ils chantent en hébreu, en arabe, en araméen, en turc. » Le Rabbin David Menachem interprète par exemple des Piyoutim que l’on pourrait décrire comme des prières/poèmes en hébreu ou en arabe, originaires d’Irak d’où sont issus ses ancêtres.
Un échange entre le groupe et le public
Ce poids de la tradition, de l’histoire et du temps qui passe, Diwan Saz le partage surtout lors de ses performances en public. « Ils présentent la musique d’une façon sacrée, décrit Glenn Tamir. Ils s’installent en demi-cercle sur scène et essayent de créer un environnement où le public est inclus et non pas séparé d’eux. J’ai pu assister à des concerts où, à la fin de certaines chansons, personne n’applaudit, et ce de façon intentionnelle. » L’intensité du moment y est très souvent palpable…
L’échange entre les musiciens eux-mêmes mais aussi entre le groupe et son public en Israël ou ailleurs prouve que partage et dialogue sont plus que jamais possibles. « Mon organisation Womini [qui s’occupe notamment de Diwan Saz] a pour devise “La musique ne connaît pas de frontières “, souligne Glenn Tamir. Et c’est ce que Diwan Saz représente parfaitement. Ce sont des musiciens qui ne se soucient ni des frontières ni du nationalisme… » Ces instants d’harmonie, Diwan Saz les partagera pour la première fois ce printemps avec le public nord-américain, de Toronto à New-York, en passant par Atlanta ou encore Austin. Et bien sûr Vancouver le 15 mars prochain. « Ils seront parfaits pour conclure le festival, conclut Mary-Louise Albert (Chutzpah!). Leur musique va être incroyable et un groupe comme eux ne fait pas beaucoup de tournées. Nous sommes très heureux ! »
Festival Chutzpah!
Du 19 février au 15 mars 2015
chutzpahfestival.com
Diwan Saz en concert
le 15 mars à 19h30
Au Jewish Community Centre de Vancouver
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