Le cinéma fait partie intégrante de la culture black, celle qui promeut la vie et les combats des personnes de couleur à travers le monde. C’est ce qu’a souhaité démontrer le VanCity Theatre en programmant une sélection de sept films. Ces projections coïncident avec les festivités du Mois de l’histoire des Noirs fêté, chaque année en février, à travers le Canada et aux États-Unis.
Mises en places il y a quatre ans, ces projections du VanCity Theatre rencontrent un succès grandissant. Chaque fois, les organisateurs s’activent pour proposer une sélection éclectique afin d’illustrer la culture black dans toute sa diversité. « Notre but est de montrer des histoires, des voix et des images de personnes de couleur aux habitants de la Colombie-Britannique et de leur donner un choix varié », explique Barbara Chirinos, l’une des responsables de ce rendez-vous cinématographique.
Palme d’or à Cannes
Cette année, sept films sont à l’affiche, parmi lesquels des documentaires, des histoires romancées, un dessin-animé et même une captation de concert. Ces films sont récents ou plus anciens. C’est le cas, par exemple, de Black Orpheus, Palme d’or au Festival de Cannes en 1959 et resté, depuis, indémodable.
À voir également, Chico et Rita, un film d’animation anglo-espagnol salué lors de sa sortie en 2010 et qui raconte le périple d’un musicien et d’une chanteuse cubaine qui rêvent d’amour et de gloire à La Havane et à New York.
Keep On Keepin’ On s’annonce, lui aussi, comme un moment à ne pas rater. Réalisé par Alan Hicks, ce documentaire retrace l’amitié qui unit le célèbre trompettiste noir Clark Terry – mentor de Quincy Jones et de Miles Davis – et un de ses élèves de 23 ans, Justin Kauflin, jeune pianiste prodige en dépit de son handicap (il est atteint de cécité).
Dans un registre plus léger, Beyond The Lights, de Gina Prince-Bythewood, aborde la question du racisme et du sexisme dans le monde du show-business et de l’industrie musicale. Dans son ensemble, cette programmation fait la part belle aux productions américaines. Rien de canadien malheureusement.
Le cinéma noir féminin en plein essor
« Je suis toujours à la recherche d’histoires sur des Noirs canadiens, mais il y a peu de contenu sur le sujet. J’ai bon espoir d’en trouver plus l’année prochaine », confie Barbara Chirinos, par ailleurs directrice de la Société culturelle de Granville Island. Elle se réjouit néan-moins de voir émerger de plus en plus de réalisatrices. « Les films dédiés aux femmes noires et à leur condition sont en plein essor. »
Afin de remédier au manque de couleur locale, les organisateurs mettent sur pied des animations en marge des projections. Lundi 16 février, le comique vancouvérois Dino Archie se produit au VanCity Theatre avant que ne soit diffusé l’hommage au chanteur Richard Pryor, signé Jeff Margolis.
Depuis son lancement, l’initiative bénéficie d’un bouche à oreille efficace. « Nous accueillons, chaque année, de plus en plus de spectateurs. Ce qui nous permet d’étoffer notre programmation. La première année, nous n’avions pas autant de films à offrir », se félicite Barbara Chirinos.
Les projections se poursuivent jusqu’au 23 février.
Renseignements et réservations au 604 683 3456 ou sur le www.viff.org
Parmi eux, Anthony Bennett, grand basketteur qui évolue aujourd’hui en NBA, ou Perdita Felicien. Cette jeune athlète détient le record canadien du 100 mètres haies et reste la championne canadienne la plus médaillée au niveau international. Willie O’Ree, premier joueur de hockey noir sélectionné en LNH, fait lui aussi partie de ces figures emblématiques.