Bien sûr il y a la vie au grand air, la météo (plus) clémente, le dynamisme de la ville et aussi sa richesse multiculturelle. Mais si Vancouver gardait pour elle un secret moins reluisant ? Celui d’un certain sentiment de solitude que peuvent ressentir ses habitants.
Ville de brassage en constante évolution, Vancouver rassemble la majorité des habitants de la Colombie-Britannique mais paradoxalement, elle concentre aussi un sentiment accru de solitude. Pour quantifier et analyser ce malaise, la Fondation de Vancouver a publié en 2012 une étude intitulée Connections et Implication (Connections & Engagement). « Notre enquête s’est penchée sur l’agglomération Métro Vancouver, explique Lidia Kemeny, directrice de la Fondation de Vancouver en charge des subventions et des initiatives communautaires, cela inclut toutes les agglomérations autour de Vancouver, à savoir au total
2,3 millions de personnes. »
Difficile de se faire de nouveaux amis
Ce sondage a été conduit auprès de 3 841 personnes dont un tiers déclarait qu’il été difficile de se faire de nouveaux amis dans la région. Une personne sur quatre a également précisé qu’elle se retrouvait souvent seule, et ce, plus qu’elle ne le souhaiterait. Même si ce sentiment de solitude semble prédominant dans de nombreuses grandes métropoles, Vancouver regroupe plusieurs spécificités qui pourraient expliquer cette tendance. L’une d’entres elles serait directement liée à l’environnement de la ville. « Beaucoup de gens s’installent à Vancouver parce qu’ils aiment les activités d’extérieur, explique Lidia Kemeny. Il y a une large population qui adore ce type d’activité, que ce soit la randonnée, le ski, la voile… Cela se traduit par le fait que beaucoup ne restent pas souvent en ville et ne participent donc pas aux activités de leur quartier de résidence. C’est vraiment propre à Vancouver. »
Parmi les solutions pour renforcer les liens entre les habitants de l’agglomération et combattre ce sentiment de solitude, la Fondation de Vancouver propose un programme intitulé Neighbourhood Small Grants (Petites subventions de quartier). Il s’agit « d’accorder des subventions à des quartiers au sein de l’agglomération de Vancouver afin de réaliser toutes sortes de projets dont le but est de renforcer le sens de communauté mais aussi de se rapprocher et de rencontrer ses voisins », souligne Lidia Kemeny. Des aides allant jusqu’à mille dollars peuvent être attribuées. Non seulement les initiatives de ce type peuvent combattre l’isolement social, mais elles permettent également de renforcer l’image que peuvent avoir les gens d’eux-mêmes. « L’une des données les plus surprenantes issues de l’enquête était qu’un tiers des gens ne s’impliquaient pas dans leur vie de quartier car ils leur semblait n’avoir rien à offrir… Ce programme permet de comprendre que tout le monde a quelque chose à proposer. »
Se faire câliner ?
Se sentir moins seul semble passer par un lien fort au sein de sa communauté de résidence, mais qu’en est-il au niveau personnel ? Pour remédier à l’isolement que beaucoup peuvent ressentir même au milieu d’un océan de personnes, des services d’un nouveau type ont fait peu à peu leur apparition. CuddleUp.com
est le dernier en date sur le marché. Lancé en janvier dernier à Vancouver, le site propose de mettre en contact des personnes proposant de faire des câlins et d’autres souhaitant en recevoir. Le tout de manière totalement platonique, bien sûr !
Pour Francis Santos, l’un des co-fondateurs du site, il existe un véritable sens d’isolement, « particulièrement à Vancouver […]. Beaucoup de gens peuvent vivre des moments difficiles, des divorces par exemple et ressentent le besoin d’avoir de la compagnie. Nous avons eu aussi le sentiment que Vancouver était un bon endroit [pour démarrer] en raison du fort taux de célibataires. Tout le monde peut serrer quelqu’un dans ses bras mais aussi faire preuve d’attention et d’écoute. » Un peu de réconfort dans un monde de brutes…
Pour plus d’informations :
www.cuddleup.com