Selon Nicolas Bragg de Zulu Records sur la 4e Avenue à Kitsilano, ils ont de 15 à 85 ans, soit presque le même éventail d’âge que pour les lecteurs de Tintin…à sept ans près ! Voilà le groupe d’âge des clients qui fréquentent son magasin de disques vinyles d’occasion. À la même question, Will Tessier, spécialiste des disques classiques chez Sikora sur la rue Hastings, réduit l’écart entre 25 et 65 ans.
On pourrait croire qu’il n’y a que les bébés boomers qui savent ce que sont des disques vinyles, longs jeux, microsillons ou 33 tours. Mais voilà ! Maintenant que les avancées technologiques ont miniaturisé et numérisé les appareils de reproduction audio, on assiste à une renaissance, voire à un engouement, pour la technologie analogique, dont le support de reproduction était le disque en vinyle, qui pour en reproduire le son, nécessite une table tournante. L’engouement est tel que uniquement chez Sikora, on a constaté une augmentation de plus de 300% des ventes de disques d’occasion au cours des trois dernières années. On peut facilement déduire que c’est la même chose chez les autres marchands de disques d’occasion de la région.
On est donc loin ici des sélections musicales stockées sur les téléphones intelligents ou autres appareils informatiques branchés à des casques d’écoute, qui au mieux offrent un fond sonore dans le but d’en camoufler un autre. Si cette technologie miniature numérique tient dans la main, il faut de l’espace pour loger les disques, les enceintes, la table tournante et la chaine stéréo qu’il faudra installer, avant de prendre le temps de s’assoir et d’apprécier le disque choisi.
Dans la grande région de Vancouver, on n’échappe pas à cette renaissance nostalgique qui, de l’avis des mélomanes (nouveaux et anciens) a tout à voir avec la chaleur et la qualité du son des disques de vinyle, comparées à la froide compression efficace des fichiers audio numériques en format MP3 ; en somme, qualité chaleureuse contre froide efficacité, appréciation contre consommation! Les amateurs de cinéma qui ont l’œil, feront la même comparaison entre la chaleur accueillante du grain de la pellicule et la froide qualité binaire de l’image numérisée.
Non pas que les enregistrements numériques ne soient pas bons, bien au contraire, mais pour certains types de musique, acoustique, classique, jazz, blues, pop des années 60 et 70 ou grande chanson française par exemple, le numérique a tendance à faire disparaître les nuances que le vinyle met si bien en perspective.
Là où la Renaissance, la vraie, nous a menés du Moyen Âge au siècle de la lumière, la renaissance du disque vinyle conduit toute une nouvelle génération d’audiophiles et de mélomanes vers une technologie en principe dépassée, mais dont les qualités subjectives sont séduisantes. Tout est une question de temps, de choix, d’attention et de concentration d’écoute.
Mais cette recrudescence a aussi ses défis et il faut aussi savoir faire les bons choix, ce qui, heureusement, est facile à faire dans la grande région de Vancouver où l’on trouve d ‘excellents commerces spécialisés dans la vente d’appareils stéréo d’occasion. Comme me l’expliquait « Mitch » de chez Lotusland Audio, les amateurs d’audio de Vancouver de l’époque dorée du vinyle ne lésinaient pas sur la qualité des équipements et des disques, ce qui fait que maintenant le choix de bons appareils d’occasion est vaste.
En fait, un budget de 500$ pourrait suffire à équiper un néophyte, alors que les amateurs avertis et plus fortunés qui s’étaient défaits de leur chaine stéréo peuvent facilement trouver les grandes marques de leur jeunesse dans une brochette de prix plus conséquente. Mitch propose la méthode suivante pour déterminer le budget; identifier deux des trois critères suivants : qualité, style et le plus bas prix. Voilà qui vous aidera à vous orienter. Il va sans dire que la combinaison qualité et style ne se trouvera pas au plus bas prix.
Mais la subjectivité d’écoute stéréo est parfois sans limite de prix, même dans les chaînes retapées, ce qui est aussi un éloge de la qualité de construction de ces appareils qui, malgré leur âge avancé, souvent de 25 à 50 ans performent encore comme des ados.
Vous êtes curieux ou nostalgiques? Voici quelques adresses des chefs de file d’une communauté d’audiophiles qui ne demandent qu’à vous compter parmi eux et qui sont tous très généreux de leurs conseils. Entre eux, il n’y a pas vraiment pas de compétition commerciale, mais bien plutôt une communauté d’intérêt et un véritable désir de vous aider.
Pour les vinyles :
Demandez à voir Will ou Ed chez www.sikorasclassical.com,
Nicolas chez www.zulurecords.com
Ou rendez visite à www.redcat.ca
Pour l’équipement :
Demandez Mitch ou Trent chez www.facebook.com/LotuslandMusic,
Nick chez www.theturntableshop.com,
ou Gordon ou JR chez www.iavscanada.com
Excusez-moi, je dois aller tourner mon disque!