La rubrique Espace francophone s’intéresse aux acteurs de la francophonie en Colombie-Britannique. Cette semaine nous nous penchons sur l’École virtuelle du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique qui conduit depuis 2009 le projet humanitaire Yaakaar, dont les participants à l’édition 2015 viennent de rentrer du Guatemala.
Une expérience unique, doublée d’une leçon de vie, c’est ce que les fondateurs du projet Yaakaar ont imaginé en mettant en place ce projet humanitaire et éducatif porté par le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSF) dans le cadre de son École virtuelle.
Mais le voyage de deux à trois semaines organisé habituellement au Sénégal auquel prend part un petit groupe d’étudiants tous les deux ans depuis 2009 n’est que la dernière étape d’un engagement profond de la part de jeunes désireux de se confronter à un autre univers que le leur.
« Il n’est jamais difficile de trouver des étudiants intéressés, reconnait Christian Côté, le directeur de l’École virtuelle du CSF. Nous choisissons une trentaine de jeunes sur une soixantaine de candidats. »
Ils viennent des quatre coins de la province, tous scolarisés dans des écoles du CSF en 11e et 12e années. Deux mois avant le grand départ, l’aventure commence d’abord en classe.
« Nous souhaitons développer la cohésion du groupe, car ils vont devoir travailler et vivre ensemble », explique Christian Côté. Pour cela, les participants doivent suivre une série de cours censés les préparer à ce qu‘ils vont vivre dans un pays où le « bonheur est différent », selon Christian Côté.
Depuis 2009, ce pays est le Sénégal. Yaakaar signifie d’ailleurs « Espoir » en wolof, la langue la plus parlée du pays. Avant de partir, les jeunes suivent notamment un cours intitulé « perspectives mondiales »
par lequel ils se sensibilisent à la colonisation mais aussi à la réalité du pays aujourd’hui.
Trois voyages ont déjà eu lieu au Sénégal. Sur place, les jeunes sont reçus dans une communauté dans laquelle ils travaillent et interagissent avec les gens. Ils participent par exemple à l’animation des classes à l’école mais vont aussi à la rencontre des enfants dans un orphelinat.
Cette année, la crise de l’Ebola a forcé les organisateurs à changer leur plan même si le Sénégal n’a jamais fait partie des pays touchés par la crise. « Médecins sans Frontière nous a spécifiquement déconseillé tout voyage dans la zone Afrique de l’Ouest », raconte Christian Côté. Cette année, c’est donc vers le Guatemala qu’une trentaine d’élèves se sont envolés mais dès 2017, le projet sera reconduit au Sénégal.
Quant aux étudiants qui se sont lancés dans l’aventure, l’expérience a un impact indéniable sur eux estime le directeur de l’École virtuelle.
« Nous voulons leur faire découvrir des choses sans les traumatiser, c’est pourquoi à leur retour, ils suivent un cours pour atterrir en douceur et parler de leur expérience », explique Christian Côté. Nous restons en contact avec les anciens et nous constatons que beaucoup essaient de revenir, ou de voyager dans d’autres pays d’Afrique. Cette expérience oriente aussi leur choix de carrière : certains font des études pour devenir ingénieurs ou médecins et sont résolument tournés vers l’international.