C’est un lien particulier qui se crée entre des villes de différents pays. Qu’il soit culturel, éducatif ou économique, le jumelage permet d’échanger et d’améliorer certains aspects dans divers secteurs de la vie d’une ville. Cette année, d’ailleurs, Vancouver et Yokohama (Japon) célèbrent le cinquantième anniversaire de leur collaboration. Fait surprenant, ces deux métropoles ont la particularité de partager Odessa, en Ukraine, comme ville jumelle.
Petite, moyenne ou grande, une ville ne peut pas passer à côté de l’accroissement de son réseau de jumelages. Cette tradition, qui remonterait au IXe siècle en Europe, permet de developper des accords bénéficiant aux deux villes impliquées. Et les avantages ne sont pas négligeables. « Il y a deux intérêts principaux au jumelage, précise Raymond Louie, élu auprès du Conseil de la ville de Vancouver. Le premier porte sur les échanges culturels afin de mieux comprendre la culture de chacun et améliorer la coopération et le second sur les possibilités économiques qui bénéficient aux deux localités. »
Les exemples de collaboration sont nombreux au cours des dernières années entre Vancouver et ses cinq villes jumelles. « Nous avons eu des délégations économiques qui se sont rendues dans nos villes partenaires ; il y a aussi des échanges artistiques et culturels, des échanges d’étudiants, des arrangements pour solidifier des échanges commerciaux grâce à des contrats… », explique Raymond Louie.
De nombreux points communs
2015 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire des jumelages de la ville de Vancouver. En effet, de multiples événements communiqués par le Consulat général du Japon à Vancouver célébreront le cinquantième anniversaire du partenariat avec la ville japonaise de Yokohama. Parmi les nombreuses activités prévues, l’une implique la division de Colombie-Britannique de l’association des anciens élèves du programme éducatif et d’échange japonais (JET Program en anglais). Certains membres de ce groupe souhaitent en effet se rendre au Japon afin de participer à l’événement consacré au Bateau-Dragon à Yokohama, fin mai.
Certaines rencontres pour célébrer cet anniversaire ont déjà eu lieu. « L’équipe de baseball Asahi s’est rendue à Yokohama en mars, explique Raymond Louie. Alors qu’elle était au Japon, l’équipe a joué contre l’équipe de base-ball locale. Ils ont aussi pu rencontrer le maire de Yokohama. Le 2 avril, un groupe venu de Yokohama a visité l’hôtel de Ville dans le cadre des relations historiques d’amitié entre Vancouver et le Japon… » D’autres visites spéciales en Colombie-Britannique et au Japon sont prévues au moins jusqu’à l’été 2015.
Cette relation toujours très active aujourd’hui s’explique par les nombreux points communs entre les deux villes, notamment par le fait d’être des cités portuaires majeures dont l’activité maritime s’est développée à partir du XIXe siècle. Depuis 1981, il existe d’ailleurs un accord entre les deux villes qui inclut des échanges d’informations et des séminaires sur le thème des activités portuaires. Les multiples échanges entre ces métropoles ont permis de stimuler la dimension multiculturelle et internationale de Vancouver et Yokohama. Ce jumelage dynamique est également renforcé par la présence de groupes communautaires très actifs dans chacune des deux villes.
Des périodes moins actives
Mais il faut aussi savoir que, comme pour tous types de relations, certains jumelages peuvent vivre des périodes moins actives, souvent au gré des événements politiques du moment. C’est le cas aujourd’hui entre Vancouver et Odessa (Ukraine). Le lien entre les deux villes « a débuté en 1944 pour des raisons humanitaires grâce aux résidents de Vancouver d’origine ukrainienne qui ont permis d’envoyer du ravitaillement à Odessa afin de reconstruire la ville suite à la Seconde Guerre mondiale, explique Raymond Louie. Les rapports entre les deux villes ont été forts pendant quelques années, jusqu’à la Guerre froide. Les relations au cours des dernières années ont été minimales, voire inexistantes. »
Los Angeles constitue un autre exemple de jumelage moins actif, ce qui s’expliquerait par « la proximité géographique et le fait d’être situées sur le même fuseau horaire. Il y a très peu d’activités autour du jumelage entre nos deux villes », mentionne Raymond Louie.
Peut-être que d’autres circonstances exceptionnelles pourraient raviver la relation entre les deux villes portuaires que sont Odessa et Vancouver… « L’Ukraine bien sûr connaît des moments difficiles, explique le consul général de l’Ukraine à Vancouver, Mir Huculak, mais ce serait peut-être le moment d’aider les Ukrainiens en rétablissant ce jumelage. » Pourquoi ne pas donner un second souffle au plus ancien jumelage de Vancouver, et ce, dans des circonstances similaires à ses débuts ?