Entre ciel et terre, une visite atemporelle
L’exposition est organisée spatialement de telle manière à retranscrire fidèlement son intitulé. Le paradis et l’enfer sont face à face dans la salle et entre eux se trouve l’espace où l’on vit… entre le Paradis et l’Enfer, autrement dit la Terre. Il n’est pas seulement question de visuels à travers les nombreuses figures religieuses, masques, poteries, céramiques, poupées, mais le visiteur est également sollicité par le Fado, une musique traditionnelle portugaise. On baigne dès les premiers instants dans le folklore portugais.
Le directeur associé du musée, Nuno Porto, précise que la collection vient du Portugal et que ce travail est le fruit d’une collaboration avec la communauté portugaise de Vancouver. Des images caractéristiques de l’histoire portugaise sont aujourd’hui utilisées pour critiquer la société actuelle. Comme par exemple, Zé Povinho, figure créée dans la presse satirique contre la monarchie au 19e siècle. Aujourd’hui ce personnage est employé pour critiquer le système économique comme la société Moody’s. Le folklore est vivant et mute avec les tendances actuelles soit en adaptant d’anciennes figures aux réalités d’aujourd’hui, soit à travers de nouveaux supports comme l’art urbain, le graffiti en particulier. Et c’est notamment sur ce subtil mélange entre ancien et contemporain que repose toute la philosophie du musée. Une occasion également de se questionner sur ce qu’est l’art populaire aujourd’hui.
Une rencontre par hasard avec Leonor Alves, une Portugaise fraîchement arrivée du pays pour vivre le rêve canadien. Une occasion unique pour recueillir les impressions d’une native. « L’exposition au MOA m’a fait voyager à travers l’histoire du Portugal. Je me sentais fière d’être Tuga (Tuga est le nom familier pour désigner les Portugais) dans cette salle au son du maître de la guitare portugaise Carlos Paredes, symbole de la culture du pays. Cette culture populaire portugaise est exposée par les différents médias à travers de nombreux artistes pour témoigner de l’identité nationale, comme Caretos, Galo de Barcelos et Zé Povinho. La tradition religieuse et la dévotion à des saints populaires sont très bien représentées et rendent bien compte de leur importance dans le folklore portugais comme l’artisanat, la céramique et la sculpture. L’exposition est organisée de telle manière à faire ressentir au visiteur des antagonismes tels que le ciel et l’enfer, le monothéisme avec les saints et le polythéisme avec les païens, la tradition et la modernité. Cette exposition attise la curiosité et donne l’envie d’en savoir plus sur le Portugal. »
Les voyages du MOA
En 2014, dans le cadre des « voyages du MOA », un voyage à Cuba a clôturé l’exposition sur l’art afro-cubain. L’initiative a été très bien accueillie et le succès fut tel qu’elle est réitérée cette année avec un voyage au Portugal organisé du 2 au 15 octobre 2015. Tout le monde peut participer, les membres du musée étant cependant prioritaires. Il s’agit d’un groupe d’une vingtaine de participants seulement afin de faciliter l’organisation de visites dans des centres culturels, des musées, de rencontres avec des artistes. Il suffit simplement de s’inscrire.
Pour plus d’information :
www.moa.ubc.ca
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