Vancouver est souvent qualifiée comme étant une des villes les plus cosmopolites du Canada. Que nous sommes chanceux! Notre coexistence diverse et pacifique nous permet de connaître une myriade de cultures, de cuisines, de modes de vie et de langues qui, en somme, servent à enrichir notre vie quotidienne. Notre ville nous permet de nous sentir citoyens du monde dans un cadre local et nous fournit un foyer hétérogène qui nous garde humbles.
Nous percevons tous, au quotidien, la diversité de la ville. Elle peut se manifester de façon culturelle, ethnique, sociale, économique ou politique. Nous en faisons partie. Mais vivons-nous vraiment cette diversité ou en sommes-nous de simples spectateurs ? Quand prenons-nous le temps de nous connaître et d’apprécier nos cultures respectives à un niveau plus profond ?
Je crois que beaucoup de Vancouvérois sont conscients de la diversité et de la multiplicité qui les entourent, mais ils ne prennent pas la peine de s’y intéresser. Autrement dit, même si notre ville peut se vanter d’une pluralité considérable, nous n’avons pas vraiment d’échanges et de liens interculturels. Voyageant par le métro Skytrain, vous vous asseyez bien à côté d’une personne d’une autre culture mais, entamez-vous la conversation ? Essayez-vous de savoir ce qui leur est propre ?
Souvent, le fait de vivre dans un environnement diversifié peut éveiller en soi un sentiment de fierté vis-à-vis de sa propre culture. Les gens veulent célébrer le caractère unique et l’importance de leurs croyances, de leur histoire et de leurs traditions. Dans mon cas, c’est l’héritage néerlandais que je tente de justifier – le côté pratique des sabots en bois, et prouver que la tulipe est vraiment la plus belle fleur du monde. Nous désirons nous sentir inclus. Nous voulons faire partie d’un groupe qui partage nos points de vue, avec lequel nous pouvons célébrer ce patriotisme culturel et nous lier à une identité commune. Le désir de surpasser son individualisme pour former une entité séparée est sûrement des plus naturels.
Je crois que privilégier sa culture et être fier de son identité est fabuleux. Je crois qu’il est important et tout simplement agréable de célébrer son identité avec ses semblables.
Je trouve par contre que nos citoyens ont tendance à se replier aveuglément sur leur socle culturel. Ce phénomène n’est pas unique à Vancouver et semble commun dans les espaces multiculturels. On remarque la tolérance mutuelle et une coexistence paisible, mais aussi une méfiance ou même une indifférence envers les différences. J’entends les résidents de notre ville stéréotyper ceux qui appartiennent à d’autres communautés sans tenir compte de la façon dont ces groupes se définissent. Stéréotyper les gens semble surgir de notre manque de connaissance des autres, ainsi que de nos préjugés envers eux.
Je crois qu’il y a un rôle pour les ensembles culturels mais ils ne doivent pas exister en vase clos. Je pense que notre ville se doit d’en faire plus au niveau de l’apprentissage interculturel et des échanges, afin de pouvoir saisir la véritable identité des gens, plutôt que de s’en tenir aux stéréotypes. Nous avons la chance de vivre ensemble dans une ville si spéciale que nous devrions en profiter pour approfondir ces connaissances.
Nous devons nous rendre compte de la beauté qui existe dans ces différences et en profiter pour transformer ce qui est banal. Essayer de comprendre les expériences des uns et des autres servira à les mettre en valeur et réduira la discrimination qui surgit de l’ignorance.
C’est, selon moi, un devoir réciproque.
Traduction Barry Brisebois