Un vent estival soufflera le 7 juin à la Vancouver Academy of Music avec le concert du Koerner Quartet. Les musiciens se produiront en compagnie de deux élèves de l’école particulièrement douées. Ils interpréteront des œuvres de Puccini, Janáček et Tchaïkovsky

Du haut de ses 19 ans, Esther Hwang impressionne tant par son talent que par son parcours. Elle a commencé le violon à 3 ans et occupé pour la première fois l’avant-scène comme soliste à 9 ans. Elle s’est depuis associée à de célèbres formations musicales et illustrée dans de nombreux concours. Étudiante à la Vancouver Academy of Music, elle a bénéficié du programme Rising Stars réservé aux plus talentueux. C’est dans ce cadre que l’Anglais Nicholas Wright, violoniste émérite et membre du Koerner Quartet, l’a formée. Ils ont déjà joué ensemble, dans la même configuration, à Hong Kong en 2014. À quelques jours de leur seconde fois, ils se sont confiés. Entretien croisé avec deux prodiges de la musique classique.

La Source : Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’approche du concert du 7 juin ?

Esther Hwang : Je suis très heureuse et enchantée de me produire en compagnie du Koerner
Quartet et de mon amie Trisha Doo. Je me sens plus que prête. J’ai appris ces morceaux il y a deux ans avec Nicholas Wright. Nous enchaînons les répétitions intensives.

Nicholas Wright : Préparer ce concert relève du défi. C’est stimulant de naviguer entre les différents styles des trois compositeurs programmés que sont Puccini, Janáček et Tchaïkovsky.

L.S. : Qu’est-ce que ça vous fait de jouer aux côtés de vos professeurs, Esther, et vous, Nicholas, aux côtés de vos élèves ?

La jeune violoniste Esther Hwang qui doit intégrer la prestigieuse école de spectacle Julliard cet automne.

E.H. : Ma première répétition avec le Koerner Quartet remonte à l’été 2014. Cela a été quelque peu intimidant. Puis, j’ai constaté que mes professeurs s’intéressaient avant tout à ce que je pouvais apporter. Ils avaient à cœur mon épanouissement musical, ce qui m’a mise à l’aise. Désormais, je me sens terriblement excitée. J’ai hâte d’y arriver.

N.W. : Jouer aux côtés d’élèves est quelque chose que nous faisons régulièrement avec le Koerner Quartet. Cela se déroule généralement dans le cadre d’un atelier ou d’une répétition au cours desquels la distinction enseignant/élève est clairement définie. Ce ne sera pas le cas cette fois. Il est agréable d’effacer ces frontières.

Nicholas Wright est à la tête du département violon à la Vancouver Academy of Music. | Photo DR

L.S. : Comment décririez-vous Esther Hwang ?

N.W. : Esther est une violoniste naturellement douée qui joue avec une aisance déconcertante et une maîtrise remarquable. Elle a attiré mon attention dès son arrivée à la Vancouver Academy of Music. C’était il y a quatre ans. Il était évident pour moi qu’elle avait les compétences pour prétendre à une carrière incroyable.

L.S. : Esther, cet automne, vous intégrerez la prestigieuse école de spectacle Juilliard à New York, à la réputation internationale. En éprouvez-vous de la fierté ?

E.H. : Cela dépasse le sentiment de fierté. Je me sens véritablement reconnaissante de la chance qui m’est donnée. Là encore, je suis animée d’une vive excitation. Je perçois cette rentrée à Juilliard comme un nouveau chapitre de mon existence. Ce sera une étape importante dans ma carrière, et je ferai tout pour la réussir.

L.S. : Que retiendrez-vous de votre passage à la Vancouver Academy of Music ?

E.H. : L’une des plus précieuses leçons que j’y ai apprise est qu’il n’existe pas de petite scène. Qu’il s’agisse de se produire dans le cadre d’un cours de maître ou en tant que soliste avec un orchestre, chaque expérience est bonne à prendre. Il faut donner le meilleur de soi.

L.S. : Nicholas, préférez-vous être sur scène ou enseigner ?

N.W. : Se produire en public est ce qui fait vibrer tout musicien. Dans le même temps, j’aime transmettre ma passion à mes étudiants. Encore plus lorsque cela se transforme en un enrichissement réciproque. J’apprends autant d’eux qu’ils apprennent de moi. C’est ce qui fait toute la beauté et l’intérêt de l’enseignement. Derrière chaque musicien professionnel se cache un professeur ou un mentor.

L.S. : Esther, quelle carrière aimeriez-vous mener ?

E.H. : J’aimerais être une source d’inspiration pour les autres. Je veux partager ma passion du violon, que ce soit lors de récitals ou en enseignant, pourquoi pas ? Platon disait : « La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée ». Cette citation me touche profondément et me correspond.

Le concert Summer Serenade du Koerner Quartet sera présenté le dimanche 7 juin à 19 heures, à la Vancouver Academy of Music (1270, Chestnut Street), avec la participation de la violoniste Esther Hwang et de la violoncelliste Trisha Doo. Tarifs : 18$ (15$ pour les étudiants et les seniors). Renseignements et réservations sur le www.koernerquartet.com.