Vancouver est souvent qualifiée de cosmopolite et de multiculturelle. Pourtant, le premier adjectif n’implique pas forcément l’autre. Cosmopolite vient du grec ancien « kosmopolitês » qui signifie « citoyen du monde » alors que « multi » est un préfixe latin qui signifie nombreux, indiquant ainsi la multiplicité. Une ville cosmopolite est une ville où chacun pioche ici et là des éléments de différentes cultures présentes dans son environnement pour créer sa propre identité, alors qu’une ville multiculturelle est une ville dans laquelle ces différentes cultures coexistent simplement. Il semble qu’une ville doive donc être multiculturelle avant d’être cosmopolite. Qu’en est-il de Vancouver ? Cosmopolite et/ou multiculturelle ? Cette expérience se vit d’autant de manières que compte la ville d’habitants. Voici un récit parmi tant d’autres.
Se perdre dans les rues d’une ville est une étape inéluctable pour un voyageur, qu’elle soit volontaire ou non. Se perdre dans Vancouver, c’est aussi l’écouter, la manger, la parler et ainsi, très rapidement, vous vous demanderez où vous vous trouvez. Côtoyer des personnes d’horizons différents est ici une réalité, et si quelqu’un vous assure ne pas avoir goûté à la diversité, méfiez-vous, il s’agit probablement d’un charlatan.
Les nombreuses écoles de langues sont un bon indicateur de la variété de la population. On y croise une multitude de personnes, que ce soient des étudiants étrangers ou bien des immigrants installés depuis des dizaines d’années. Même la majorité des professeurs ne sont pas nécessairement Canadiens, et n’ont pas l’anglais comme langue maternelle. On réalise très vite que la plupart des citadins parlent au moins deux langues, voire plus. Arrivé il y a deux mois, j’ai déjà parcouru le globe plusieurs fois en passant par les écoles de langues, les logements, les restaurants : Irlande, Philippines, Ghana, Espagne, États-Unis, Japon, Arabie Saoudite, Slovaquie, Pologne, Brésil, Syrie, etc. Vancouver tire en grande partie son dynamisme de cette richesse.
Cette abondance rapproche et fertilise, et je l’ai mise à profit pour le cadeau d’une amie d’enfance qui vit en France. Quoi de plus touchant que des vœux d’anniversaire venant du monde entier ? C’est ainsi que j’ai sollicité plus d’une dizaine de « citoyens des quatre coins du monde » pour la création de ce cadeau international : des vœux dans leur langue maternelle et ensuite en français. Les trouver n’a pas été très difficile, bien au contraire : travail, écoles, activités extra-professionnelles… Et c’est précisément cette diversité culturelle qui fertilise les synapses pour donner naissance à des idées nouvelles.
Le multiculturalisme c’est la coexistence de différentes cultures au sein d’un même lieu et c’est ce multiculturalisme qui me fait sentir encore plus cosmopolite. Néanmoins ce multiculturalisme n’assure pas nécessairement un mélange des cultures. Cela n’assure pas nécessairement le cosmopolitisme et le fameux « melting-pot ». Et c’est peut-être cet aspect qu’il serait intéressant de développer davantage ici, car dans le cas de Vancouver, ce mélange est fortement présent, particulièrement dans la restauration et l’alimentation.
La pluralité culturelle est bien là, le cosmopolitisme quant à lui réside peut-être dans cette génération d’enfants d’immigrants et de jeunes adultes pleins d’espoir, qui vivent aujourd’hui à Vancouver tout en s’attachant à conserver leur héritage culturel originel.