L’Association des francophones et francophiles de Ucluelet et Tofino (Affut) a rejoint la Fédération des francophones de Colombie-Britannique lors de sa 70e Assemblée générale annuelle la fin de semaine du 12 juin. « Un vrai pas vers l’avant », selon ses membres.
Créée en 2013 avec pour mission de promouvoir la langue française dans les communautés de la côte Ouest, l’Affut cherche à augmenter le nombre de programmes offerts en français afin qu’adultes et enfants puissent mieux comprendre et pratiquer l’autre langue officielle du Canada. « C’est donc une grande fierté de rejoindre la Fédération, se réjouit Denise Aujla, la trésorière de l’association. Nous pouvons enfin faire partie d’un système plus grand que notre petit local ».
A Tofino, Denise Aujla estime à 40 le nombre de francophones. Si cela est peu, elle assure que ces personnes veulent pouvoir parler leur langue, avoir des services en français, et surtout que leurs enfants l’apprennent… « Notre appartenance canadienne n’a pas de limite, nous devons donc être reconnus », justifie-t-elle. D’autant plus que les régions de Tofino et Ucluelet sont touristiques, et que beaucoup de visiteurs parlent français, assure la trésorière.
Depuis sa création il y a deux ans, l’association a multiplié les événements locaux, avec des rassemblements lors de la Saint-Jean-Baptiste ou de Noël par exemple, l’organisation d’une semaine de la poésie, la projection de films francophones… « En deux ans, je vois combien cette fierté prend de l’ampleur. A Tofino, les gens savent que je parle français, et une personne sur trois croisée dans le village va justement me parler dans ma langue. Même si ce ne sont que de petites phrases, je vois qu’ils sont fiers de faire de l’effort de l’utiliser», raconte Denise Aujla.
Une tendance différente de celle qu’elle observait en arrivant à Tofino au début des années 1990 : « Par exemple, les francophones parlaient anglais à leurs enfants pour qu’ils n’aient pas de difficultés à l’école. Aujourd’hui, les jeunes parents sont bien plus ouverts ». Elle note leur volonté d’inscrire leurs enfants aux programmes créés par l’Affut, comme le projet « joyeuse ribambelle » pour les 3 à 5 ans : « les enfants sont réceptifs et les parents sont fiers de voir leurs bambins parler français petit à petit », s’enthousiasme Denise Aujla.
L’association rassemble aujourd’hui une cinquantaine de membres, mais assure pouvoir faire beaucoup plus désormais : « En dehors du support financier, c’est surtout un appui moral, et une source d’idées de projets pour de futurs événements. Devenir membre de soutien de la Fédération nous sort de l’isolement et montre que l’on peut faire de belles choses même sur la rive du Pacifique ».