Je suis née à Vancouver, et les deux côtés de ma famille remontent de quatre générations à la Grande-Bretagne. Vancouvéroise de naissance, j’ai eu la chance d’avoir vécu dans la diversité culturelle toute ma vie.
Lorsque j’étais enfant, nos voisins, originaires d’Asie du Sud , ont appris à ma mère à cuisiner des mets indiens et nous comblaient de cadeaux à l’occasion de mon anniversaire et à Noël. Les autres voisins venaient d’Asie orientale, d’Afrique ou de Bulgarie. Au terrain de jeu s’ébatttaient des enfants de différentes nationalités avec lesquels je jouais régulièrement. Chaque semaine, et depuis ma plus tendre enfance, notre famille fréquentait un restaurant indien sur la rue Fraser. Nous avions également notre restaurant chinois préféré dans le quartier, qui préparait une cuisine sichuanaise authentique. En grandissant je me suis trempée dans la culture chinoise en faisant plusieurs excursions à Chinatown et aussi en célébrant le nouvel an chinois à mon école élémentaire. J’ai eu une expérience mémorable en sixième année lors de l’anniversaire d’une camarade de classe, immigrante de Taïwan, qui m’a fait découvrir la cuisine et l’art taïwanais. Plus tard j’ai eu la chance de participer à une authentique cérémonie japonaise du thé lors de mes années de premier cycle à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC). J’ai aussi partagé mon amour de la culture chinoise et japonaise avec ma mère, et l’omniprésence de magasins ethniques à Vancouver a fait que nous pouvions satisfaire cette passion.
Je ne crois pas avoir apprécié la diversité culturelle de Vancouver à sa juste valeur quand j’étais plus jeune, mais maintenant, à l’âge adulte, je profite du le microcosme mondial qui rend la ville unique. Ce microcosme a fait du Canada un lieu plus accueillant pour les immigrants car peu importe ses origines ailleurs, on peut conserver son identité culturelle tout en épousant les valeurs canadiennes. Cela a aussi permis aux immigrants d’aller à la rencontre d’autres cultures d’une façon qui n’aurait pas été possible chez eux. Pour ma part cela m’a rendue plus curieuse, à tel point que j’apprends maintenant à parler le chinois et le japonais. Mieux encore, je ne suis pas obligée de me rendre en Chine ou au Japon pour apprecier ces cultures, je peux le faire ici à Vancouver en visitant ces quartiers. Cela apporte une autre dimension de sa particularité à Vancouver : la variété de cultures et de langages qui s’y trouvent. Sans cela, je crois que j’aurais l’esprit moins ouvert, je serais moins tolérante envers les autres groupes ethniques et les autres cultures si je n’avais pas grandi dans une ville aussi diverse que Vancouver.
Malheureusement, certains Canadiens bien établis peuvent se sentir menacés par ces nouveaux immigrants comme j’ai pu le lire en ligne au sujet de certains groupes. On doit se rappeler cependant que le Canada est une nation d’immigrants et que le Canada a besoin d’eux pour maintenir les services nécessaires à une population croissante de retraités et pour soutenir nos programmes sociaux. Certains Canadiens croient aussi qu’il existe des enclaves ethniques de caractère géographique et social. Nous devons nous rappeler que nous avons tous été des immigrants à un moment donné, avec la même tendance à nous établir dans des voisinages qui nous rappelaient nos pays d’origine. Les immigrants originaires de Londres, par exemple, voudraient s’établir dans un voisinage typiquement anglais tel que North Vancouver. De même ceux venus d’Asie peuvent se sentir plus à l’aise dans les grands centres et chercheront ce qui leur est familier dans le Chinatown. Et peut-être leurs enfants épouseront-ils quelqu’un de descendance européenne ou autres, et vivront ailleurs, selon leur choix.
Mon expérience de la diversité est donc positive. Les nouveaux venus contribueront à notre société en renforçant l’économie de notre pays, et en nous enrichissant de façon culturelle.
Traduction Barry Brisebois