De nos jours, un voyage commence par quelques clics sur un clavier d’ordinateur. Bon nombre de voyageurs pensent économiser du temps et de l’argent en préparant leurs voyages eux-mêmes plutôt que de s’adresser à une agence ayant pignon sur rue. Ils oublient que les bandits de grands chemins ont évolué depuis l’époque où ils arrêtaient les diligences pour dévaliser les voyageurs. Eux aussi sont passés à l’informatique. J’ai fouillé dans la presse nord-américaine et européenne, ainsi que dans les forums de voyageurs, pour découvrir certaines des arnaques dont sont victimes les voyageurs d’aujourd’hui.
Je note le cas d’un voyageur qui, après avoir payé ses billets achetés dans une agence en ligne et avoir reçu la confirmation par courriel, s’est fait dire à l’aéroport qu’il n’y avait aucune réservation à son nom. Seul son argent s’est envolé. Contacter le voyagiste en ligne n’est pas toujours évident, car même si la compagnie a un nom, canadien, américain, britannique ou autre, elle a peut-être été créée par un escroc au Nigéria, au Kazakhstan ou ailleurs. Généralement, après quelques mois d’existence, la compagnie ferme « boutique » pour renaître sous un autre nom. À noter que certaines fausses agences ont créé des sites qui étaient des copies de compagnies réputées. Même quand il ne s’agit pas de compagnies fantômes, découvrir que la compagnie londonienne qui vous a vendu un billet est en fait une agence de voyage à Calcutta ne facilite pas les choses en cas de réclamation.
Même des compagnies établies en Europe ou en Amérique du Nord depuis longtemps n’hésitent pas à plumer allègrement le pigeon voyageur. Exemple, la compagnie qui vous contacte à la veille de votre départ pour vous dire que le billet que vous avez acheté il y a deux mois vient d’être annulé. Elle vous en offre un autre, beaucoup plus cher, bien sûr. Ces compagnies vendent aussi des assurances annulation. Peu de clients prennent le temps de lire les pages de conditions qui sont autant de clauses échappatoires qui excluent quasiment toutes les raisons d’annulation, à l’exception possible d’une guerre nucléaire.
Dans le domaine des réservations en ligne de logements de vacances, les bandits s’en donnent à cœur joie. Louer un logement qui n’existe pas est une arnaque facile, grâce à Craigslist et autres. Au Royaume-Uni, la National Frauds Intelligence Bureau affirme que les clients britanniques perdent 5 millions de dollars par an à louer des logements de vacances qui n’existent pas. Même les grandes multinationales de la réservation en ligne n’hésitent pas à abuser de leurs clients. Ainsi, hôtel.com a été poursuivi en France pour fraude, concurrence déloyale, fausse information sur la disponibilité et promotion fictive. En octobre 2014, la compagnie Expédia a été condamné à verser 430000€ au syndicat des hôteliers et restaurateurs pour diverses pratiques malhonnêtes.
Personnellement, je n’ai jamais été victime de grosses arnaques spectaculaires, mais après quelques déceptions et arnaques mineures, je préfère contacter un hôtel directement par téléphone ou par Skype après avoir fait un repérage sur les sites de réservation en ligne. Quand je voyage en Europe en dehors de la saison touristique, je préfère chercher un hôtel une fois sur place sachant qu’il y en a toujours aux abords des gares de chemin de fer. Quant aux billets d’avion, je préfère m’adresser à une agence de voyage à laquelle je fais confiance, que je connais depuis des années et que je peux contacter rapidement et facilement en cas de problèmes.