En route vers Los Angeles en arrivant de LAX, le troisième aéroport en importance des États-Unis, on peut voir des puits de pétrole le long de la route. Au loin sous un nuage de pollution, les gratte-ciel du centre-ville se dessinent. Il y a peu de relief ici et il est donc facile de voir au loin. Bienvenue à Los Angeles, le « nouvel Eldorado » ! Pays de rêve ! Vraiment ?
Le long de ces boulevards de la grande banlieue éloignée qui n’en finit pas, se trouvent quelques petits pâtés de maisons unifamiliales, parsemés entre autres de nombreux petits commerces en décrépitude. Les maisons sont barricadées derrière des murs construits en blocs de béton, avec du fil de fer barbelé au-dessus. Les cours de récréation des écoles sont asphaltées et isolées derrière des clôtures en métal.
La confiance règne. Le weekend avant mon arrivée, la police rapportait 19 incidents avec armes à feu ayant fait cinq morts !
On est aux antipodes des efforts de densification de Vancouver, mais ce n’est pas une surprise pour tous ceux d’entre vous qui sont déjà allés à Los Angeles. À première vue, on pourrait s’imaginer dans un immense Surrey qui n’aurait aucune intention d’accroître sa densité urbaine. Une fois rendu à Los Angeles, c’est-à-dire dans la ville de Los Angeles et non plus dans sa banlieue sans fin, il n’y a pas ou peu de différence. C’est en fait pareil. Encore ces mêmes petits centres commerciaux les uns à la suite des autres, avec parfois de petits immeubles de logements, et quelque part à l’horizon l’ébauche de gratte-ciel, comme on les devine maintenant dans l’ébauche du Surrey Town Center, le tout multiplié par dix.
De larges avenues et boulevards, des autos partout, des autoroutes immenses et peu de monde sur les trottoirs et sur les terrasses, malgré le soleil… Il fait trop chaud sans doute. Mieux vaut garer sa voiture à l’ombre dans un parking et rester tranquillement dans un café climatisé.
L’objectif du voyage est d’assister au concert-gala inaugural de la saison 2015–2016 de l’orchestre philarmonique de Los Angeles, jumelé pour l’occasion à l’orchestre Simon Bolivar, le tout dirigé par son charismatique chef Gustavo Dudamel dans un programme tout Beethoven. Nous prenons donc le Métro vers le Disney Center. Il y a peu de voyageurs dans le métro et nous ne sommes que deux à en sortir pour nous rendre à la salle de concert. Ce ne sera guère différent au retour.
Il nous semble que la majorité des invités, ou presque, arrivent en limousine. C’est ce que l’on s’attend de voir à Los Angeles. Nous ne sommes pas aux Oscars, mais il y a des habitudes qui ne se perdent pas. Les vedettes et les mécènes, accueillis par les caméras de télévision et la foule de curieux, avancent sur le tapis rouge, entourés d’agents de sécurité et de police.
Le Walt Disney Center de l’architecte Frank Gehry est spectaculaire. Il ressemble à une gigantesque fleur qui vient d’éclore et ouvre grand ses pétales de métal éblouissant. Mais le bijou est caché par un immense parking à étages. Avec tous les véhicules qui circulent à Los Angeles, il en faut partout, des parkings à étages, et il y en a partout. Une fois l’affreux parking contourné, on voit que le Walt Disney Center complète un complexe culturel qui s’offre au regard, avec en lisière une vue spectaculaire sur l’hôtel de ville puis sur la vallée baignée de la lumière du soleil couchant.
On constate, au fil de nos déplacements en métro et en bus, que la vaste majorité des passagers sont d’origine hispanique ou afro-américaine. Ce réseau de transport en commun est gigantesque, d’utilisation très simple et économique. Pour le prix d’un passage, soit 1,75$US (2,25$ canadiens) vous pouvez circuler pendant deux heures sur des kilomètres de rail et de nombreux circuits d’autobus, qui se vantent d’être les plus propres du pays, entendre non polluants, puisqu’ils roulent en majorité au gaz liquide.
Enfin est-ce que Los Angeles est une ville multi-ethnique ? Pas vraiment. Les statistiques démographiques de 2010 donnent le portrait d’une population divisée en quatre grands groupes. Près de 50% se disent d’origine hispanique, un peu plus de 41% d’origine caucasienne, près de 11% d’Asiatiques et près de 10% d’Afro-Américaine. Les Premières Nations représenteraient 0,5% de la population. Ils ont déjà été proportionnellement beaucoup plus nombreux !