Voilà 22 ans que Régis Painchaud offre aux Vancouvérois de visionner des films indépendants et différents de ceux qui sortent chaque semaine sur les grands écrans des multiplexes géants de notre cité. Inaugurés en 1995, lorsque la technologie ne permettait pas encore de créer des films de superhéros en 3D, aux pouvoirs insensés, les Rendez-Vous du cinéma québécois et francophone, qui se dérouleront du 4 au 14 février prochains, proposeront cette année une cinquantaine de films francophones aux sujets et formats divers.
Plusieurs films québécois, français, belges, africains, des documentaires, des courts et longs métrages, composent en effet la liste de cette 22e édition, qui célébrera également le 125e anniversaire de la Ville de Coquitlam, berceau des francophones de la Colombie-Britannique.
C’est avec le métrage Paul à Québec, que le festival débutera le 4 février prochain, au centre culturel Evergreen de Coquitlam. Si le personnage principal de cette comédie dramatique ne possède aucun superpouvoir, son naturel et sa candeur sauront émouvoir et séduire le public.
Captiver l’auditoire, en présentant des métrages sélectionnés avec passion, est l’un des objectifs principaux de Régis Painchaud. Á l’instar des personnages de la série documentaire Droit comme un F, dont un épisode sera présenté lors cette édition, le fondateur du festival se bat chaque année pour pouvoir faire vivre et évoluer cet événement francophone annuel, aux côtés de Lorraine Fortin, la présidente de Visions Ouest Production, l’organisateur de l’événement.
« Chaque édition est de plus en plus complexe à organiser, notamment à cause de la négociation des droits de distribution. Chaque édition est également de plus en plus onéreuse », affirme Régis, qui remet en cause le manque de moyens et de soutien auxquels il a dû faire face lors des éditions précédentes.
Ces dernières années, les Rendez-Vous on en effet dû composer avec d’importantes coupures budgétaires imposées par le gouvernement Harper. Si l’arrivée de Justin Trudeau à la tête du pays redonne espoir à Régis Painchaud, ce dernier s’attend néanmoins à un long processus de « nettoyage », pour pouvoir relancer la culture cinématographique francophone au Canada.
« Nous avons toujours besoin de soutien. Nous sommes comme de petits Gaulois, sans potion magique, ni superpouvoirs », ajoute M. Painchaud, qui préfère miser sur la jeunesse et l’éducation pour promouvoir une production cinématographique francophone de qualité et ainsi contrer l’invasion du cinéma hollywoodien sur le sol canadien.
Sans potion magique mais avec une passion authentique pour l’art cinématographique, Régis Painchaud souhaite que cette 22e édition réunisse un public varié autour de ce rendez-vous convivial, qui se déroulera dans plusieurs endroits de la ville.
L’auditorium de l’école Jules Verne accueillera le réalisateur winnipégois Ryan McKenna le 7 février, lors de la présentation de son film intitulé Le Cœur de Madame Sabali, alors que l’Alliance française présentera trois films les 9, 10 et 16 février prochains.
C’est au Studio 16 de la Maison de la francophonie que se déroulera la projection de la série produite par l’Office National du Film (ONF), Droit comme un F, le 13 février prochain.
La clôture du festival se tiendra le 14 février au Goldcorp Centre for the Arts (SFU Woodward’s). Deux films récompensés par ATFCiné y seront alors présentés : Timbuktu et Les Rayures du Zèbre. SFU Woodward’s proposera deux autres présentations dans le cadre du mois de l’histoire des Noirs, en partenariat avec le journal La Source.
À l’image du Canada, la diversité est au cœur de ces XXIIe Rendez-Vous, qui proposeront également un volet Comédies Belges avec les films Le Tout Nouveau Testament, de Jaco van Dormael, La Famille Bélier, d’Éric Lartigau, Astérix, Le Domaine des Dieux, de Louis Clichy, Les Rayures du Zèbre, de Benoît Mariage et La Brabançonne, le film 50% wallon, 50% flamand et 100% belge de Vincent Bal.
Le cinéma québécois sera également à l’honneur pendant ces dix jours, par le biais de plusieurs documentaires tels que celui de Mélissa Beaudet, Police Académie, ou encore celui de Magenta Baribeau, Maman, Non Merci !, qui rend hommage aux femmes qui ont vécu heureuses sans enfants.
Près de la moitié des films présentés cette années ont été réalisés par des femmes; une priorité souhaitée par Régis et Lorraine, qui ne cessent de mettre en avant le caractère unique de chacun des métrages sélectionnés.
« C’est avec un plaisir renouvelé que nous vous accueillons à cette 22e édition des Rendez-Vous. La suite vous appartient. Avec nous, invitez « l’autre » à venir partager cette vitrine sur la francophonie », ont déclaré les deux organisateurs. Alors, demandez le programme !