Chaque année depuis 2001, le festival Chutzpah ! met en vedette des artistes internationaux dans les domaines de la musique, du théâtre, de la danse et de la comédie. Ce 1er mars, c’est le groupe Odessa/Havana, alliant la tradition musicale juive à la musique cubaine, qui tient le haut de l’affiche.
Odessa/Havana produit un mélange inattendu de sons se rapprochant du registre de la musique juive d’Europe de l’Est mêlé à de la musique cubaine. Au premier abord, une rencontre qui pourrait sembler improbable. Pourtant, le directeur du groupe, David Buchbinder, compositeur et trompettiste de renom, affirme qu’il savait « depuis vingt ans que ces deux genres feraient merveille ensemble ». À l’origine d’Odessa/Havana, une rencontre : celle de Buchbinder et de Hilario Duran, pianiste du groupe d’origine cubaine. Après qu’ils aient joué ensemble en 2005, le projet prit forme et le groupe s’agrandit. Il est aujourd’hui composé de sept musiciens et d’une chanteuse.
Le nom du groupe s’explique par l’influence de la tradition musicale juive d’Europe de l’Est (Odessa est une ville en Ukraine avec une forte population juive), dont est issue une partie de la famille du directeur du groupe ; et bien sûr par l’apport de la musique cubaine, en faisant allusion à la capitale de Cuba, La Havane. Cependant, David Buchbinder explique que depuis ses débuts en 2006, le groupe Odessa/Havana s’est« inspiré d’autres musiques du monde », et que s’il avait à le renommer, il l’appellerait « Sevilla/Havana ou Istanbul/Havana », puisque le groupea joué beaucoup de musique espagnole et turque ces dernières années. Fortement influencé par le Jazz, Odessa/Havana improvise des solos à chaque morceau et le rendu est un savant mélange inexplicable de sons invitant à la danse et à la découverte du reste du vaste répertoire du groupe.
Une combinaison gagnante
Lorsqu’on l’interroge sur cet alliage quelque peu risqué de sons et de traditions musicales divers, le compositeur explique qu’à « la minute où [ils ont] commencé à composer la musique, [il a] compris que ce serait quelque chose de spécial car [ils parvenaient] à créer de la musique originale qui mêlait deux traditions ». Il s’agissait alors pour Odessa/Havana « d’explorer le lien historique entre ces sons ».
Ce sont « des critères élevés, deux compositeurs de renommée et de la musique d’excellente qualité » qui participent au succès d’Odessa/Havana, selon Mary-Louise Albert, directrice artistique du festival Chutzpah !. En effet, pour elle, leur « musicalité » et leur « haut niveau » en tant que musiciens plaisent au public, qui les a vus jouer cinq ans auparavant pour le même festival. Leur musique est « unique et inventive » et le public passera « une agréable soirée » et « aura le sentiment de s’être enrichi, d’avoir appris quelque chose », espère Mary-Louise Albert.
Une invitation au voyage
Pour David Buchbinder, « la plupart des musiciens veulent communiquer avec leur public et leur faire connaître des saveurs particulières, leur apporter quelque chose de cohérent et de convaincant ». En effet, le but d’Odessa/Havana durant un concert est de « convaincre le public de partir en voyage avec [eux] », donc pour cela il faut « qu’il [leur] fasse confiance et qu’il entre avec eux dans le monde qu’ils ont créé ». David Buchbinder ajoute que leur musique peut être « convaincante car elle donne l’impression d’être ailleurs qu’à l’endroit où l’on se trouve ». Pour le compositeur, le but des musiciens est de « parvenir à ce que le public s’abandonne à la musique ». Buchbinder souligne que,selon lui, la « partie importante de la musique est la célébration », mais elle n’est pas nécessairement joyeuse, elle peut « avoir des côtés sombres, de la tristesse », bien qu’en bout de ligne ce soit la « célébration de la vie » qui domine.
Odessa/Havana se produira le1er mars à 20h au Norman & Annette Rothstein Theatre.
Les billets de concert sont disponibles sur le site du festival : www.chutzpahfestival.com. Vous pouvez également en apprendre davantage sur Odessa/Havana sur leur site : www.odessahavana.com