Zoom sur le Conseil jeunesse francophone
Créé en 1989, le Conseil jeunesse francophone de la Colombie-Britannique (CJFCB) est un organisme fondé « par et pour les jeunes ». Son mandat est de diffuser et promouvoir la langue et la culture française. Le Conseil assure la francophonie en organisant entre autres de nombreux événements et activités.
Le Conseil offre aux jeunes francophones et francophiles de 14 à 25 ans vivant en Colombie-Britannique des possibilités d’intégration dans la communauté francophone. Sept adolescents en forment le cœur administratif, et le Conseil compte plusieurs employés et bénévoles. Parmi les activités proposées, celle du Parlement jeunesse francophone de la C.-B. rassemble les jeunes représentants à Victoria pour simuler une session parlementaire. Cette activité sociale permet aux jeunes de réaffirmer leurs compétences en français tout en tissant des liens d’amitié.
Selon M. Rémi Marien, directeur général du Conseil, « la mission centrale du Conseil jeunesse est de développer et de représenter les intérêts de la jeunesse canadienne-française, francophone et francophile de la Colombie-Britannique ». Il ajoute que, pour réaliser cet objectif, l’organisme élit des adolescents bénévoles qui organisent eux-mêmes les services et les activités qui semblent les plus pertinents. Ainsi, les jeunes deviennent plus engagés, impliqués et informés des défis auxquels font face les Canadiens francophones de la région.
La première difficulté pour les étudiants est de maintenir un lien actif avec le français après l’école secondaire. Souvent, les jeunes qui étudient en français vivent dans un environnement anglophone où ils ne sont en contact avec le français que quelques jours par semaine. En visitant des écoles secondaires à travers la province, les membres du Conseil sensibilisent les élèves aux enjeux d’inclusion et d’intégration du bilinguisme dans la société.
Grâce à l’établissement du Conseil, les citoyens en herbe profitent d’un agrandissement de l’espace francophone et assistent au renforcement des capacités de la société civile francophone et francophile de la Colombie-Britannique. Grâce à cela, les ambitions des jeunes francophones et francophiles de la province sont assurées pour les années à venir !
Madeleine Clarkson, Mireille St Pierre, Rose Doulome et Leah Rambally
Le BAFF et les études en
langue française à Vancouver
Parmi ces pionniers, des professionnels francophones et francophiles, incluant Claire Trépanier, ont fait entendre leur voix en 1980. Ce groupe souhaitait fournir des études post-secondaires en langue française à l’Université Simon Fraser.
Née au Québec, Claire Trépanier est venue en Colombie-Britannique durant sa dernière année d’école secondaire pour apprendre l’anglais à l’Université de Colombie-Britannique. Après plusieurs années d’enseignement au Québec et en Ontario, elle est retournée à Vancouver pour travailler comme professeure de français à SFU. Passionnée par la francophonie, elle voulait la promouvoir sur la côte ouest. Elle a participé au partenariat entre le Conseil scolaire francophone et la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique qui visait à créer un programme postsecondaire d’études en langue française.
Grâce à ce partenariat, le projet du Bureau des affaires francophones et francophiles (BAFF) est né. Après plusieurs années d’enseignement, Claire Trépanier a quitté son poste comme professeure de français et elle est devenue la nouvelle directrice du BAFF à SFU. Comme directrice, elle est chargée des programmes et des cours en langue française, incluant le Programme French Cohort (FCP). Elle organise et facilite également des activités culturelles et communautaires françaises sur le campus et ailleurs.
Depuis sa création, le BAFF a eu un fort impact sur la communauté francophone de la Colombie-Britannique. Le FCP fournit aux étudiants l’occasion d’approfondir leur connaissance de la langue et de la culture française, ce qui comprend un semestre d’études à l’étranger dans un lieu francophone. Le Canada étant un pays bilingue, la capacité de parler les deux langues officielles aide les étudiants du BAFF à trouver un emploi dans le domaine de leur choix. Plusieurs étudiants actuels et anciens souhaitent devenir des professeurs de français, des politiciens ou même des interprètes, des occupations qui exigent une connaissance des deux langues officielles. Les études proposées par le BAFF mènent à diverses professions et fournissent des expériences culturelles précieuses pour les étudiants.
Claire Trépanier continue de démontrer son dévouement à l’éducation et son soutien aux étudiants du BAFF. La position du BAFF et de SFU en tant que « leader d’éducation en langue française non seulement en C.-B. mais à travers le Canada » est sa plus grande fierté.
Selena Wong-Clayton, Eliess Harpaz et Kyra Mainer
La Société historique francophone: garante du patrimoine
La Société historique francophone de la Colombie-Britannique (SHFCB) est un gardien essentiel de la culture francophone dans la province. Elle a été cofondée en 2009 par André Lamontagne, professeur de français à UBC, et René Digard, passionné d’histoire. Le mandat de l’organisme culturel est de rassembler, de préserver et de diffuser tout ce qui touche à l’histoire des francophones dans la région. Sans cet organisme, la mémoire collective de la francophonie britanno-colombienne s’effacerait très certainement. Le local possède une bibliothèque constituée d’archives, de photos, d’écrits, de journaux et d’autres artéfacts.
Selon M. Guibord, président et conseiller-fondateur de la SHFCB, « la francophonie est très vivante dans la province ». Cependant, il estime qu’il « vaut mieux la préserver dès maintenant parce que dans 10 ans, il sera déjà trop tard ». En tant que président, il s’occupe de la coordination des membres au sein de l’organisme. Spécialiste de l’histoire de la francophonie à Radio-Canada, M. Guibord représente également la société dans les médias et les journaux, ainsi que dans des visites guidées patrimoniales qui s’effectuent dans les deux langues officielles, tout autour de la région du Grand Vancouver.
M. Guibord ne s’est pas impliqué tout de suite dans la préservation culturelle. Il était auparavant traducteur au gouvernement fédéral dans sa ville d’origine, Ottawa. Sa passion pour l’archéologie l’a incité à poursuivre un différent chemin de carrière. « J’étais guide historique à Ottawa. J’ai adoré le travail dans les musées », explique-t-il. Cela l’a amené à travailler dans les musées et dans d’autres organismes culturels de l’ouest du Canada. Avant de déménager en Colombie-Britannique, il était engagé dans la conservation patrimoniale en Alberta.
Travaillant dans ce domaine depuis presque 30 ans, M. Guibord affirme qu’il est optimiste pour la francophonie hors Québec. Les diverses associations francophones qui existent au Canada, y compris la Société historique, rassemblent la communauté francophone et offrent des occasions de bénévolat. Ceux qui souhaitent y participer peuvent consulter le site web du SHFCB à www.shfcb.ca.
Taylor Forsyth, Nicloe Sukhomlinova et Andrea Vulinovic
André Piolat : défenseur de la francophonie
André Piolat fait partie des pionniers qui ont largement contribué à l’établissement d’une communauté francophone en Colombie-Britannique. Né en 1912 en France et arrivé à Vancouver en 1955, Piolat a découvert Maillardville et sa fameuse communauté canadienne-française. Très vite, sous son impulsion, la communauté francophone en C.-B. s’est considérablement développée.
Selon Alain Blancard qui a bien connu André Piolat, « la plus grande contribution de Monsieur Piolat, c’était son journal, Le Soleil de Colombie. » Initialement fondé en 1968, Le Soleil de Vancouver est devenu Le Soleil de Colombie en 1974. Sa réception a été très positive. En effet, ce fut le premier journal entièrement francophone de la région de Vancouver, constituant ainsi une source d’information non négligeable et un tremplin vers les autres médias pour la communauté francophone de la province.
Devenu l’un des porte-parole de la cause francophone, André Piolat crée ensuite sa fondation homonyme. Celle-ci attribue chaque année des bourses aux meilleurs étudiants afin d’encourager les études postsecondaires en français.
André Piolat a également fondé une bibliothèque qui, elle aussi, existe toujours, mais sa contribution ne s’arrête pas là puisqu’il a collaboré à la création de l’Association de la presse francophone hors Québec, dont il fut vice-président de 1979 à 1980. Nommé juge de la citoyenneté en 1984, il accepte le poste à condition de ne recevoir que des serments prêtés en français. Trois ans plus tard, le consul de France lui remet la Médaille de l’Ordre national du mérite.
Aujourd’hui, une école faisant partie du Conseil scolaire francophone porte le nom d’André Piolat. Cet établissement qui s’appelait à l’origine l’École North Star a été renommé le 24 mai 1990 en l’honneur de sa mémoire. « André Piolat pensait toujours à rendre service à autrui, il était un homme très engageant qui avait le contact facile. » Il s’est éteint en 1987, mais, comme l’a exprimé Alain Blancard, « c’est un monsieur qui est toujours parmi nous malgré son absence physique ».
Nicole Neagu, Alyssa Bouillet, Emily Murphy et Marybelle Issa
Travail recueilli par Edwine Veniat, rédactrice en chef de La Source. Ces textes ont été rédigés pour La Source par les étudiantes francophiles du French Cohort Program (#12) de SFU à l’occasion du printemps de la francophonie.