C’est en 1983, sous l’égide de la Fédération des Franco-Colombiens, que la première manifestation musicale francophone avait eu lieu en Colombie-Britannique. Intitulé le Gala Pacifête, le précurseur du Pacifique en chanson s’est tenu sur trois années consécutives, avant de disparaître.
« La formule était similaire à celle de Pacifique en chanson, mais l’événement contenait plusieurs catégories distinctes, telles que le prix de la chanson populaire ou de la musique instrumentale », souligne Jean-François Packwood, le directeur général du Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique (CCAFCB), après s’être replongé dans les archives provinciales, dans le cadre du vingtième anniversaire de l’organisme.
C’est effectivement le 27 mai dernier que le CCAFCB a célébré ses vingt ans d’existence. Officiellement créé en 1996, l’organisme, qui a su évoluer au fil des ans, a toujours eu pour mandat de rendre les arts et les loisirs plus accessibles à la communauté francophone, tout en mettant en valeur les artistes francophones de la province et leurs créations.
Vingt ans plus tard, le CCAFCB continue d’honorer sa mission première, tout en s’intéressant à d’autres arts, tels que les arts visuels, dans le but de les développer et de les promouvoir. La Caravane des arts, un projet récemment mis en place par le CCAFCB, en est l’exemple le plus récent. Au mois d’avril dernier, cinq artistes de différentes disciplines (arts de la scène, arts visuels, arts littéraires et arts numériques) ont voyagé à travers la province, en s’arrêtant dans quatre villes différentes, dans lesquelles ils ont pu rencontrer le public et partager avec lui leurs arts respectifs.
« Des artistes provenant de disciplines artistiques différentes nous contactent de plus en plus afin d’être guidés dans leurs démarches professionnelles. Si notre organisme ne peut pas directement les aider financièrement, nous pouvons les orienter vers d’autres instituts ou vers des professionnels, qui pourront les aider à réaliser leurs projets », ajoute M. Packwood.
Si le mandat du CCAFCB est de donner aux artistes une visibilité à l’échelle provinciale, en amont, il se charge également d’alimenter le bassin culturel francophone de la Colombie-Britannique, tout en assurant la relève.
Pour la deuxième année consécutive, l’événement phare du CCAFCB, Pacifique en chanson, accueillera à nouveau deux jeunes participants âgés de 14 à 17 ans, qui bénéficieront, comme leurs aînés, d’une formation avant le spectacle final qui se déroulera le 11 juin prochain au Waterfront Theatre, (1412 Cartwright Street à Vancouver).
Le vainqueur de ces deux jeunes artistes sera ainsi sélectionné pour participer au Festival « Jamais trop tôt », qui aura lieu en marge du Festival international de la chanson de Granby (Québec), où se retrouvera également le gagnant du Festival Chant’Ouest, pour lequel vont concourir aussi les participants de Pacifique en chanson.
Le CCAFCB continue ainsi d’innover et ne cesse de travailler avec les besoins et les technologies du moment.
Depuis son arrivée à la tête du CCAFCB en 2006, Jean-François Packwood a d’ailleurs noté une certaine évolution aussi bien au sein de l’organisme que dans la demande en ressources artistiques et culturelles francophones.
« Bien que la plupart des musiciens participant à Pacifique en chanson soient dans l’émergence de leur carrière, on sent qu’ils ont graduellement acquis une certaine connaissance et une maîtrise de leur art musical. Beaucoup ont désormais la possibilité d’enregistrer eux-mêmes leurs propres musiques, leurs propres compositions, grâce aux éléments technologiques actuels », indique M. Packwood, tout en ajoutant que la formation dispensée pendant la semaine précédant le spectacle final de Pacifique en chanson reste un soutien et une expérience unique dans le milieu artistique francophone de la province.
Une autre évolution constatée par le directeur général du CCAFCB, c’est le retour aux sources de nombreux musiciens francophones. « On constate de plus en plus que des artistes francophones, après avoir commencé leur carrière dans la langue anglaise, décident d’utiliser la langue française dans leurs compositions. Il est plus simple pour eux de transmettre leurs messages et de partager leurs émotions dans leur langue maternelle », affirme-t-il en précisant que ces mêmes artistes ont désormais plus de visibilité lorsqu’ils maîtrisent leur art dans les deux langues officielles du Canada. « Certains restaurants, bars et autres organismes privés apprécient de plus en plus les représentations données en français. ».
Conseil culturel et artistique de la Colombie-Britannique :