Alors, comment s’est déroulé votre été ? De quoi avez-vous parlé autour du barbecue ? Donald Trump ? Sûrement ! Hillary Clinton ? Sans doute ! La crise du logement et du prix de l’immobilier ? Très certainement ! Peut-être avez-vous même invoqué quelques unes des raisons les plus souvent citées pour en expliquer la ou les causes. À qui la faute ? C’est au choix ! Vous avez entendu toutes réponses depuis le temps qu’on en parle.
Peut-être vous êtes-vous concentré sur la pénurie de logements locatifs, une situation beaucoup plus critique, puisqu’elle a le potentiel d’affecter beaucoup plus de citoyens en général. Là aussi vous avez sans doute évoqué quelques unes des causes citées le plus souvent.
L’entrée en vigueur le 2 août de la taxe de 15 % sur les ventes de résidences à des non résidents canadiens, a ralenti le marché. Ce fut, de l’avis de nombreux observateurs et analystes, le coup d’envoi de la campagne électorale provinciale de mai 2017. C’est, selon les sondages de l’été, la préoccupation principale des Britanno-colombiens, devançantl’économie et la santé. Pour l’instant il ne semble pas encore y avoir d’effets mesurables sur les prix. On semble être dans une période d’observation et d’ajustement du marché.
Avez-vous succombé à la tentation de vendre votre résidence, maison ou condo, pour profiter de la manne qui passait ? Avez-vous constaté que plus vous étiez nombreux à vendre, plus il devenait difficile de trouver un nouveau domicile ? Si c’est le cas, j’espère que vous aviez déjà trouvé une autre résidence à acheter ou à louer avant de vendre… sinon vous savez maintenant que ce n’est pas chose facile à faire… peu importe le prix !
Chose certaine, ce sont les locataires qui sont les citoyens les plus exposés, et en particulier ceux qui doivent déménager. Retrouver un logement comparable et à même prix que celui laissé relève presque du miracle. Déménager, si vous n’y êtes pas forcé, n’est pas la meilleure chose à faire. Mais si vous n’avez pas le choix, faites tout ce que vous pouvez pour signer un bail d’un an renouvelable automatiquement à chaque mois plutôt qu’un bail fermé d’un an qui donne toute latitude à votre propriétaire de vous imposer de nouvelles conditions, une fois le bail rendu à terme, puisqu’il peut dès lors vous considérer comme un nouveau locataire et augmenter le loyer à son gré. Si vous avez un bail d’un an ouvert, il ne peut que vous imposer une augmentation automatique de 2,9 % à moins qu’il ne puisse invoquer des dépenses importantes reliées à des améliorations de votre logement, comme par exemple de nouveaux appareils électroménagers.
Votre prochain sujet de conversation au coin du barbecue pourrait être l’impact de la pénurie de logements sur les milliers d’universitaires qui ont commencé à déferler sur Vancouver. À UBC seulement ils sont 6 000 inscrits sur la liste d’attente des services de logement.
Que vous soyez automobiliste ou cycliste, ou les deux selon vos humeurs, vous aurez aussi discuté de l’installation de nouvelles voies cyclables et pu en mesurer l’impact sur la fluidité de la circulation ou l’aisance de rouler à vélo. Vous aurez aussi constaté que Mobi, le programme de vélos communautaires est bien lancé et qu’il est déjà populaire. On voit de ces vélos bleus partout : au centre-ville, à l’Île Granville, le long des plages, autour du parc Stanley, aux divers marchés fermiers, et il est facile à utiliser.
Avez-vous parlé du nouveau directeur de la planification urbaine de Vancouver, Gil Kelley ? Il a fait ses classes à Portland et à San Francisco, la dernière ville où il a occupé le même poste pendant deux ans. Il nous arrive donc bien préparé, le défi que représente la crise du logement à San Francisco étant considérablement plus vaste que celui de Vancouver et à son départ, il n’était pas près d’être réglé. Peut-être aura-t-il plus de succès ici. C’est ce qu’on lui souhaite.
Il aura aussi à suivre de près le développement du corridor de Broadway West, le long du trajet projeté de l’expansion de la ligne Millennium de Commercial à Arbutus, direction UBC, où la spéculation est de plus en plus évidente. Les promoteurs immobiliers se préparent à la prochaine vague de densification.
En attendant qu’il choisisse d’être locataire ou propriétaire il sera confronté soit à la pénurie de logements locatifs ou à la taxe de 15 % sur les transactions des non Canadiens ou non résidents.
Comme le chantait Pauline Julien dans un texte de Réjean Ducharme sur une musique de Robert Charlebois : « J’sais pas si j’vas déménager ou rester là ».