Pour visiter une ville en touriste, rien de tel que le bateau. Glisser paresseusement au fil de l’eau est un moyen parfait de visiter les nombreuses villes qui sont traversées par un fleuve ou sont bâties au bord de la mer. Paris a ses célèbres bateaux-mouches mais la plupart des villes, Vancouver, entre autres, offrent des promenades en bateau aux touristes de passage. Le problème c’est que cela coûte assez cher.
Dans les villes où la saison touristique ne dure que quelques mois, rentabiliser un bateau dans un laps de temps si court n’est pas chose facile. De plus, les vaisseaux sont propulsés par d’énormes moteurs diesel voraces en carburant. Mais, dans beaucoup de villes il existe une alternative grâce aux bateaux de transport public. Certains sont célèbres et font partie des incontournables touristiques à Hong-Kong (Star Ferries), Bangkok ou Venise. Mais de plus en plus de villes ont intégré le bateau dans leurs réseaux de transports publics.
À Marseille, par exemple, on peut prendre les bateaux qui desservent les banlieues avoisinantes plutôt que d’opter pour une promenade en mer sur les bateaux touristiques. À Londres, si l’on veut se passer des explications du guide, on peut naviguer sur la Tamise pour beaucoup moins cher en prenant une embarcation de transport public. Même chose à Lisbonne. Le transport urbain de passagers par voies fluviales ou maritimes n’est pas nouveau mais on a pu croire que ces rescapés d’une époque révolue étaient en voie de disparition, remplacés par la voiture, l’autobus et le métro.
Or, c’est tout le contraire, grâce à de nouvelles technologies qui rendent ces bateaux plus rapides et plus rentables. Il y a d’abord eu des améliorations dans le domaine du design avec l’adoption de coques de type catamaran (comme pour nos Seabus vancouvérois) qui augmentent la rapidité et la stabilité de l’embarcation tout en diminuant la dépense énergétique. Il restait tout de même deux gros problèmes à régler : le prix du carburant et la pollution atmosphérique qui provient de ces énormes moteurs diesel.
Le problème est résolu grâce aux nouveaux bateaux électriques. Aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et en Scandinavie, les exemples de transports urbains par bateaux électriques se multiplient. En Bretagne, une navette maritime traverse ainsi la rade de Lorient sans bruit ni pollution. Un condensateur surcapacité permet de recharger les piles du vaisseau après chaque aller et retour en seulement quatre minutes. Je rêve de voir un jour de tels bateaux en service dans le Grand Vancouver où presque tous les quartiers sont accessibles par voie d’eau. Certes, ces navettes ne naviguent qu’à 17 km/h mais elles se fichent des embouteillages qui paralysent si souvent nos autobus. Les frais de construction et d’opération de ces bateaux sont compensés par le fait qu’ils ne nécessitent pas d’infrastructures coûteuses comme les tramways et les métros.
Pour les bateaux de plus gros gabarits, voire, des traversiers transporteurs de véhicules, le tout électrique est à l’essai en Norvège. Ailleurs, des bateaux de transport urbain dotés de moteurs hybrides diesel/électrique ou de moteurs fonctionnant au gaz naturel liquéfié sont déjà en service ou sur le point d’être lancés.
Aux Pays-Bas, un projet de bateau à moteur hybride électrique/biodiésel est à l’étude. Le carburant serait fabriqué à partir d’algues marines. Bref, pour ceux qui, comme moi, adorent se promener sur l’eau, l’avenir est plutôt prometteur.