Est-ce une pure coïncidence que lorsqu’il pleut, nous développions certains symptômes ? Autrement dit, existe-il un lien entre la météo et certaines pathologies ? La réponse est à coup sûr tangible, ce qui explique la raison d’être de la biométéorologie. Il s’agit de cette science qui étudie l’effet de la météo sur les êtres vivants.
Jacqueline Simoneau, du magazine montréalais Bel Âge, explique que : « Curieux de savoir si le temps pouvait être le lien commun, des chercheurs se sont intéressés au phénomène, particulièrement en Europe. Depuis, de nombreuses études ont permis d’établir des liens significatifs entre des conditions météo précises et une foule de maux, du diabète à l’arthrite en passant par l’infarctus et la dépression ».
« Affections, symptômes et météo »
Le grand froid, les vents violents, l’intense humidité, la canicule influencent l’hémoglobine du sang, et donc la tension artérielle. L’asthmatique risque une chute en hiver en raison de la baisse de température. D’autres pathologies liées à la respiration et à la circulation sanguine sont enclines à des complications majeures comme les douleurs arthritiques ou l’angine. Il ne faut pas perdre de vue aussi que les virus « se réveillent » dans les temps de dégel et deviennent d’indésirables hôtes dans nos cellules ! Il y a aussi la chaleur torride des canicules qui a son lot de victimes épisodiquement.
Outre ses effets directs sur nous, le temps peut indirectement influencer notre état physique aussi bien que notre moral. L’hiver affecte le moral des individus et le phénomène est de mieux en mieux connu. Le fameux Blues d’hiver et la déprime saisonnière qui le caractérise est bien banal aux yeux de tous ! Ne dit-on pas souvent « Bonjour hiver… salut la déprime ? ». Le verglas, quant à lui, occasionne si souvent des chutes engendrant des fractures. Il est bien établi par ailleurs que la promiscuité peut engendrer le stress et porter les tensions à leur comble. Et devrait-on oublier que la chaleur arrive avec son lot de feux de forêt et ses ravages sur l’environnement et la santé publique ?
L’hiver comme nous le bravons en Colombie-Britannique
Du fait de son immensité, notre province offre une variété de zones climatiques. Le sud de la province a un hiver généralement pluvieux, et le mercure ne plonge que rarement en dessous de zéro. Alors oui, il pleut en hiver, mais globalement, c’est le secteur le plus « chaud » du Canada. La neige ne fait que parsemer le sol au moment même où elle recouvre le reste du pays. Vancouver par exemple recueille environ 1 153 mm de pluie tous les ans, et la plus grande partie de cet arrosage survient au cours de l’hiver. Du coup, on a le meilleur des mondes avec un hiver plus clément pour la vie de tous les jours en ville, et toute la neige dans les hauteurs à proximité !
Bien évidemment, pour les résidents de la Belle Province qui nourrissent une répulsion pour le temps des averses, il restera toujours plein d’activités intérieures comme sortir faire les courses, les soupers au resto et cela avec parfois juste un manteau léger sur le dos. Surtout que le soleil reste toujours visible
à l’hiver !
Se soigner en fonction de la météo
Le milieu médical peut obtenir au quotidien les indications sur les effets psychophysiologiques de la météo et être capable ainsi de déterminer l’influence du temps sur le corps humain. C’est du moins l’avis de certains spécialistes en biométéorologie qui demeurent convaincus que les médecins devraient prendre en considération les conditions météorologiques afin de traiter plus efficacement leurs patients.
Le météorologue Denis Bourque, en apportant plus d’éclairage aux questionnements de madame Simoneau, relève le fait que « la biométéorologie permet au médecin de faire un lien entre certains problèmes de santé et la météo. Il peut dès lors intervenir auprès de ses patients à risque pour prévenir et diminuer leurs malaises. La météo pourrait contribuer à la médecine préventive », emboîtant ainsi le pas aux Européens qui, eux, ont une bonne longueur d’avance dans ce domaine. Fort opportunément la journaliste met en lumière dans son article l’exemple de pays comme l’Allemagne ou l’Angleterre où « le Health Weather Forecasts prévient les services ambulanciers et les hôpitaux de l’augmentation possible de crises cardiaques, de maladies respiratoires et de maladies infectieuses à cause d’un prochain changement de température ».