De tout temps, les peuples autochtones du grand nord ont utilisé le traîneau à chiens pour leurs déplacements. Les premiers explorateurs européens ont adopté très vite ce mode de transport. Aujourd’hui, qu’il soit considéré comme une activité touristique écologique ou bien un sport qui s’inscrit dans l’éthique de l’olympisme, le traîneau à chiens va au-delà du rêve, il devient une passion, un lien très fort entre l’humain et l’animal. Émilie Ramboux, jeune Belge à l’âme voyageuse, a découvert ce sport lors de son séjour en Colombie-Britannique et a depuis changé de vie.
À 31 ans, Émilie Ramboux donne un nouveau souffle à l’expérience de voyage des jeunes pvtistes en quête de renouveau. Sa recette est simple : la détermination et la passion l’ont emportée tout au long de son parcours. « J’ai toujours été passionnée par les voyages et la découverte de cultures différentes… En 2013, j’ai décidé enfin de me lancer dans l’aventure. C’était le bon moment : rien ne me retenait, j’étais fatiguée de mon travail et j’avais un peu d’argent de côté. Il fallait alors décider de la destination ! Le Canada me semblait un bon départ. Je prévoyais ensuite découvrir l’Amérique du Sud en sac à dos. Le monde m’appartenait! », confie-t-elle. Ce départ s’est fait sans compter sur le soutien de sa famille : « on m’a dit : on voyage à 20 ans, pas à 30! C’est plutôt le moment de se poser et de fonder une famille! »
À la suite d’une première approche mitigée avec les aléas de la vie quotidienne vancouvéroise, Émilie se voit contrainte de revoir ses priorités, sa place et son intérêt au sein de la communauté : « Quelques mois après mon arrivée, j’ai décidé d’aller faire du volontariat dans un chenil de chiens de traîneau. J’ai toujours été passionnée par les chiens et je voulais découvrir l’authenticité du vrai travail, la collaboration avec les chiens qui me semblait stéréotypée, si canadienne ! ». Son expérience l’emmène dans les kootenays puis, avec son nouveau compagnon, elle s’installe à Rossland : « J’adore cette ville. La dynamique et la culture y sont riches, les gens sont passionnés et intéressants. Rien n’est superficiel ».
Entrer dans l’univers des mushers
« La communauté du « mushing » est une petite famille. Elle est ouverte à tous, mais peu la connaissent. J’y ai découvert des gens du monde entier. Je ne savais pas, mais c’est un sport très présent en Belgique. Le « mushing » est une passion dévorante. Cela implique une attention constante et une implication à 100 %. Cela requiert du temps, de l’organisation et de l’argent. Après, ça procure tellement de plaisir, que tout cela réuni en vaut largement la peine ! »
Quotidiennement, Émilie concilie son travail au sein de l’école francophone de Rossland avec l’entraînement d’une meute de dix chiens au chenil Lucky dogs racing kennel pour le plaisir. « Nos chiens sont très orientés vers l’humain, ils aiment jouer avec nous et ont besoin de créer un lien de confiance très fort avec nous…ils vivent ensemble, ils comptent les uns sur les autres. Ils ont instauré une hiérarchie claire, avec au sommet de la pyramide : nous ! »
L’adrénaline de la compétition
La Fédération internationale des sports de chiens de traîneau (IFSS), dont le siège social est à Bruxelles, organise chaque année une course qui réunit plusieurs pays. Le Québec a une participation très forte dans ce sport. « Ils ont un événement appelé canincross sur neige et c’est vibrant » précise Ross Gregory, président de la section Canada. En 2003, on estimait à 40 000 le nombre de mushers dans le monde ayant participé aux courses, et on constate une augmentation de 15 000 participants depuis 1997.
Le compagnon d’Émilie, Dana Luck, mordu de compétition et natif de la région, se prépare avec beaucoup de sérieux à représenter le Canada aux championnats du monde parmi les 57 athlètes sélectionnés à travers toutes les provinces de notre pays. Musher depuis six ans, il s’entraîne pour gagner et donner le maximum d’énergie à ses chiens dans le cadre somptueux des montagnes environnantes de Rossland.
En Colombie-Britannique, peu de courses sont recensées. Les endroits les plus propices pour les courses de chiens de traîneau sont les États-Unis et le reste du Canada. Émilie nous raconte son expérience précédente : « Nous avons participé aux championnats du monde de Dryland au Québec. C’était incroyable. Des représentants du monde entier y étaient. Nous avons eu la chance de concourir contre les meilleurs et de rencontrer des gens extraordinaires. C’est toujours impressionnant de voir autant de gens, ensemble, partager une même passion! » Et même si la nourriture, la culture et l’histoire de sa Belgique natale restent en suspens, Émilie se dit heureuse d’avoir trouvé une véritable passion pour les chiens de traîneau et un compagnon de vie qui la partage aussi.
Plus d’informations sur cet univers à www.canada-mushing.ca
Émilie et Dana recherchent en ce moment des parraineurs pour partir en janvier 2017 aux championnats du monde. Voici l’adresse de leur site de soutien financier : www.gofundme.com/26p3muxw
En cas de questions ou de messages, Émilie Ramboux peut être contactée par courriel à rbxmil@hotmail.com.