Dans le cadre des Rendez-vous annuels de la francophonie canadienne qui avaient lieu en mars dernier, des étudiants en français de l’Université de SFU se sont prêtés à l’écriture pour le journal La Source avec, à la clé, des contributions mettant à l’honneur des « acteurs de la francophonie » en Colombie-Britannique.
Pour cette édition, un groupe d’étudiants est allé à la rencontre de Julie Carpentier, chef d’antenne et pupitre télé du Téléjournal Colombie-Britannique, et de Lorraine Fortin, présidente de Visions Ouest Productions, organisme responsable des Rendez-vous du cinéma québécois et francophone en C.-B.
En tant que francophone vivant en milieu minoritaire, comment maintient-on ses liens avec sa culture en Colombie-Britannique ? Est-ce en lisant des romans ? Ou peut-être en écoutant la musique francophone populaire ? Pour Lorraine Fortin, présidente de Visions Ouest Productions, la culture vit dans le cinéma !
Très impliquée dans le monde du film québécois et francophone à Vancouver depuis 25 ans, Lorraine Fortin est la présidente de Visions Ouest Productions (VOP), une organisation qui œuvre à promouvoir et à engager la communauté francophone dans les évènements culturels en Colombie-Britannique. Elle explique qu’elle « travaille de près sur la planification, la communication, les publications, la concertation, la vente, les médias et l’accueil ». Son dévouement envers le cinéma francophone démontre son dynamisme et son intérêt pour la promotion de la culture francophone. En encourageant la communauté à s’intéresser au genre du film québécois par l’organisation de projections et d’activités culturelles, la contribution de Lorraine Fortin à la préservation de la culture est considérable, particulièrement dans une province qui est majoritairement anglophone.
Engagements communautaires
Mais pourquoi a-t-on besoin du cinéma en langue française dans une province anglophone ? « Parce qu’il est distinct ; il représente non seulement une langue, mais aussi et surtout une histoire et une culture, » répond-elle avec passion.
Certes, le cinéma constitue une ressource indispensable pour préserver l’histoire et la culture, mais il peut également servir « d’outil d’apprentissage ». À Jules-Verne, une école secondaire francophone de Vancouver, Lorraine souligne qu’il y a eu jadis un salon du cinéma, où un film documentaire était projeté chaque jour pour « instruire », mais aussi pour « sensibiliser, éveiller, questionner, réinventer ». Elle reconnaît ainsi la force du cinéma comme moyen de préserver la culture et l’enseignement, particulièrement chez les jeunes de sa communauté.
Selon Lorraine, le cinéma est une des meilleures façons de consolider et de comprendre la francophonie en dehors du Québec. Dans son métier, elle n’apprend pas seulement aux francophones à se passionner pour cette forme d’art, mais à promouvoir et à chérir leur héritage, précisément là où il est minoritaire. En ce qui concerne l’importance de l’héritage francophone du Canada, elle constate que « le cinéma québécois, depuis 60 ans, démontre sa profondeur, sa maturité, son autonomie, sa créativité, son excellence et rayonne partout dans le monde, accumulant prix, nominations, mentions. »
La présidente de VOP joue donc un rôle important dans la promotion des cultures québécoise et francophone en ayant une influence sur la célébration et le maintien de ces dernières en Colombie-Britannique.
Une culture qui vit dans le cinéma
La polyvalence de Lorraine Fortin force le respect. En tant que présidente de Visions Ouest Productions, elle incarne à la fois la culture francophone, les arts et la réussite conjuguée au féminin.
« Je suis bénévole à temps plein, pratiquement », explique-t-elle en réponse à une question concernant son emploi et son rôle dans la communauté francophone. Son engagement ne lui laisse que peu de temps libre. Elle travaille quotidiennement pour préserver et promouvoir le cinéma québécois auprès d’une nouvelle génération de francophones ici en Colombie-Britannique.
Pour cette raison et pour beaucoup d’autres, Lorraine Fortin se présente, à tout le moins, comme l’une des meilleures représentantes de la francophonie de la province !
Cyan Abbey, Sophie Clausius, Hamish Clinton et Jozsef Varga