Jusqu’au 8 mai prochain, à quelques pas de la célèbre ribambelle de galeries de la rue Granville, Z Gallery présente Shadows in the Mirror, la première exposition en solo en Amérique du nord de l’artiste Henni Alftan. Née à Helsinki et habitant aujourd’hui Paris, Alftan est ravie de présenter au public de Vancouver une collection de peintures offrant ses interprétations de la banalité du quotidien, le tout transfiguré sous son méticuleux coup de pinceau.
Shadows in the Mirror se compose de 15 peintures originales sur toile qui, grâce à l’attention portée aux détails, déconstruisent les moments banals de la vie pour fouiller une nouvelle perspective dans l’art contemporain. L’exposition est la quatrième de Z Gallery, puisque cette dernière a ouvert ses portes en 2016. L’élégante galerie contemporaine – avec ses murs blancs et son décor minimaliste incluant seulement quelques meubles modernes du milieu du 20e siècle – offre un emplacement idéal pour les toiles d’Alftan, qui sont à la fois influencées par l’histoire de l’art et le désir d’innover.
Les nuances du banal
Il y a un sentiment d’immédiateté dans les images de la collection de Shadows in the Mirror, et au premier regard, le spectateur de ces œuvres peut, parfois, difficilement trouver leur sens. Alftan explique : « Il s’agit d’images du monde visible », mêlées à ses « réflexions sur la peinture, la construction de l’image, et le fait de regarder ». L’artiste développe son propos en décrivant Contact II, un tableau à grande échelle qui montre une jeune femme mettant ses lentilles de contact : « C’est un geste très simple du quotidien qui se répète. Mais, en même temps, on a l’index qui souligne, l’œil et le geste du voir, et ces trois miroirs qui tripliquent le personnage et qui créent un cercle fermé du visible. » Résultat : la naissance d’une image complexe.
Zohra Bonnis, directeur et conservateur de Z Gallery, offre son interprétation de la complexité des peintures d’Alftan : « Capturer ce qui apparemment semble être des paramètres familiers – les ombres d’une clôture de maillage, de la lumière en regardant à travers le feuillage, la réflexion dans un rétroviseur – elle trouve quelque chose de riche et de nuancé dans chaque scène pour engager le spectateur. » L’observateur a l’impression de regarder plus profondément.
Les détails sont dans les débuts
Dans cette collection de tableaux, on peut aussi dire que la spécificité de son style, une sorte de brouillage nuancé, est née grâce à la matérialité de la peinture à l’huile. La maîtrise technique d’Alftan offre à ses œuvres – comme dans la peinture Visitor – la possibilité de briller à travers les nuances contrastées entre les ombres et des couleurs audacieuses.
L’amour de l’huile a trouvé son essence pour différentes raisons pour les artistes tout au long de l’histoire. Alftan partage au sujet de ses débuts : « Quand j’étais petite, j’ai dit à mon père que je voulais être artiste, et il m’a acheté des peintures à l’huile parce que, dans sa tête, les vrais artistes peignaient à l’huile. » Ce sont les matériaux avec lesquels l’artiste finlandaise réussissait le plus au début. Alftan continue en expliquant qu’avec les huiles, « il y a des pigments où il y a zéro pourcent de blanc », ce qui permet de faire des mélanges. Ainsi, grâce à la profondeur de la couleur, les couches de peinture deviennent évidentes, et une véritable artiste est née.
Lorsqu’on demande à Alftan de partager sa pensée sur ce qui distingue ses peintures de celles de ses contemporaines, l’artiste explique que « la façon d’appliquer la peinture sur la toile compte également. Il y a quelque chose d’assez direct là-dedans », conclut-elle.
Soyez, vous aussi, les interprètes, et n’hésitez pas à vous rendre à l’exposition d’Henni Alftan à la Z Gallery pour découvrir quels sens vous trouverez dans les subtilités des toiles de la collection Shadows in the Mirror.
Shadows in the Mirror
Z Gallery, 1688 1ère Avenue Ouest
Jusqu’au 8 mai