Selon une nouvelle étude de l’Institut Quacquarelli Symonds, Vancouver se situe désormais dans le top 10 mondial des meilleures villes universitaires. Une première dans ce palmarès pour la ville canadienne, qui a beaucoup à offrir aux étudiants étrangers, mais qui profite également de la perte de vitesse de ses concurrentes américaines et européennes.
Précédemment située à la 13e place du classement, la ville de Vancouver a désormais atteint la 10e place des meilleures villes universitaires. Cette étude a été réalisée par l’Institut Quacquarelli Symonds (QS), une agence britannique spécialisée dans le classement des meilleures universités et villes universitaires au monde. Pour la cinquième édition de cette étude, le Canada est doublement mis à l’honneur avec, en tête du classement, Montréal, au détriment de Paris qui, jusqu’alors, était classée ville universitaire numéro 1 par l’Institut. La ville de Toronto, quant à elle, se trouve tout juste derrière Vancouver, avec une 11e place.
Les critères choisis pour établir ce classement sont, entre autres, le coût de la vie, la possibilité d’emploi et l’attractivité de la ville de manière générale. Qu’est-ce qu’il y a au Canada, et plus particulièrement à Vancouver, pour permettre ce gain de succès en si peu de temps ?
Un succès indirect
Plusieurs des grandes villes canadiennes triomphent dans le classement cette année et ceci ne semble pas anodin. En effet, Vancouver, Montréal et Toronto, gagnant toutes en popularité au même moment, amènent l’idée d’analyser les contextes politiques ou sociaux devenus moins attirants en d’autres lieux. Prenons, par exemple, les menaces terroristes en France ou les nouvelles politiques migratoires plus strictes aux États-Unis et en Angleterre : celles-ci peuvent laisser entrevoir ces pays comme des terres d’accueil étant plus hostiles qu’auparavant. Ces perceptions sont directement traduites dans le classement par la baisse de popularité des universités américaines (Boston est la seule ville universitaire présente dans le top 10, soit à la 8e place) et anglaises (seule Londres est en progrès : elle arrive 3e). L’actualité internationale a donc joué en faveur des villes universitaires canadiennes.
Toutefois, il faut cependant rendre à César ce qui lui appartient car, bien que le contexte sur la scène internationale soit propice à l’immigration au Canada plutôt qu’ailleurs, les villes universitaires de ce pays ont beaucoup à offrir.
Vancouver : une situation enviable
Vancouver en tant que ville universitaire a de quoi séduire. Les étudiants interrogés lors de cette enquête ont repris à l’unisson la situation géographique de la ville comme principale motivation pour s’y installer : un climat doux pour une ville qui se trouve à la fois à proximité de l’océan, de la montagne, de la forêt et de nombreux parcs. Pour sa nature diversifiée et les innombrables activités qui y sont possibles, Vancouver est la ville préférée des étudiants internationaux, notamment si on la compare à Toronto, ville beaucoup plus citadine et aux frais de scolarité plus élevés, selon le calcul fait par UBC sur son site Web (quelque 16 000$ pour s’inscrire à l’Université de Toronto en tant qu’étudiant de maîtrise, contre 7 000 $ à UBC).
Parmi les raisons souvent citées lors de ce sondage, on retrouve également l’aspect culturel de Vancouver : l’idée de se retrouver dans un melting pot culturel plaît beaucoup. Antoine, un étudiant français venu de Normandie, nous dit : « On rencontre des gens du monde entier, on ouvre son esprit et ça permet d’avoir un bon réseau à l’international ». Cet aspect multiculturel de la ville est donc aussi ce qui en fait son succès. Le site Web www.topuniversities.com reprend également comme une des grandes attractions de la ville ses événements culturels nocturnes : concerts, pièces de théâtre, soirées, animations diverses, etc.
Les Français venus au Canada pour étudier l’anglais tendent à éviter l’est du pays pour son contact avec la francophonie. Pour cette raison, les écoles de langue de Vancouver ont la cote auprès des Français, voulant s’éloigner de Montréal et Québec, mais également auprès des autres étudiants étrangers venus des quatre coins de la planète : Mexique, Japon, Corée du Sud, Allemagne, Brésil, etc.
Un bon réseau à l’international
S’il est facile de rencontrer des étrangers à Vancouver, un des désavantages de la ville, selon Eun Hye, étudiante coréenne, serait la difficulté de rencontrer des Canadiens : « beaucoup d’activités sont organisées par l’école pour les étudiants étrangers, mais je ne sais pas comment rencontrer les gens d’ici ».
Un autre inconvénient, énoncé à plusieurs reprises par les étudiants interrogés, est le coût de la vie, connu pour être l’un des plus élevés du pays. « Je voulais étudier l’anglais à Londres mais le coût de la vie y était trop élevé. Le Canada est moins cher, mais je paie quand même beaucoup d’argent pour étudier ici », nous avoue Eun Hye.
Notre panel d’étudiants considère donc Vancouver comme une ville accueillante et ouverte aux étrangers, mais pas à la portée de tous… Bref, un vrai privilège !