Les mots ne sont qu’une réflexion de ce que leurs locuteurs pensent et croient. La culture n’est qu’une encre qui leur accroche une valeur. L’excellence se redéfinit d’après les artistes autochtones qui l’ont maitrisée, et la Galerie Bill Reid assemble leurs efforts dans l’exposition Xi Xanya Dzam.
Sous un toit turquoise, au cœur de Vancouver, se trouve la Galerie Bill Reid où l’art de la côte nord-ouest est célébré en toutes saisons. Chaque année, la galerie reçoit deux expositions temporaires qu’elle joint aux œuvres permanentes.
L’excellence en exposition
Pour les prochains mois, c’est le portrait des onze gagnants du B.C. Creative Achievement Awards for First Nations Art (2007 à 2016) qui est mis en exposition. Fondé en 2007, ce concours vise à reconnaître annuellement les artistes autochtones s’étant démarqués dans leurs communautés.
À ce propos, Beth Carter, conservatrice principale de la galerie, explique : « L’idée de reconnaître son travail avec une médaille, un certificat ou un trophée est un concept très eurocentriste. Pour les Autochtones, l’excellence et la réussite se reflètent dans la volonté de la personne de partager ses connaissances et de les transmettre à la communauté ». Voilà ce qui a inspiré Carter et sa partenaire Lou-Ann Neel, conservatrice invitée, pour le choix du thème de la nouvelle exposition Xi Xanya Dzam. Prononcé hi hun yazam, Xi Xanya Dzam est un mot kwak’walais décrivant les gens incroyablement doués et connaissant leurs traditions culturelles.
Des artistes qui se démarquent
Ces 11 personnes qui se démarquent et qui composent l’exposition à la galerie Bill Reid sont : Primrose Adams (Haida), Dempsey Bob (Tahltan-Tlingit), Rena Point Bolton (Stolo), Mandy Brown (Nlaka’pamux), Joe David (Nuu-chah-nulth), Robert Davidson (Haida), Alvin Mack (Nuxalk), Mary Michell (Carrier), Earl Muldon (Gitxsan), Susan Point (Musqueam), and Norman Tait (Nisga’a).
Bien qu’ils exercent différemment leur art, bien des facteurs les rejoignent. Premièrement, ils ont tous reçu le titre de gagnants du prix provincial de l’excellence artistique dans le domaine des arts autochtones. Deuxièmement, ils se sont tous démarqués par l’admiration qu’ils reçoivent de leurs propres communautés ;
ils consacrent leurs travaux à la promotion de leurs cultures. Enfin, chacun avait une histoire unique à partager.
Une myriade d’œuvres
Plus concrètement, chaque artiste a été invité à prêter à la galerie quelques œuvres représentatives de son concept d’excellence ainsi qu’un mot ou une expression dans sa langue native la définissant. Présentées dans une même exposition pour la première fois, ces œuvres sont des masques traditionnels, des sculptures, des paniers, des estampes et des bijoux contemporains. Il se trouve également sur place des encadrements accompagnant chaque œuvre permettant à son créateur d’en glisser quelques mots.
Afin de rendre l’exposition plus interactive, Carter et Neel ont intégré des projections dans lesquelles les artistes racontent leurs histoires dans leurs milieux de travail. L’authenticité de son ensemble était une de leurs priorités. En fait, Carter confie, « cette exposition s’est faite au bon endroit parce que Bill Reid croyait à l’excellence créative et à son partage avec les générations futures tout en les encourageant à inscrire leurs croyances culturelles à travers l’art ».
Étant donné la diversité culturelle, linguistique et géographique des artistes composant l’exposition, cette dernière offre une visite tout aussi inspirante qu’éducative. C’est une occasion d’en apprendre davantage sur les antécédents culturels, sophistiqués et complexes de la culture des Premières Nations. « L’excellence, la réalisation et la persévérance », voilà en résumé les mots utilisés par Beth Carter pour décrire l’exposition.
Xi Xanya Dzam : Those who are amazing at making things
Jusqu’au 4 Septembre
Galerie Bill Reid