Ouf ! Madame au sourire de velours dans une tête à Clark a fait ses valises, bon débarras. La saga avait trop longtemps duré. Quelle indécence de s’accrocher ainsi au pouvoir. Quel manque de dignité surtout. Au fond, quel manque de classe. Rien de surprenant, en fait. Fallait s’y attendre. Finalement tout est bien qui finit bien. Merci Madame Judith Guichon, notre 29e lieutenant-gouverneur provincial, d’avoir su mettre fin à cette triste comédie pour enfin demander à John Horgan, le leader néo-démocrate, de former le prochain gouvernement provincial.
Un changement s’imposait, nous l’avons obtenu. Maintenant, place à la nouvelle équipe pour nous montrer ce qu’elle est capable de faire. Attendons-nous quand même à ce que l’ancienne première ministre, non sans un malin plaisir, mette quelques bâtons dans les roues du nouveau tandem vert-néo-démocrate.
Heureux changement tout de même. Voilà une belle façon de commencer l’été, vous ne trouvez pas ? Voilà aussi une belle façon de prendre congé. Pour les six prochaines semaines, et ce, jusqu’au 29 août, La Source, votre journal déTrumpeur ne paraîtra pas. Ça ne paraît pas mais informer la communauté locale n’est pas une tâche facile et de tout repos. Ça use si je ne m’abuse. La Source prend donc des vacances bien méritées. Olé.
La question maintenant est de savoir ce que je vais faire de tout ce temps que sera ma vie estivale. À bien y penser, je ne devrais pas m’inquiéter car les étés en Colombie-Britannique sont bien remplis. Ils ne laissent rien à désirer.
Pour commencer, de toute évidence, un peu de dilettante s’impose. Je vais enfin pouvoir bayer aux corneilles aussi souvent et aussi longtemps que cela me plaise. Quel plaisir.
Grand partisan du laisser-aller et aficionado convaincu du farniente en tout genre, je ne devrais éprouver aucune difficulté à m’adapter à cet été 2017 qui me semble, dans l’ensemble, assez prometteur. Après tout, il y a suffisamment d’activités à ma portée pour satisfaire toutes mes envies.
Nous avons des festivals mur à mur. Il en existe pour tous les goûts, il suffit de se donner la peine d’y goûter. Je peux, par ailleurs, passer mon temps à la plage et me faire bronzer les doigts de pieds à longueur de journée. Mes orteils ne demandent pas mieux, ces pauvres petits que j’ai ignorés et négligés en les enfermant pendant des mois dans des chaussettes trouées. Je peux, sans sentiment de culpabilité, regarder pousser mes ongles ; une occupation, cela va sans dire, totalement futile et peu enrichissante mais combien réjouissante. Idée à méditer.
Si tel est mon désir, cet été, j’aurai sans doute l’occasion, à longueur de journée, de lire des livres bêtes et abrutissants. De même, je me donnerai le droit de ne pas consulter les journaux et magazines de peur d’y découvrir de nouveaux tweets du célèbre Trumpétwist américain Donald le canard à l’orange. Je m’abstiendrai aussi de regarder les journaux télévisés par crainte d’apprendre qu’un diabolique mégalomane a saisi le pouvoir d’un état en mauvais état. Pendant tout l’été j’ai donc l’intention de jouer à l’autruche. Un jeu comme un autre qui peut facilement remplacer le jeu de quilles ou une partie de boules sur la plage.
Et pour bien démarrer mes vacances d’été je me suis promis d’évacuer toute pensée ayant trait, de près ou de loin, à la politique qu’elle soit d’ici ou d’ailleurs. Je me suis fixé un objectif : me consacrer uniquement aux activités farfelues telles que l’écriture qui ne rime à rien comme celle qui s’en vient.
Lettre à une future coloc-à-plaire.
J’aimerais habiter chez vous. Mais vous, aimeriez-vous habiter chez moi ?
Vivre sous mon toit et partager avec moi, chaque jour, chaque mois, un peu de vous, un peu de moi ?
Si vous venez chez moi, s’il vous plaît, faites comme chez vous.
Sachez, avant tout, que je préfère que vous veniez chez moi car chez vous, je vous l’avoue, je ne peux faire comme chez moi alors que vous, chez moi, vous vous sentez chez vous.
Lorsque je pense à vous et à la possibilité que vous soyez chez moi, je me dis, non sans émoi, enfin seul, qu’elle et moi. Quel bonheur, quelle joie.
Comprenez bien, toutefois, et je ne veux pas être un rabat-joie, que chez moi vous serez à l’étroit. Certes, mais nous serons deux, vous et moi, et non trois.
Et maintenant que nous allons vivre sous le même toit, il est temps qu’on se tutoie.
Les vous ne sont plus pour nous. Les vous on les tue.
Toi tu me tutoies et moi je ne te vouvoie plus maintenant que tu vis chez moi sous mon toit.
De vous à moi.
Bien à vous.
Vous, cher lecteur, et moi, nous nous donnons rendez-vous dans deux mois.
Bon été.