Malgré une demande toujours aussi forte pour les programmes d’immersion française, 150 élèves de cinq classes d’immersion à Vancouver trouveront porte close en cette rentrée 2017. Le conseil scolaire intérimaire, qui a pris la décision en mai dernier, s’est attiré les foudres des parents. Glyn Lewis, directeur général du Canadian Parents for French (CPF), est dépité et attend beaucoup des élections du 14 octobre.
Cinq programmes d’immersion seront fermés en cette rentrée 2017. La mesure concerne ainsi un quart des classes de maternelle en immersion dans la ville de Vancouver. « C’est un gros problème, on est en train de chercher une solution avec les parents et le conseil », s’inquiète M. Lewis, directeur général du CPF pour la Colombie-Britannique et le Yukon, dont le mandat est de faire la promotion des programmes d’immersion dans le système public.
Des élections cruciales à venir
La décision de fermer cinq des vingt classes d’immersion de la métropole a été prise en mai dernier, sans consultation des parents, par Dianne Turner, administratrice intérimaire du conseil scolaire, nommée par l’ancien gouvernement provincial libéral. Loin de faire l’unanimité, la décision est incompréhensible aux yeux de Glyn Lewis : « Cette personne, seule, a été parachutée pour représenter le conseil scolaire dans son ensemble, et c’est sous sa direction transitoire que la décision de couper des programmes a été prise », témoigne le responsable, déçu.
Les coupes budgétaires avaient été imposées suite à la victoire devant la Cour suprême du Canada de la Fédération des enseignants de Colombie-Britannique, qui oblige désormais la province à restaurer la taille des classes à leurs niveaux de 2001.
Ce 14 octobre, avec le soutien du nouveau gouvernement provincial NPD, des élections pour élire un nouveau conseil scolaire seront organisées. Impatient et particulièrement conscient de l’importance d’avoir un conseil responsable et éclairé, Glyn Lewis exhorte d’ores et déjà les parents à se mobiliser : « Nous avons besoin des parents, cette élection est capitale », souligne-t-il, tout en invitant les intéressés à visiter la page Facebook Vancouver Parents for French.
Un manque criant d’enseignants
Parmi les enjeux de la rentrée qui figureront dans l’ordre du jour du nouveau conseil scolaire, le recrutement de nouveaux professeurs de français tiendra une place de choix. « Il y a une pénurie d’enseignants partout dans la province pour les programmes d’immersion », alerte Glyn Lewis. « On est en pourparlers avec les gouvernements provincial et fédéral pour créer plus de postes », indique-t-il.
Du reste, le CPF cherche à régler le problème depuis plusieurs mois : « Nous avons identifié le problème en amont et avons travaillé avec des universitaires pour réaliser des études », précise le directeur du CPF. Suite à l’analyse de ces rapports académiques, l’organisme a d’ailleurs établi un plan d’action fédéral afin de répondre à la crise.
Une demande toujours aussi forte
L’engouement ne tarit pas pour les programmes d’immersion française : « Il y a beaucoup d’intérêt de la part des parents pour inscrire leurs enfants dans les programmes d’immersion », indique Glyn Lewis. La demande est si forte que les programmes pourraient s’étendre à de nouveaux espaces où les besoins sont encore insatisfaits, « par exemple dans la région de Surrey où il y a beaucoup d’intérêt mais un manque de capacité du conseil scolaire », souligne le directeur.
Le CPF de Colombie-Britannique fêtera son 40e anniversaire l’an prochain. Son assemblée générale annuelle, organisée les 29 et 30 septembre à Kelowna, sera l’occasion de faire le point sur les combats à mener, notamment vis-à-vis des instances gouvernementales : « Peu importe les partis politiques en place, il faut que les personnes au pouvoir soient au courant que beaucoup de gens veulent des programmes d’immersion française en Colombie-Britannique », ponctue Glyn Lewis.